31.12.09

En guise de final


Eh bien, le vingt-six décembre, il n'y avait pas de musique au pub que nous avions repéré l'avant-veille. Ou bien c'était plus tôt. Ou bien plus tard.

Ceci étant, dans la bonne ville de Port Laoighise, cela ne manquait pas d'autres pubs. Nos enfants et parents nous ayant gentiment mis dehors, l'homme aux défauts uniquement continentaux et moi-même étions libres de notre soirée.
Nous passâmes un nez fureteur dans l'entrebâillement de plusieurs sombres établissements, sans pouvoir nous décider.

Jusqu'à ce que nous tombions sur ce vantail ouvert sur une cour dans laquelle fumaient quelques jeunes filles. Nous sommes entrés en baissant la tête et devant notre air un peu perplexe, une toute mignonne et court vêtue nous désigna en riant l'entrée fort bien dissimulée.

C'était petit, bondé, chaulé de blanc et totalement plein d'Irlandais. C'était donc bien un pub.

J'ai alors commis trois erreurs.

La première, c'est de m'adresser en français à l'Homme, pour lui dire quelque chose comme : "vouiii, c'est gzactement là que je veux ma bière." Ce qui attira immédiatement l'attention d'un grand diable-car oui, le diable est grand, irlandais et b'solument charming.
Et comme il s'adressait à moi dans un français parfait, je l'en complimentai et je commis ma deuxième erreur.

Je lui demandai où donc il l'avait appris, pour le manier aussi fluidement.
"aoh, j'ai habité longtemps dans une Ile du Pacifique, à V.....u plus précisément et c'est là que je l'ai parlé..."

Ceux qui connaissent l'auteur auront deviné ma troisième et fatale erreur.

"Nooon? Quelle coïncidence! figurez-vous que ma petite sœur, que je viens juste de mettre à l'avion, eh bien, elle passe une partie de sa vie justement à V....u."

Sean avait sept frères et sœurs, dont trois buvaient aussi leur Guiness au pub.
We were definetely screwed.

Les deux heures suivantes ont consisté, outre à se marrer comme des baleines, à un gigantesque jeu de bonneteau pour esquiver le maximum de tournées, réussir à en placer une et ne pas finir complètement bourrés au moment de rentrer sur une route gelée qui porte gentiment l'inscription "drive to the left."*

Je jure que ce n'est pas par mesquinerie que j'ai fini par glisser dans la tournée qu'on a réussi à payer, une des 4 bières qui m'attendaient sur le comptoir.
C'était par simple sauvegarde. Et encore, en tant que lady, j'avais droit à des demi-pintes.


Et puis, j'ai trouvé à ma sobriété (relative) un bénéfice inattendu : quand il a fallu dire adieu à ces irlandais qui mettent autant de générosité à cuiter une dame, j'étais parfaitement consciente du plaisir qu'il y avait à tenir embrassé un, deux, puis trois diables.

Et contrairement à eux, je m'en souviendrai pour longtemps.


* L'inscription est à gauche de la route. Dans l'état où nous étions, il en aurait peut-être fallu une deuxième à droite : " We said to the left, moron!"



Une excellente année à vous tous! Que vos jours soient pleins de baisers tendres, fougueux, mordants, amicaux, proches, lointains, attendus, inespérés, réconfortants, troublants...

30.12.09

L'Histoire de l'Anticyclone Givré



Dans la série des anicroches, j'aurais pu citer l'anticyclone complètement givré qui s'était fixé pour la semaine au dessus de nos têtes.
Mais...
Mais ceux qui connaissent les pays brumeux et doux peuvent s'imaginer la merveille de ce froid sec et soudain sur le paysage.

Les feuilles n'ont pas eu le temps de se racornir avant de se voir enclose dans un gel étincelant qui leur faisait comme une fourrure à l'envers. Une verte Irlande toute blanche, bordée de lumière dans chaque détail.

Car, bien sûr, il faisait beau, d'un soleil d'hiver bas et radieux qui nous éblouissait en pleine face.


Dans le jardin ancien, des nuées de merles piquaient des glaces de pommes et des rouges gorges regardaient par la fenêtre.

Nous avons pique-niqué dans Saint Stephen's Park et sur le bassin, les canards atterrissaient sur le ventre en catastrophe puis patinaient pour attraper les morceaux de soda bread que nous leur lancions.

Nos pas craquaient et le thé était noir et brûlant.



La Guiness? Patience...

29.12.09

L'Affaire de l'Homme aux Louzoù*


Nous étions enfin installés sur ce fameux ferry et je sentais ce minuscule basculement intérieur qui signe que je suis sur un objet flottant. N'importe lequel. Y compris toute espèce de fer à repasser dont je me gausse quand je les vois de l'extérieur mais que j'adopte avec ferveur dès lors qu'ils me permettent cette dilatation indubitable du temps réel : une nuit sur l'eau, des heures à voir défiler l'horizon.
Un bateau, c'est toujours un bateau, voilà.

Et puis, voyant l'Homme aux innombrables défauts frétiller lui aussi d'être sur un ptit navire, j'avais demandé s'il était possible de visiter la passerelle et, sans avoir eu de réponse enthousiaste, il m'avait été promis que la question serait posée au capitaine.

Je me réjouissais également de commander la "daily soup" et des "onions rings" parce que je voyage presque aussi immédiatement avec la nourriture qu'avec la mer.

Et tout à coup, une annonce dans le haut parleur demande un médecin.

Dans ces cas là, une partie de moi dit : "Merde. Et en plus, c'est probablement pour peanuts."
Et l'autre dit : "Merde. Espérons que c'est pour peanuts."

Mais quoi qu'il en soit, les deux parties réunies reposent la serviette sur la table et se dirigent à l'endroit annoncé.
Sur le plan médical, c'était à peu près peanuts, sinon prendre sur soi le rôle du mauvais objet qui annonce à une jeune femme qu'il était impossible que son compagnon prit la mer dans cet état sub comateux et que le surplus de médocs ingérés étant inquantifiable, il nécessitait une surveillance hospitalière.
Sur le plan humain... elle ne pouvait savoir que je comprenais très bien l'espèce d'effondrement qui l'a saisie en pensant à tout ce qui avait été préparé avec sa famille irlandaise.

Comme j'ai très bien compris le soulagement manifeste de l'officier en second, pour qui le problème n'était plus que d'arriver à faire sortir une voiture de la cale.

Je suis remontée m'occuper de mes oignons frits, que j'ai dégusté sous l'œil franchement admiratif de mes filles qui m'imaginaient déjà faire le coup de la trachéotomie au couteau économe. Un peu de respect filial, par les temps qui courent est un assaisonnement rare et friand, aussi, je ne m'en suis point privée.

Le lendemain, on m'expliqua à la réception que, non seulement nous étions invités sur la passerelle de commandement, mais également priés d'accepter un repas pour 4 personnes au motif "d'assistance médicale à un passager".

Bref, nous fîmes sur une mer d'huile, entourés de sourires chaleureux , de signes de têtes cordiaux et de sauts de marsouins, une traversée de rêve.

La pieuse admiration filiale va aussi avec les œufs au bacon, finalement.




* Louzoù, c'est les médicaments en breton

28.12.09

Et d'une suite de petits miracles.


L'Affaire du passeport

Comme je vous le disais, il est totalement impossible d'entrer dans un ferry à destination de l'Irlande sans une pièce d'identité personnelle pour toute personne, y compris un bébé.
Ils vous refusent même l'entrée du bateau car la société est passible d'une amende en cas de passage de clandestins ou assimilés.

Il est plus facile à un morceau de cheddar de traverser les frontières qu'à un être humain, fut-il la plus piquante brunette qu'on aie vu depuis Esmeralda.


Donc, le dimanche, interdits, secoués et honteux comme des corbeaux, nous refîmes le voyage en sens inverse.

Je savais, depuis l'après-midi, que jamais, au grand jamais la préfecture n'accepterait de faire un passeport en urgence pour une raison aussi futile que d'aller boire une Guiness dans l'un des trous du cul du Monde.

Mais voilà, jamais l'Homme qui trouve le seul revendeur de butagaz d'Apeldoorn ouvert un samedi matin et une pièce détachée de sous marin-nucléaire n'importe quand, sauf le jour de la Saint Vladimir, parce que c'est férié même pour la mafia russe, jamais cet homme ne s'avoue vaincu.

Derrière un miracle, il y a souvent une patiente architecture. L'Homme n'avait pas seulement réuni dès le lundi matin à 9h toutes les pièces possibles d'un passeport en urgence, au cas où la préfecture se laisserait fléchir.

Il avait dès le samedi, identifié un nom qui circulait sur les lèvres des employés de la compagnie tout aussi fermes que désolés. Un certain Monsieur B.

Il employa donc la dernière heure possible avant qu'il soit impossible de rejoindre le dernier ferry, à identifier MonsieurB.

Qui n'était rien de moins que le représentant en france de l'Immigration Irlandaise, chargé d'aplanir en général les histoires de circulation de cheddar, bien plus que celle de touristes de 9 ans nantis d'imprévoyants parents.

Et un monsieur extrêmement gentil.

Qui s'enquit de toutes les pièces que nous avions en main, s'arrêta sur le certificat de filiation.

-"Aoh, y a-t-il une photo sur ce document?
-non, mais on peut en mettre une et le faire valider à la mairie en presence de l'enfant.
-Ok, allez-y, je téléphone à L'Immigration à Rosselare et je vous rappelle."

J'ai un maire également très gentil.
L'Immigration avait envie de chanter Jingle bells
Le terroriste avait programmé son attentat à Heathrow pour plus tard.


Nous sommes donc entrés en Irlande avec un document qui n'existe nulle part ailleurs que dans notre portefeuille et la douane de Rosselare a interrompu nos explications embarassées par un :

"Yes, we know. You're a special case. Happy Christmas!"


(Demain, l'Affaire de l'Homme aux Louzoù)

De quelques anicroches...

Sachant que :

Nous découvrîmes le samedi soir, à l'entrée du ferry, que l'Irlande ne faisait pas partie de l'espace de Schengen.
Et qu'en l'occurrence, il était totalement impossible à Miss Bibi de franchir la douane sans un un acte d'identité personnelle. Bien tout le monde nous attendit à Stradbally dimanche.

Que ma route a croisé celle d'un homme qui avait abusé de diverses drogues.


Qu'il n'y avait pas de musique à l'endroit dit le 26 décembre.



Vous voulez savoir à quoi ont ressemblé mes vacances?


mais ne dégainez pas trop vite la chaleureuse compassion dont vous faites si souvent preuve à l'égard de l'auteur.

La suite du post ce soir ou demain s'intitule :

Et d'une suite de petits miracles....



Bises à vous tous, hommes ou bêtes qui passez ici et à tout bientôt.

19.12.09

la galère est provisoirement à quai

Et Anita s'en allant pour une grosse semaine est heureuse de vous offrir en avance un petit

Radeau de Noël.






En espérant quand même que le ferry vers l'Irlande, lui, tienne le coup!


Bises à vous tous, portez vous bien et faites plein de jolies bêtises.

17.12.09

La technique du Sapeur Camembert.


Médecin scolaire sur le sable attendant la deuxième vague de grippe.


Je m'étais jurée de ne plus vous bassiner avec la grippe à Chihuaha, mais voilà... C'était sans compter l'obstination démentielle du gouvernement à sauver la face et sa tentative camemberienne.

Ne sachant comment se défaire de la terre résultant du premier trou, il tâche de creuser un autre trou suffisamment grand pour y loger la terre du premier et deuxième trou.

Donc, il tâche de planquer le flop de la vaccination des élèves du secondaire en nous demandant dès la rentrée de mettre sur pied la vaccination des personnels.

Je pourrais donner une foultitude de preuves que c'est une totale absurdité, mais je préfère, ô mon lecteur chéri qui dépend de Notre Très Grand Ministère ( Que Dieu l'ai en son éclatante Sauvegarde), m'adresser à toi dans ce ton vibrant qui fait ma célébrité entre Daoulas et Trégunc:

Lecteur chéri, lectrice adorée,

Peu m'importe que tu sois, dans ce Temple-Du-Savoir-Mais-Pas-de-L'Histoire-Géo, Inspecteur d'Académie, Homme d'Entretien ou Professeur de Latin ou des Ecole.

Peu m'importe les raisons tout à fait légitimes que tu aurais de désirer te faire vacciner.

Mais si tu réfléchis bien, en obéissant à la voix de ton Ministre, tu vas attendre trois semaines et planter tes élèves pour te faire vacciner pendant tes heures de cours par un toubib qui ne voit que des mômes depuis quinze ans.

Et ce, alors que tu as quinze jours de vacances pour aller en centre dédié, à l'heure que tu veux et commencer ton immunité juste à temps pour être protégés de ces immondes monstres infectants que sont tes élèves.

Et ce, alors que lassée de jeter des doses par flacons entiers, je te proposais de venir le faire et que je ne t'ai vu qu'à trois ou quatre reprises.


Et ce, alors que probablement, on sera au début du milieu de la fin de non remontée du pic.


Alors soit gentil : téléphone à ta Caisse, fais toi éditer une hostie , un bon de vaccination.
Et laisse- moi bosser.

Je considérerai comme une injure personnelle que tu viennes la gueule enfarinée me dire que tu te considères comme une priorité que je te vaccine après 12 semaines de grippe, au détriment de tes élèves.

16.12.09

Histoire de vieux couples


Une promenade, le long de la rivière. Un cormoran sèche sur une balise, il fait froid et léger, le flot montant est rapide.
Un bon moment pour ces minimes ajustements indispensables qui sont aux vieux couples ce que le chiffon de laine est aux meubles cirés.

"Tu vois, mon cœur, des fois, ça me pèse, cette difficulté que tu as toujours à jeter les vieux trucs.

-Moi? De la difficulté? mais pas du tout, regarde : tu vois ce caillou? Eh bien il a des millions d'années et je vais le jeter sans aucune difficulté dans la rivière..."

Ploc.


Mékilékon.*


* Mais s'il croit qu'il suffit de me faire rire pour sauver son infâme paire de chaussettes... **


**A prononcer avec l'équivalent féminin du ton de: "Y connaît pas Raoul!"

15.12.09

Y a pas photo mais des fois, si.

On annonce qu'on est à peu près à 3 millions et demi de vaccinés contre la grippe H1N1, dans le millier de centres ouverts depuis le 12 novembre. Plus de 7 français sur 10 continuent à s'y montrer réticents.

En 2008,à la même époque, on annonçait le franchissement du pic des 5 millions de français sur les 9 millions invités par l'Assurance Maladie à se faire vacciner contre la grippe saisonnière.
Soit 57% d'adhésion en deux mois et demi.


Tranquillement, sans effets de manche, sans panique, sans centre, sans réquisition.

Y a pas photo.


Par contre, tiens, y a photo chez Chic des clics et tu peux voter. Sans file d'attente, sans bon et sans autres effets secondaires que d'avoir envie de participer au suivant...

14.12.09

un sigle peut en cacher un autre

Vignette de campagne électorale.

Personnages :

Madame 1 est une ex-députée qui s'est fait ravir son siège. C'est une fidèle du présiprince, mais une lambda. N'a probablement pas inventé ni le fil à couper la marche arrière, ni le robinet à beurre. Frisottée. Un peu dodue.

Madame 2 est une autre lambda. Visage un peu fatigué, mais amène. Les traits tirés. Une quarantaine pas très bien coiffée.


La scène se passe sur un marché. Madame 1 fait l'habituelle retape saisonnière, en vue des prochaines échéances.
Madame 2, doucement, mais avec détermination l'interpelle :

"Est-ce que vous savez à quel point c'est la grande misère dans l'hôpital où je travaille? Moi par exemple, j'assure presque deux services parce que ma collègue n'est pas remplacée."

Madame 1 fait alors exactement la moue que vous pouvez imaginer. Elle pince les lèvres comme ça, puis elle remonte asymétriquement les sourcils comme ça et ça donne l'expression calibrée "abinouimébon".
"Ah ça vous savez, je n'y peux rien, ça ne dépend pas de nous , toussa... Vous faites quoi d'ailleurs?"
- bin je suis là et puis là. et puis je suis à l'UMP...
- Oooooooh!
Et là, Madame 1 change complètement d'expression. La bouche s'arrrondit, les yeux aussi, tout le visage respire la sollicitude :
- Oooh écoutez, bon... Ecoutez , passez me voir à ma permanence, on va voir ce qu'on peut faire...

Et Madame 1 continue son chemin, non sans avoir abreuvé Madame 2 de recommandations chaleureuses et pressantes.

Laquelle Madame 2, le sourcil à son tour froncé semble légèrement perplexe. Visiblement, quelque chose ne passe pas dans le revirement subit de l'ex-députée.

Puis tout à coup, le visage de Madame 2 se détend, elle sourit puis pouffe puis devient carrément la proie d'un fou-rire.

Nos regards se croisent.

"UMP hé?
- Oui! Je voulais lui dire que j'étais aussi à l'Unité Médico-Psychologique!!! Elle peut toujours m'attendre à sa permanence..."


PS : où ça?

13.12.09

ma lettre au père Noël

Pour déposer dans la hotte de Tippie, cinglée mais qui s'assume, avec un zouli ruban rouge et vert, ma lettre au pernouel.


Cher Père Noël,

Merci de ta confiance. Il est tout à fait compréhensible que tu te sois senti blessé. Même si c'est en partie vrai, dire aussi brutalement à quelqu'un qu'il n'existe pas est une agression. C'est souvent le fait de gens qui ne supportent pas la déception.
Il faut absolument que tu travailles à dépasser ce sentiment de blessure. Rester auprès de ta cheminée à manger des chocolats et à boire du cocla ne t'aidera en rien. Entre être inexistant à 130 kg et illusoire à 170, le choix est quand même en faveur du premier.
Tu dis dans ta lettre que tu es dégoûté de tout, que tu n'aime plus les cheminées, que les rennes t'insupportent...
Peut-être qu'il est temps pour toi de découvrir de nouvelles choses. As-tu essayé les pompes à chaleur et les éoliennes? Change tes rennes pour des Kangourous, ils pètent sans méthane...

Ne te laisse surtout pas abattre par ton irréalité. Cela arrive à des tas de gens, tu sais.
Et puis, entre nous, est-ce que tu n'as pas une part de responsabilité dans les critiques qui te sont adressées? N'aurais-tu pas confondu le fait d'avoir des amis avec le fait de les inonder de cadeaux? Donner, c'est parfois aussi réclamer de l'amour et de l'attention.
Il est important que tu réfléchisses à tes propres demandes. N'ont-elles pas été quelque peu envahissantes ces derniers temps? Bien sûr, tu as envie de faire gagner beaucoup d'argent à ceux qui, en retour, te promettent que tu existes, puisque des milliers d'autres dépensent ce même argent.
Mais c'est un peu un cercle vicieux dont tu es prisonnier.
Tu as aussi le droit d'être différemment.
Chère Père Noël, je ne peux répondre à ta dernière demande comme tu le voudrais. Tu sais, il y trop de gens qui écrivent à Anita, courrier du cœur, et je ne peux adopter tout le monde.
Exceptionnellement, parce que tu n'existes effectivement pas, je veux bien d'accueillir une nuit, mais que les choses soient claires : en civil et pas question de râler si c'est pâtes au beurre.

Merci de ta confiance dans notre chaîne de l'amitié.
Anita.

Prison et santé mentale.

On discute souvent de la frontière parfois ténue entre l'hôpital psychiatrique et l'univers carcéral.
J'ai trop souvent accusé ce gouvernement de judiciariser ce qui, à mon avis, ressort bien plus du soin que de la coercition, pour ne pas signaler haut et fort qu'il vient de faire l'inverse.
En nommant à la tête de l'Etablissement Public de Santé Mentale de la Marne, Xavier Dousseau, membre de la Communauté Pain de Vie, condamné en 96 à 18 mois de prison dont 9 (!) fermes pour s' être enchaîné à la salle d'opération de l'hôpital dont il était le directeur-adjoint, pour empêcher des interruptions volontaires de grossesses.
Avec 10 personnes, qu'il avait fait entrer dans le bloc opératoire.


Bigre. Madame le Ministre veut faire baisser les infections nosocomiales et son Présiprince limiter les signes religieux ostentatoires?
Mauvais casting.

12.12.09

miscellanées

Régulièrement, ma live-box clignote. Il paraît que c'est normal et que je n'ai pas le droit de râler. C'est Noël et elle joue à la guirlande.

Je viens d'observer le chat. Je peux témoigner qu'il n'a pas bougé d'une patte pendant deux heures. Comment ça, moi non plus?

Ma petite sœur est malade. Le Net ne peut pas lui porter un bol de ma soupe du soir. Pourquoi y a pas un plug-in pour ça?

Je pars en Irlande pour Noël. Si, moi, j'y vais en bateau, mes commensaux prennent l'avion. J'ai renoncé à offrir des haltères et des cocottes en fonte. Mais je compte venir avec des réserves d'amandes, de chocolat, de rhum et de beurre salé. Après tout, on pèse les bagages, pas les gens.

J'ai envie de choses douces et drôles. J'ai envie qu'une de mes filles me vole un bout de plaid.
J'ai envie de ces choses qui s'exprimaient très bien autrefois dans la volute d'une cigarette, dans ces cafés de rencontre juste assez partagés entre le neutre et le chaud.

11.12.09

Gné?


(début du pic de l'Aiguille, vu du Drac, photo Wikipédia)

Bon, je sais que je vous bassine avec ça, mais...

Est-ce que quelqu'un pourrait m'expliquer, me faire un croquis, une formule mathématique, une sculpture en mie de pain

POUR M'EXPLIQUER CE QUE ROSELYNE ENTEND PAR DEBUT DE PIC PANDEMIQUE????????


Misère...


(Fin du pic de l'Aiguille, vu du Drac, photo Wikipédia)

10.12.09

Le partage c'est la santé...

S@rah, dite aussi la Dame de Nage ( sublimes photos du bout de notre monde) m'a communiqué cette merveilleuse adresse qui vous permet, vous aussi, de contribuer au Piquathon!

Je ne saurais la garder pour moi seule, alors, allez-y mes petits loups.
M'en veuillez pas si je ne participe pas ce soir, j'ai eu ma dose.

NB: message à Eric. Je ne sais pas si ça vaccine de tout, mais tu ne perds rien à essayer! Ça ou peigner la girafe...

8.12.09

L'ostentatoire esprit de clocher protège-t-il de la grippe?

Ou, comment deux pantalonnades arrivent à faire une vraie question.

Vous le savez-ou bien vous habitez à l'étranger, notre Gouvernement (Gloire à Lui) a actuellement deux chevaux de bataille visibles, obsédants, omniprésents dans les médias : l'Identité Nationale et la grippe H1 N1.

Personnellement, je me contenterais bien de renvoyer ces deux chevaux de cirque gambader dans les prés.

L'identité nationale, j'ai déjà expliqué ici, ce que j'en pense. Il faut dire que dans mon Pen ar bed, quand mes identités russo-polono-franco-vaguo finlando-judéo-mécréante maquée avec un italo-sicilien catholico-incroyant rencontrent la très bigoudenne pur lambig Boutoucoat, on parle plutôt recette de gâteau breton et apport de l'huile d'olive sur le bar que grand débat foireux sur le mode " comment tu sais que tu es toi?".
On ne parle même pas de l'histoire de France en Terminale S, puisque son histoire de France à elle démarre en 1552 et la mienne... bah, comme je le disais, ça dépend des morceaux.


Quant à la grippe... Je continue à penser qu'il est logique que des médecins mettent à disposition de leurs patients, tous les moyens possibles de ne pas mourir avant l'heure.
Je continue à être stupéfiée de l'hystérie gouvernementale (Gloire à Lui) qui en est à défaire les plannings d'interventions chirurgicales pour réquisitionner des internes pour les centres de vaccinations.
Je continue à être scandalisée qu'on publie un par un tous les morts de la grippe alors que la mortalité de la route est sans commune mesure.
Je continue à penser que les déclarations du directeur général de la Santé Mr Houssin sur un cas de contamination d'un chat par une famille grippée sont d'une rare putasserie.
Je continue d'être ébahie que le seul endroit où il deviennent impensable de vacciner soit désormais le cabinet d'un médecin. Faut quand même le faire! Et le bon peuple avale ça tout cru?


Et avec tout ça Anita fait une question?
Voui.
Parce que mon travail est avant tout d'essayer de démêler le vrai du faux, je vais beaucoup sur les sites qui parlent sérieusement de grippe. Y compris les sites gouvernementaux des voisins. Celui des Etats-Unis par exemple.

J'y ai trouvé une information qui me semble d'autant plus exemplaire, qu'elle est d'une naturelle banalité pour un américain et qu'elle prendrait chez nous la dimension d'un minaret.

Les informations de base sur la prévention de la grippe sont, sur le site du gouvernement américain, disponibles en anglais, français,allemand, espagnol, vietnamien, coréen, chinois, tagalog, arabe...

Chez nous?

Et ben mes amis, qu'un mucus impur abreuve nos sillons ou pas, c'est en français ou crève. Sur le site de notre général des armées de l'Immunité Parlem Antigrippale (Gloire à Lui) , aucune indication n'est donnée dans une langue susceptible d'être comprise par des gens récemment arrivés chez nous.

Donc, nous pouvons tirer au moins trois conclusions de ces faits :

1)Le Gouvernement (Gloire à Lui) estime que les étrangers maîtrisant mal le français ne méritent pas la prose virile de Madame Bachelot.

2) Le Gouvernement (Gloire à Lui) a enjoint au virus H1N1 de vérifier le degré d'acculturation des étrangers avant de pénétrer leur organisme. Une vérification de leur carte de séjour est souhaitable avant réplication.

3) De 1939 à nos jours, en passant par l'explosion de Tchernobyl, la culture des Lignes Maginot reste constitutive de l'identité française.

6.12.09

breizhkou


Sur la plage d'hiver
une méduse gelée en tremble
Urticant détail.

4.12.09

Le comique de vaccination.

Nous sommes vendredi, 12 heures.
Lundi, je doit entamer la vaccination d'environs deux cent jeunes gens.
Comme le centre de vaccination, seul habilité à délivrer le matériel est à plus de trente kilomètres et que ma récente expérience me démontre qu'avec la meilleure bonne volonté préalable, il reste une foultitude de détails à régler avant la première injection, je téléphone au chef de centre :

"Bonjour, on va être un peu chaud lundi. Est-ce qu'un administratif peut venir chercher les vaccins à 9h30, au lieu que ce soit le médecin ou l'infirmière? Je vous promet qu'il partira avec une check-liste en béton armé et...

- Administratif ou pas, le centre n'est ouvert qu'à 15H00 le lundi."


Nous sommes vendredi 16H20. Après une partie de billard à 6 bandes entre la Ddass, la préfecture, l'inspection académique, les infirmières, le chef d'établissement et le chef de centre, je n'ai toujours pas de réponse.

J'ai un truc qui me démange dans le bras, je ne sais pas si c'est ma récente vaccination ou le devoir de réserve.

Mais si vous lisez dans le journal qu'un respectable proviseur et un non moins respectable médecin ont été arrêtés pour tentative de cambriolage d'un centre de vaccination, dites que vous ne savez rien.

2.12.09

Si la salade meurt...

Le centre Georges Pompidou est en grève. Je ne rentrerai pas dans le détail de ce conflit social, dont j'ignore tout.
Mais mon sang n'a fait qu'un tour.
Comprenez-moi bien : les zœuvres habituellement gardées dans les musées se conservent généralement fort bien, même sans conservateurs et peuvent observer, d'un œil tranquille et d'un sourire de Joconde, les aléas de notre politique culturelle. Comme dirait la Victoire de Samothrace : "on s'en bat les ailes".
Il en va tout autrement de l'art conceptuel. Celui-ci, c'est bien connu, demande un entretien colossal, quotidien, une attention de chaque jour. Ne serait-ce que pour rappeler à la femme de ménage qu'il ne s'agit pas de gravats à balayer d'urgence, mais de trucs signés qui valent la peauduc.
Et aux veilleurs de nuit qu'il ne faut, surtout, mais surtout pas confondre les œuvres de Manzoni avec une réserve de boites de cassoulet dans lesquels ils pourraient impunément piocher en cas de petite faim.

Toutefois, avec un peu de formation du petit personnel, on s'en sort.
Sauf pour celle-ci :



Cette chose délicate, fleuron de l'arte povera de Giovani Anselmo, composée de granit et de laitue fraîche mobilise un conservateur tous les deux jours pour changer la salade.
Sinon, elle pourrit. Et c'est plus de l'art, c'est du caca, et là, il faut que la femme de ménage nettoie. (Compter une bonne semaine de formation.)

Monsieur le Ministre, comme je vous l'ai dit, j'ignore complètement la teneur du conflit. Mais si vous laissez le conflit perdurer, l'artiste va attaquer l'Etat en justice, les champignons vont envahir Paris et les boîtes de Merda d'Artista, rongées par la corrosion, exploseront au nez des dignitaires étrangers venus se nourrir de notre exception française...
Si la salade meurt, Monsieur le Ministre, si la salade meurt...

1.12.09

D'un rêve et d'une rencontre


Cette nuit, tout était très clair.
Un homme, dans un chemin creux, dessinait sur les planches d'un vieux portail de ferme les détails de sa récente invention.
Un tracteur passe, obligeant l'homme à faire un pas en arrière. Il le fait sans hâte, il connait visiblement l'agriculteur qui conduit le tracteur. Ce dernier lui jette un coup d'œil, sans manifester de sentiment particulier, continue de longer le chemin, contourne un mur et se retrouve dans la ferme, de l'autre côté du portail.
Ensuite, il descend de son tracteur et saisit une tronçonneuse, avec la visible intention de découper le portail pour donner à l'homme le fragment qui porte les plans de sa précieuse invention.
Une alliance rendue par le sommeil d'une absolue limpidité.

Je me dis souvent, en ce moment, que mes nuits sont plus pertinentes que mes journées.

Encore qu'il me semble que ce rêve a un lien avec la Dotclear install party 4, même si je n'y ai fait qu'une courte apparition. Toujours, le même sentiment de respect pragmatique, d'échange bienveillant de clefs à molette de toutes dimensions entre des gens qui ont tous les degrés de connaissance de l'objet, depuis le geek qui commence ses rêves par div#oniric jusqu'à celle qui s'est baladée 6 mois avec un violet immonde sur son blog photo.
J'y ai raté Mlle Moi, Tippie et pas vraiment eu le temps de discuter en raison d'un train trop précoce. Mais j'y ai pris une grande bouffée d'air.
J'en profite pour dire aux timides, aux atteints chroniques du sentiment d'imposture, aux sépapourmois, aux débutants et à ceux qu'ont deux mains gauches qu'il ne faut hésiter à franchir la porte de la 5ème install party, parce que ces gens sont d'une extrême douceur aux néophytes et que vous trouverez toujours plus manchot que vous. Surtout si j'y suis.
Et avec un peu de chance, outre le grand sourire de Kozlika, le sourire canaille de Gilsoub, celui en coin de Ben, vous aurez peut-être droit au rire de Lomalarch...
Un étonnant croisement entre les chutes du Niagara, les dix-sept pianos traînés sur un plancher de béton, la hyène hurleuse et le sanglot de la mouette éperdue d'amour.
Une révélation.
(pis l'est beau d'abord!)

Et merci, de tout mon coeur, à la très lumineuse Ada qui cornaquait Miss Bibi pendant ce temps, après avoir nourri sa mère de feuilletés persil féta à tomber.

26.11.09

la Baleine geekette.

Ma bouilloire s'est fendue au moment de mon thé salvateur, le chat a cassé ma tasse à moustache dont il ne me restera que cette photo en souvenir, j'ai le nez dans le guidon et le guidon près du fossé...

Mais je m'en vais demain pour Paris, trop tard pour dîner avec Tippie, mais pas trop pour voir Ada et pour participer dimanche au Dotclear install party au Tamm Bara, probablement vers 11h pour profiter de la présence full-pêche de Kozlika décidée à nous faire voire plein de joulis CSS.
Vu les manips malheureuses que j'ai eu la flemme de corriger sur l'Œil de la Baleine, c'est point du lusque.

25.11.09

Le jeu des sept erreurs AREPANRIX/PANDEMRIX

« Chaque dose de 0,5 mL du vaccin ArepanrixMC H1N1 contient 3,75 µg d'hémagglutinine (HA) dérivée de la souche A/California/07/2009 (H1N1)v. L'adjuvant AS03 est constitué d'une phase huileuse, contenant une huile naturelle et biodégradable, soit le squalène (10,69 mg par dose), et du DL-α-tocophérol (huile de vitamine E; 11,86 mg par dose), mélangée à une phase aqueuse composée d'un tampon phosphate isotonique. On a recours au polysorbate 80 (Tween 80; 4,86 mg par dose), un émulsifiant, pour stabiliser l'interface huile/eau.
(Source Ministère Féderal Santé Canada)

Pandemrix suspension et émulsion pour émulsion injectable
Laboratoire GlaxoSmithKline Biologicals
Vaccin grippal pandémique à virion fragmenté inactivé, avec adjuvant, contenant 3,75 microgrammes
d’hémagglutinine de la souche A/California/7/2009 (H1N1) souche analogue utilisée (X-179A), cultivés
sur œufs embryonnés, pour une dose de 0,5 ml.
L’adjuvant AS03 est composé de squalène (10,69 milligrammes), de DL-α-tocophérol
(11,86 milligrammes) et de polysorbate 80 (4,86 milligrammes) ;
(source AFSSAPS)

Mais y sont pas pareils du tout, dit le bon Docteur Courcier, responsable de GSK interrogée sur les cas de chocs anaphylactiques après injection de vaccin provenant d'un lot vaccinal AREPANRIX retiré par précaution.

Je m'empresse donc de relayer l'information :
Nos squalènes français sont élevés sous la mère, notre polysorbate est bio et notre souche california a un bon goût de terroir.
C'est ça, l'exception culturelle (sur œufs embryonnés) française.

Quand je vous dis que, dans l'histoire, le grand perdant, c'est la santé publique.
Quand je vous dis qu'avec ce genre de conneries, on va mettre des années avant de restaurer la nécessaire confiance dans les vaccins.

Ils sont décourageants.

22.11.09

De la grippe et de ses effets sur l'intelligence.


Je ne joue pas souvent au docteur sur mon blog, mais je lis tellement de stupéfiantes âneries sur la grippe que ça me démange d'ajouter mon virion à cette pandémie.
Entre Chatel qui confond l'élévation de température des élèves avec celle des préfets et calcule son épidémie au nombre de classes fermées et les apocalyptiques qui braillent qu'on va vacciner nos enfants de force avec du bouillon d'onze heures dans lequel le médecin scolaire aura soigneusement pris soin de cracher pour qu'il soit plus infectant...
Le dernier truc en date, c'est la fameuse mutation norvégienne qui est prête à nous faire le coup du parapluie bulgare.
Je voudrais juste rappeler qu'un virus, ça mute. C'est même l'une des conditions de sa survie avec celle de ne pas tuer tout le monde.
L'ultra méchant qui tue stupidement tous ses hôtes et qu'est même pas capab' de changer de déguisement pour aller infecter ceux qui lui ont échappé la première fois n'est qu'un gros nigaud qui finit le cul dans dans les poubelles de l'Evolution. Et toc.

Donc ça mute, un peu beaucoup. En l'occurrence, assez peu. La piste de recherche, c'est toujours d'essayer de comprendre ce qui se passe dans ces formes éclairs qui touchent les sujets jeunes et sains. Faut pas en vouloir aux médecins : depuis que le premier s'est mis en tête que la merde n'était pas une fatalité, un médecin ça cherche. Et tant qu'ils n'ont pas fini dans les dites poubelles de l'Evolution, c'est qu'ils ont une raison d'être.

La question de savoir si le vaccin marchera encore, un peu ou beaucoup, c'est une question de gens qui, sans le vouloir, accréditent l'idée que ce virus est tellement féroce qu'une imprécision dans le dispositif, ça vous condamne à jouer à la roulette russe.


Bon, c'est une grippe. Pas la peste noire. Une grippe. Et ça peut être chiant, une grippe. On s'en remet le plus souvent. Et toujours, on peut en mourir. Souvent, c'est une façon de s'en aller quand on a beaucoup lutté, beaucoup bataillé. Mais pour les proches qui tiennent à vous, ça peut être très douloureux de vous voir partir comme cela, en se disant qu'on aurait pu, qu'on aurait dû tout tenter pour vous protéger de ce virus.
Ou pas.

Bon, le vaccin c'est un vaccin contre une grippe. C'est à dire, aussi bon, ou aussi mauvais, parce que l'immunité réelle contre le virus saisonnier, elle est moyenne.
Pas nulle, mais moyenne. Suffisante pour affirmer son bénéfice en tout cas pour les soignants. S'ils se vaccinent, leurs patients meurent moins. Et sans doute profitable à ceux qui ont des facteurs de risque.
Un vaccin qu'il faut tenter de voir comme une des manières de protéger les plus vulnérables en diminuant la quantité de virus circulant.
Profitable aux laboratoires? Oui, aussi.

Ce n'est pas le seul médicament qui fasse le bonheur des actionnaires. Et là,on retombe sur l'autre volet de mon exaspération : l'espèce de kidnapping des pouvoirs publics sur la question, pour faire de cette grippe la catastrophe sanitaire du siècle, alors que la mortalité de la route sera dix fois supérieure et que la rougeole décime les enfants des pays émergents.
Croyez-bien que si un jour, une catastrophe s'abat sur nous, je devancerai la réquisition et je mettrai ma vie personnelle en suspend. Sans aucune espèce d'hésitation.
Mais en l'occurrence, cela fait plusieurs mois, que les indicateurs, en particulier ce qui s'est passé dans l'hémisphère sud nous ont écartés des hypothèses pessimistes de départ.
Et la mise entre parenthèse de mon travail pour une vaccination de masse, ça me fait braire.
Toutes ces questions sur la grippe, l'opportunité d'une vaccination, le choix même du type de vaccin auraient du retourner dans les cabinets des médecins, dans une vraie relation de soin, éclairés par le travail nécessairement lent, patient et parfois ingrat des vrais épidémiologues.

Parce que la science des épidémies, elle est comme ça : elle ne supporte ni les projecteurs des télés, ni le scintillement des Rolex.

14.11.09

Jour blanc en Baie d'Audierne

Chez moi, quand il vente longtemps, il finit par neiger de la mer sur la grève.





Pour un temps, un temps seulement, l'écume accepte de prendre la pose


Les enfants soufflent des flocons salés
jusque sur les voitures






Le bar de l'Océan joue les héros à bon compte



Ce n'est que de la mousse.

13.11.09

Pour une fée


En Aorakit, à carrosser en ce qu'elle veut, ile volante, coin du feu, clafoutis, luxe calme et volupté...


Bon Anniversaire, belle Kozlika!

10.11.09

D'une contribution à l'identité française

Adoncques, le très vaillant Eric Raoult vient de faire proclamer en notre bon Royaume que quiconque aurait reçu le Prix Goncourt des blanches mains de l'Oint du Seigneur par autorisation spéciale du comité de Censure, se devrait, pour l'éternité, de fermer sa goule devant les inepties, stupidités, balourdises, maleconduite, vilénies et autres scélératesses advenant sous ses yeux.

N'ayant pas encore reçu le prix en question, je me permets de poser naïvement, et sans perfidie aucune la question suivante : les deux Goncourt, z'étaient pas un peu potes avec le Zola qui s'est fendu d'un vibrant "J'accuse", pourfendant une droite nationaliste honteusement compromise dans un déni de justice?

Ces immigrés de fraîche date, quand même...

Madame N'Dyaye, félicitations. Pis des bises et des embruns, tiens!

Mais puisqu'on vous dit qu'il y était!

Et même depuis le début!
On a les preuves :



Edit : huhu, je viens de voir dans Libé qu'un certain Zorrodeconduite a eu la même idée que moi. Ou moi la même que lui. Faudrait voir l'heure à la Ro%lex pour savoir kikiyétai avant.
Ou pas, hein!

8.11.09

Encore une question qui n'appelle pas réponse. Quoique.

Existe-t-il, à l'instar des oiseaux, des poissons de nuit?

4.11.09

Protéger, alerter, secourir

si tu vois la mouette
nette
change de lunettes
Si tu veux voir plus grand
clique sur l'image


Pêché, sur le rapport annuel de la Cimade, cette histoire exemplaire. Presque une parabole.
On y apprend qu'au centre de rétention de Paris, Monsieur Z.commence par s'engueuler avec Monsieur Y., demande l'intervention d'un policier parce que le Monsieur Y. paraît un peu franchement décalqué, et, comme la force publique n'est pas disponible, balance, paraît-il à l'adresse de son co-retenu, un vibrant "fils de pute".
La force publique, ayant pris l'insulte pour elle-même, se trouve alors totalement disponible pour entamer une explication musclée avec Monsieur Z.
Bref, noms d'oiseaux et horions plus tard, les rapports de Monsieur Z avec les représentants de l'ordre étaient devenus franchement mauvais.

Par contre, Monsieur Z. n'éprouvait sans doute aucune rancune envers Monsieur Y. puisque, le surprenant en train de se pendre poliment dans les toilettes sans déranger personne, il frappe immédiatement à la fenêtre pour attirer l'attention de ... ben de la force publique.
Laquelle n'est pas plus immédiatement disponible que la première fois.

C'est là que Monsieur Z. a un éclair de pur génie, un sens de l'urgence tel que je lui voterais son diplôme de premier secours dans la minute : il déplie soigneusement son medius et adresse, par la fenêtre, un doigt d'honneur sans ambiguïté à l'adresse du Pandore.

Après quoi, certain d'avoir déclenché l'action sans délai de qui vous savez, il retourne soutenir Monsieur Y. de ses épaules vaillantes, jusqu'à ce que le drap qui l'étrangle soit coupé.

Paraît qu'on ne lui a même pas dit merci.
Merci Monsieur Z.


(c'était notre séquence : peut-on rire de tout? Oui, mais pas avec n'importe qui...)
(pour ceux qui veulent, mais c'est pas drôle à chaque page, le rapport de la Cimade est téléchargeable ici. Quant à ce qui veule...)

3.11.09

Nota

Le précédent message concernant le placement d'enfants en centre de rétention pour étrangers a été mis hors ligne.
Non que je l'aie renié.
Mais une revue de pédiatrie a décidé de le publier.
Je le retire donc de cet espace semi public pour le soutenir sous mon vrai nom.
Merci à tous de vos commentaires.

1.11.09

Plus ça change, plus c'est la même chose.

Parfois, de mon poste d'observation, je vois quelque chose frémir. Quelque chose qui me fait balayer rapidement ma mémoire professionnelle pour convenir, que oui, c'est bien une sorte de première fois.

En l'occurrence, c'est moins la répétition à une semaine d'intervalle qui m'a frappé, que l'absence de complication.

Peut-être que la plus spectaculaire dans sa paradoxale neutralité, fut cette grande jeune fille assez gauche. Examen de routine d'aptitude en lycée professionnel, parcours assez standard de limitation scolaire aboutissant en une formation peu qualifiante. Pas de drame pour autant, pas la joie, mais sans plus. Examen de routine, pêche standard, outils polis de longue date, pas forcément subtils, mais éprouvés. L'important n'est pas de tout savoir, mais d'indiquer que tout est abordable, que c'est l'occasion de ne pas repartir avec une question qui pourraient empoisonner ses dix-sept ans.
"Médicaments?
-Non.
-Contraception?
-Non.
-Pas besoin, pas envie, des questions?
-Pas besoin.
-OK.
-J'aime pas les mecs."

Là, quand même, je lève un sourcil un peu plus subtil. Formulé comme cela, cela peut vouloir dire bien des choses, y compris la rancune.
Mais non.
- J'aime que les filles".

Et le sourire est paisible, qui ne quête aucune compréhension de ma part et qui, par là même, dit celle de l'entourage proche.
Passons donc à l'hameçon suivant.


Le deuxième fut un peu plus complexe, parce qu'adressé par l'infirmière. Celui là avait semé sur son chemin des petits cailloux légèrement plus inquiétants, depuis des mouchoirs roulés en boule en passant par des petits comprimés roses et des monosyllabes indiquant qu'un adulte était dans le paysage.
Le jeune homme ayant atteint l'âge du consentement, la question à élaguer, au vu de ce qu'il manifestait, était principalement de vérifier qu'il s'agissait bien d'un oui, libre de contrainte.
Assez rapidement convaincue qu'il avait été aussi désirant que son partenaire majeur, le médecin s'est mis en retrait, laissant place à l'auditrice.
J'étais juste un peu en colère contre mon confrère, parce que franchement, les petits bonbons roses, on aurait pu s'en passer. Il lui aurait suffit de virer les parents dans la salle d'attente pour faire le même diagnostic que moi. Désirer, plaire, séduire, chercher, provoquer, ça empêche les adolescents de s'endormir le soir. Et parfois, ça fait pleurer, des larmes d'anticipation crispantes et délicieuses. La belle affaire...


Bien sûr, il reste le risque, sociologiquement non négligeable, de voir le père du dit jeune-homme oublier qu'il est un père et flanquer son fils à la porte en hurlant "pas de ça chez nous!", mais le pire n'est pas toujours sûr et pour l'instant, je peux me contenter d'écouter l'à-peine sorti d'enfance parler de "sa différence". (sic, hein!)
En songeant, mon tout beau, que ton mélange d'inquiétude vraie et de provocation faraude, ta façon de clabauder ton secret absolu à des dizaines d'oreilles, ton envie de cacher cela à tes parents tout en faisant tout pour qu'ils s'en aperçoivent, ton discret, mais perceptible regret de ne pas arriver à me scandaliser, tout ceci te rend extrêmement semblable à d'autres adolescents que j'ai vus dans ce bureau.

Ce n'est pas de tes camarades de classe dont j'ai envie de te différencier. C'est de cet autre tout neuf désirant qui fut le premier à me dire, il y a pas tout à fait vingt ans, " Docteur, je crois que je suis homosexuel." Fait qui n'aurait entrainé nulle consultation, si ce n'est que cette fois, les cachets étaient blancs au lieu d'être roses, aussi blancs que celui qui les avait avalés tous d'un seul coup, crevant de ne pouvoir dire, émerveillé, fat, candide et horripilant, qu'il avait fait l'amour pour la première fois.

Que veux-tu, moi, j'aime bien quand le médecin n'est pas concerné.

30.10.09

les lits bordés


Nous choisissons nos mots
comme des sacs de sables
l'œil en amont.
Soigneux.


Cela s'appelle de la retenue.


Et pourtant, dans nos miroirs mélancoliques,
tout appelle le débordement
La trace des anciens oueds se fendille
réclame que se déplie
ce que nous avons trop tôt ferlé.


Ah! comme j'ai bien appris
à mettre les mains
derrière mon dos.

18.10.09

Vivante(s)


Part 1:
Brève fureur. Elle avait griffé, j'avais aboyé, les portes avaient claqué.
Sans jeu de mot, la mer nous tendait les bras, il était temps. Le temps de prendre un peu de temps, ensemble, de remonter la plage, sur ce sable durci qui ne garde presque aucune trace.
"Choppe-moi l'aileron", dis-je. Une de ces phrase toutes faites dont je ne sais plus la provenance, que je réserve à mes filles, une clé pour dire qu'une fois leur bras passé sous le mien, je serais toute ouïe, toute là.
J'écoute les aléas d'amour de ma fille et j'en dis les banalités qu'on ne peut que dire. Je sens son inconfort, ce qui tire et veut fendre l'enveloppe, ce qui bouge et remue. Ce qui naît. Rien d'une peine irrémédiable et, passé l'écume et la mousse, remisée la violence du verbe, une foncière honnêteté.
Parce que c'est ma fille, ce qu'elle débat me situe dans un lien d'histoire ni autre ni identique. Comme sa soeur, avant et autrement, elle éclaire une facette de cette autre jeune fille que j'ai pu être. Et la mise en lumière tient tout autant de ce que je reconnais comme mien que de ce qui m'échappe.
Son inconfort, paradoxalement me réconforte. Ma fille aime, s'interroge, se heurte et s'abandonne. Vivante.

Part 2

Le seul regret que j'aurais pu avoir en laissant la grand ville, c'est peut-être l'accès au spectacle vivant. mais finalement, faute de temps et d'argent, nous en profitions assez peu. Je suis beaucoup sortie la première année, puis de nouveau, cela s'était éloigné.
Je retrouve un plaisir infini du théâtre en découvrant la très vivante salle de L'Archipel à Fouesnant. Hier, c'était la première de la première pièce d'une troupe d'au moins deux, le théâtre Fools and Feather. J'ai beaucoup aimé leur deux clowns-clochards, déterminés par hasard à en finir au même endroit dans la Tamise un triste soir de Noël. N'ayant que cela à offrir comme présent et, tout aussi courtois que désespérés, ils s'échangent le pavé fatal qui devait les faire couler, emberlificotant la corde et liant par là-même leur improbable, grotesque et touchante histoire. J'ai aimé la pièce tant que j'étais assise et puis, quand on a bu un coup au bar du théâtre, j'ai aimé la foi. 6 mois d'écriture, six semaines pour la faire vivre une soirée et l'espoir, rien que l'espoir de la faire tourner. Comme ils ont eu raison de ne rien craindre. Leur pièce est un spectacle qui rend vivant.*

Part 3

J'ai enfin résolu, du moins je le crois, l'énigme posée par Monsieur Ka dans le premier post de la Nouvelle Boite à Image.
Mais pas avant, comme chaque fois, une longue et libre balade dans les tableaux du monde entier. De l'avantage, parfois des connaissances fragmentaires. J'ai ouvert des pages de peintres qui m'étaient totalement inconnus, j'ai retrouvé de vieilles connaissances que j'ai vu d'un autre œil. Et surtout, je me suis rappelé que j'aimais la peinture, dans le désordre et sans système, mais depuis toujours.
Je me suis souvenu qu'à vingts ans, ma mère m'avait pressé d'accepter un billet de train pour la Haye parce qu'il fallait que je puisse rencontrer, au moins une fois, la "Vue de Delft"de Vermeer. Souvenir vivant.

* pour le mécène qui passerait, la pièce s'appelle: "Le destin tragi-comique de Stykydyk et Hapykok"

17.10.09

...

Comme les chevaux, les réverbères dorment debout.

16.10.09

Une nouvelle épidémie s'annonce.


Mais où a-t-il attrapé ça?

Je conseille également à Madame Balkany de surveiller attentivement sa langue. Avouer que le petit Jean est "le meilleur d'entre nous"... Quel aveu!

13.10.09

Cadet Roussel est bon enfant

Cadet ROUSSEL a deux maisons (bis)
De l'Elysée à Matignon (bis)
On l'attend toujours à Grandrange
Faire des promesse ne le dérange
Ah! Ah! Ah! mais vraiment,
Cadet ROUSSEL est président


Cadet ROUSSEL a eu trois femmes : (bis)
la seconde le traite d'infâme; (bis)
La troisième est si bien refaite
Qu'elle a la planque pour sa retraite
Ah! Ah! Ah! mais vraiment,
Cadet ROUSSEL est président


Cadet ROUSSEL a trois garçons (bis)
L'un au maillot, l'autre au combo, (bis)
Le troisième est un peu ficelle
Il finira comme Cadet ROUSSEL
Ah! Ah! Ah! mais vraiment
Cadet ROUSSEL est président.

Edit du 15/10/09
Pinaise: à peine 48h après ce post, Il décide d'aller à Grandrange! J'te l'avais dit, Anita Grand Marabout te fait le retour de l'absent par magie garantie et gris-gris spécial. Demain, je m'attaque à l'EPAD. Tu verses juste petit supplément...

12.10.09

Oyez, braves gens!

Réjouissez-vous!
Que battent les trompettes et que sonnent les tambours!
Que les filles se parent
Que les garçons cessent de tirer la queue du chat
Que les aïeules vident leur camomille dans l'aspidistra famélique
et se lèvent de leur lit pour allumer leur Mac!


Monsieur KA, Trésor National Vivant, l'Oeil du Kremlin Bicêtre, le Sherlock du Louvres, Le Gaboriau des rouges, le Grand Schtroumphf des bleus, le Torquemada des copiteurs ingrats, le Dr House des tableaux mystère réouvre la Boîte à Images, faisant renaître la félicité après des mois de famine occulaire.
Et il commence par un jeu à bouche-que veux-tu!
Cours-z-y vite!

C'est là.

11.10.09

Bulletin de situation

Cher inconnu(e)

Voici des nouvelles de votre caillou.
C'est miss Bibi qui la rapporté. L'en empêcher aurait été inutilement frustrant. Beaucoup de carrières, qu'elles soient d'artistes, de chiffonniers ou de patenteurs patentés ont commencé par un talent fructueux de pilleur d'épaves, entre cette pointe-ci et ce rocher-là.
Sans doute, si j'avais été seule, il en aurait été autrement. Votre caillou serait resté sur la plage. Ma propre carrière d'écumeuse de laisse de mer se trouve un peu ralentie par l'âge, le nombre de mes possessions et la répugnance que j'éprouve aux tâches de dépoussiérage.
Mais surtout, je me serais interrogée sur vos intentions. L'avez-vous oublié distraitement? L'avez-vous abandonné, parce que vous étiez déçu(e) par le cheminement de votre pinceau? L'avez-vous délibérément confié à l'état d'ébauche au vent et au ressac, pour qu'ils finissent votre travail?
Si j'en crois le petit arbre à gauche, ce n'est pas la première fois que vous usez d'un pinceau. Ce pin maritime léger est bienvenu. Le penty au toit d'ardoise est peut-être plus ventru que vous ne l'auriez voulu et il semblerait bien que cela vous en ai découragé.
Je choisis de croire que vous l'aviez laissé pour cela, pour le destin précis qui lui est advenu.
Une petite fille, ayant décidé de fort loin que la fantaisie est le plus long chemin d'un point à un autre, l'œil épars, courant comme un chien de souk d'un reste de couteau à la dépouille d'un ormeau, a ramassé ce caillou peint pour l'emmener dans sa maison.

Je puis vous promettre qu'il y est en bonne compagnie. Pour l'instant, il est entre la maison d'Yves, (tiens! sans porte non plus, comme la vôtre!) le grimoire de Still et un bloc d'argile gravé d'écriture cunéïforme, dont je me demande bien la provenance.
Demain, il sera peut-être près de l'orchidée ou du raku portugais, veillé par le chat. Il est possible aussi qu'on le retrouve un jour dans la boîte à couture, s'il est animé, comme bon nombre d'objets chez moi, de vagabondages subreptices et nocturnes.

Peu importe. Aucun des occupants de cette maison ne lui fera grise-mine. Il est en sécurité. Au contraire de la lettre-très-importante et du formulaire-indispensable, il ne court aucun risque d'être jeté. Porteur d'une trace d'humaine création, ne fut-elle qu'une esquisse, il échappera à la férocité qui balaye parfois les marrons desséchés et les amas de bigorneaux

Si je pars d'ici, il fera, comme ses frères de hasard et de rencontre, un, deux, dix déménagements.

Sauf si vous spécifiez, à l'adresse mail ci-jointe, que je doive le remettre sur sa plage, nous sommes partis, lui et moi, pour un compagnonnage de longue durée. Peut-être même jusqu'à la fin de mes jours.
J'ai, en effet, quelques doutes sur les promesses de Miss Bibi, d'emporter, le jour venu, son trousseau de trésors de grève dans sa chambre d'étudiante.

Bien à vous.

Anita.

Ps : je joindrais sa photo demain. Sans la lumière du jour, il témoigne mal de son charme.

10.10.09

Marronnier assumé

Quelques clichés sur l'automne...
C'est le chic des clics de saison chez Jathénais et Gilsoub.

Celle que j'envoie à la votation, c'est celle-ci :


Mais, les photos, c'est comme les châtaignes, c'est bien aussi quand il y en plusieurs.
Alors, je vous en mets d'autres, mais n'oubliez pas de passer voir celles des copains. Y en a déjà des superbes.


Mauvaise fille 2

Le Sénat viens d'interdire les portables à l'école.
Les élèves qui renonceront à envoyer des SMS en cours durant toute leur scolarité se verront offrir un I°phone en fin de troisième.

9.10.09

Mauvaise fille.

Tiens, je vais faire ma mauvaise et rajouter un reproche au concert de ceux qui entourent Fréderic Mitterrand : sa méconnaissance des infinies ressources de la Francophonie.
Plutôt que de prétendre que ses gosses avaient 40 ans, ce qui peine à convaincre ceux qui n'ont pas, a priori, le désir d'être convaincus, pourquoi ne s'est-il pas défendu en prétendant que ce passage avait été écrit en référence à son amour du Canada?

Là-bas, la fascination pour les gosses est tout à fait admise.


Ça lui aurait au moins permis de prouver qu'il a possiblement des compétences comme Ministre de la Culture.

7.10.09

Le ruban de Moebius.


Vers l'âge de six ans, je cédais à la demande latente qui m'entourait, et j'acceptais d'apprendre à lire.
J'ai écrit, ici, ce qu'il est advenu ensuite, comment les mots ont irrigué mon paysage, sans aucune symétrie, sans plan préparé, sans autre constance que la variété de leur présence.
Ai-je fait une si bonne opération?
Finalement, rien n'est moins sûr.

Car, à coté de cette topographie, j'en ai construit une autre, encore moins systématisée, encore plus déroutante. J'ai rencontré des gens. Des milliers. Moins qu'un employé de la SNCF, mais plus longtemps. Différemment. Et puis, j'ai tenté, et parfois réussi à en aimer.
Alors, vous, moi, nous, les gens, les mots, les brèves et soulageantes remises en ordre de notre chaos, c'est ma mine quotidienne, mon chantier indiscutable, ma tâche de technicien de minuscules surfaces.
Et au fil du temps, quelque chose, dans cette histoire qui, partout et tout le temps, nous pousse à raconter des histoires, a fini par émerger : une désolation secrète que nous soyons si bien fait pour écrire et si peu habiles avec les mots qui aident à vivre.

Et pourtant...
Et pourtant, aucune littérature, même la plus ricanante, la plus outrancière, la plus sanglante, celle dont la lecture vous met le cœur au bord des lèvres et une infamante excitation au creux du ventre, aucune littérature ne peut rivaliser avec l'économique efficacité de la vie .
Là où le livre, toujours, aura besoin d'une machinerie coûteuse, de contreforts péniblement visibles, d'un surcroît de perversité, la vie s'en tirera avec deux personnes, ou trois selon le type de tragédie, et de rarement plus de deux sentiments, le désir et la terreur en grands favoris.

D'où vient que nous terminions souvent le livre, quitte à le jeter, mais que nous nous esquivions si poliment devant le malheur des autres, avec sa crudité, son odeur de chair vive, son poids tout à coup si réel à portée de notre main.

Nous éludons. Avec plus ou moins d'élégance, selon son éducation et son degré d'intimité, mais si souvent, avec une pauvreté de commentaire, une platitude que nous ne supporterions pas pour notre divertissement.

Sur le papier, nous avons la réplique splendide, le geste d'une folle pertinence. Nous séchons les larmes du bout des doigts, nous ouvrons les bras dans l'idéal tempo, nous déchirons les secrets de famille sans trembler et regardons le pus s'écouler sans en être tachés, nous savons pratiquer des abandons définitifs et ouvertement libérateurs et nos lâchetés mêmes se sauvent d'être si précisément inscrites dans le décours de l'histoire.
Comme nous savons prendre soin de nos personnages! Combien nous sommes patients, respectueux, tous, lecteurs et auteurs confondus. Combien nous nous soucions, au travers des mots écrits ou lus, de leur permettre d'accéder à leur intime vérité; avec quelle force, quitte à rater le repas du soir, nous les encourageons à tenir, ligne après ligne.
Vous voulez comparer avec ce que nous réservons à nos proches, aux plus aimés de nos proches?
« tu sauras ça plus tard. »
« Non, rien. »
« Ecoute, on en reparlera ».

Ai-je fait une bonne affaire? Avez-vous, gens que j'aime si mal, si imparfaitement, fait une bonne affaire avec moi qui lit si bien, qui apprécie en artiste, le tombé d'une phrase et le silence qui suit?

(Toujours, j'ai rêvé de déchirer le ruban de Moebius, rêvé d'un geste ou d'une parole sublime, dont je garderai, tout au long de mes jours, le souvenir et le pouvoir consolant d'un poème enfin chair.)


(C'est la vie, hé.)


Je vous laisse choisir, à votre gré, la fin du post.

5.10.09

Apparences


J'ai jeté hier l'un de mes soutiens-gorge préférés.
J'ai un petit regret.
Je l'avais acheté juste avant une première rencontre avec un blogueur. Ce n'était pas un rendez-vous galant. (Quoique...) Mais j'avais très envie de l'apprécier et finalement, on aime mieux quand on se sent jolie.
Je l'aime vraiment beaucoup, mais ce dessous a fait son temps. Pas de regret, prenons le dessus.

Et ce matin, j'ai mis des boucles d'oreilles parce que j'avais rendez-vous avec une petite fille triste.
Je ne sais pas si les patients savent qu'on les portent ainsi dans la tête, longtemps parfois avant l'heure du rendez-vous.
Il faut juste, quand la porte s'ouvre, faire taire la petite voix avec laquelle on leur parle et se souvenir qu'il faut, d'abord, écouter.

Je croyais aussi ce matin, en voyant, par la fenêtre, le ciel gris et les arbres secoués de vent qu'il ferait froid. L'air était doux, velouté, presque alourdi par la mer. Comme si l'on vous posait un châle sur les épaules dès que l'on sort.

Trois petites bornes qui ont tenu éveillée ma journée.

4.10.09

Sortie de toiles.

(T'sé, tu peux toujours cliquer pour élargir.)

Dimanche, les artistes ouvrent leurs ateliers.
Sur l'étendage déserté, les araignées
ont mis leurs toiles aux enchères.

Pfff, j'en ai déjà plein chez moi.


Et, puis je suis passée (entre autre) chez Anh Gloux et Catherine Glaye, qui forment, avec Patricia le Merdy, les Quatre Sardines. Oui, toutes les trois.
Belle rencontre concarnoise, courtoise, matoise et framboise. Il y des iles, des gens qui s'enlacent, des pieuvres superstitieuses qui croisent les tentacules, des phares et même des dessous chics.

2.10.09

T'artagueule à la récré.


Ce matin-là, Z décida de ne ne pas se lever.
Comme ça.
Peut-être parce qu'il avait un peu trop fumé la veille. Parce que rien, finalement, dans cette journée, n'avait de quoi le hisser hors de son cocon de demi-sommeil. Parce qu'il faisait gris. Parce que ça faisait un moment que tout ça s'effilochait.
Il se promit, vaguement, que demain ça serait différent. Ouais, demain j'arrête de faire le con, faut quand même.
Z. bailla, pas méchant. Gentil par intermittence, feignant souvent, largué presque toujours. Pfff, quelle prise de tête.

C'est donc vers seize heures, que Z. se leva. Alors que le quartier connaissait l'un de ses pics d'animation, parce que les mères se préparaient, en groupes bavards, à aller chercher les petits à l'école.
Les grands, eux étaient déjà sortis. Le proviseur du lycée savait organiser ses emplois du temps. Sauf pour les options choisies par les élèves, maintenir une heure de cours le vendredi de 16 à 17h, c'était s'exposer au triple d'emmerdements à la vie scolaire le lundi matin. Entre les absents et les incidents, on y passait la matinée.

C'est pourquoi une bonne partie de la seconde se retrouvait là, sur le parvis, quand Z. se décida à sortir de chez lui.
Ils l'attendaient, en groupe compact, dur, hostile. De bons élèves, de ceux qui avaient parfaitement compris le jeu social. Ceux qui acceptaient la part de contrainte.
Ceux qui avaient fait alliance avec le monde adulte et en avaient accepté les valeurs.

Ils entourèrent Z.

"Tu nous dois dix briques. Alors, maintenant, tu payes."


Voilà, c'était ma réaction à chaud à l'idée abjecte de donner une prime à une classe pour lutter contre l'absentéisme des élèves.

Une classe n'existe pas. Ce n'est qu'une construction artificielle, temporaire et qui n'existe que par la commodité administrative. Une société, par contre, ça existe et le message ainsi transmis est... d'une violence cachée qui me suffoque.
Ceci étant, j'aurais pu vous pondre un truc sur la récente déclaration de Vanneste ou sur l'indécence des réactions de nos politiques aux faits-divers de la semaine.
Même arrière-goût.
A moins que, merde, ce ne soit qu'un avant-goût.

27.9.09

Sourdine


Cet après-midi, l'eau était transparente comme un ruisseau de montagne, guère plus froide qu'en Aout. Elle était bleue à l'Est. A l'Ouest, son éblouissant gris de lame rendait les baigneurs et les rochers d'un noir profond et faisait plisser les yeux.

Est-ce mon dernier bain de l'année?

En rentrant, j'ai écouté la Rue Kétanou. C'est toujours un plaisir. Et une nostalgie. Cet été a réveillé un très ancien désir des mots qui consolent. Comme je comprend l'envie toujours vivace de mettre une chanson au cœur, sans plus qu'en passant.
Je chante si mal que j'en fais une menace plaisante à celui qui sert me un verre en trop. Mais je chante mal comme on est laid : en sachant bien qu'au fond, tout au fond de soi, il y a forcément quelqu'un d'autre, un être sublime et méconnu qui a échappé à la malédiction de la fée. C'est juste qu'on attend une autre vie pour le montrer.

D'ailleurs, moi, en vrai, je suis longue, brune, je déchire un accordéon trash-guinguette et je vous arrache des larmes et des embruns au ventre. J'ai une très longue jupe effrangée et le soir, je cueille, dans les plis, les émotions que j'ai chalutées en vous effleurant comme pour jouer.

Jusqu'à ce que j'éteigne la chanson.

Un beau dimanche, clair et un peu vain.

25.9.09

Partage.


Hier, elle est venue avec un panier plein de poissons magnifiques. Puis elle est repartie.
Ce matin, il est passé déposer un plat d'étrilles, ces petits crabes rouges et si délicieux à gratter. Puis, il est reparti.

Aujourd'hui, ce sont mes amis qui m'ont nourrie.

Pour eux, c'est sans doute un geste presque banal. Un peu plus qu'un geste de voisins, parce que l'amitié qu'ils nous montrent est sans feinte, mais rien, pour eux, qui doive faire mention.

Et pourtant, c'est bien plus que l'offre d'un repas en commun, bien plus qu'une civilité. Je mange, ni en invitée, ni en hôte, je mange à l'intérieur d'un cercle, je mange en partage.

Je pense à deux amies* qui très récemment, ont écrit des billets émouvants sur la difficulté qu'il y a, parfois, à se sentir une place au monde.
Je songe, devant mes crabes cerises, que fille de divorcés et petite-fille de migrants, il n'y a guère d'endroit dont je puisse revendiquer cette possession partielle fondée sur le souvenir et sur l'ancien usage. Nulle maison de famille, nuls greniers, nul ami d'enfance.
Cette pêche, donnée comme en passant, me rattache doucement à ceux des miens qui ont connu, il y a longtemps et loin, un village tissé de ces gestes entrecroisés.


Je mange avec plus que du plaisir. Je mange avec une émotion qui dessine la nostalgie d'une terre nourricière, d'un clan, d'une mère aussi, sans doute. Liens de sel et de sens.


Je mange et je rêve, avec étonnement, à l'imparable justesse avec laquelle, en peu de temps, en peu de mots, elle et lui sont devenus gens que j'aime, comme si j'étais d'ici depuis toujours.
D'ailleurs, à y regarder de près, les poissons, c'était bien des lieux.



* Ici et puis là.

23.9.09

T'as voulu voir Anvers




"-Et c'est tout?
-Bah, oui.
Même pas un p'tit cliché de Vesoul?
-Bah non.
-Ben quoi?
-Ben j'ai la flemme et pis c'est tout.
-Meheu?
-Mais rien du tout, et si tu continues à m'embêter, j'appuie sur delete et toi, t'auras disparu.

Non mais, c'est qui qui commande ce blog? Mon surmoi ou moi?

18.9.09

Conversation entre Miss Bibi et La Clandestine

Miss Bibi : "Ah, je voudrais être un chat! Tu dors toute la journée, tu vas pas à l'école, tu te lèves juste pour des croquettes et des câlins."

La Clandestine : "Oui. Mais t'es obligé de te lécher le c*ul."

Miss Bibi : (blanc)

16.9.09

Défendre la défenseure des enfants


Encore un mauvais petit coup en douce.
Madame Versini, défenseure des enfants vient d'apprendre que son poste serait-non pas supprimé, cela aurait fait trop mauvais effet- mais fondu dans un poste général de Défenseur des Droits.

Elle paye indéniablement d'avoir énoncé que la mise en rétention d'enfants sur le territoire français est un scandale pour un pays promoteur et signataire de la Charte pour Les Droits de l' Enfant.

Ne vous laissez pas abuser par cet hypocrite semblant de maintien. Chaque fois qu'on a dilué la spécificité de l'enfant, on a perdu l'écho de ces voix toujours minuscules. Parce que parfois contraire aux besoins immédiats des adultes.
C'est ainsi que cela s'est passé dans tous les territoires où les médecins ont cessé d'être des médecins de prévention maternelle et infantile, pour devenir des médecins territoriaux occupés tout autant de la prestation dépendance du sujet âgé que de la consultation nourrisson. Tout ce qui mettait un peu de liant, toutes les actions ouvertes, solidaires autour de la périnatalité se sont cassé la figure.

C'est ce qui risque de se passer avec la suppression d'une justice spécifique pour les mineurs.

Il faut, absolument, défendre la Défenseure. Pas la dame, son poste. (Oui, c'est entendu, Madame Versini est huempé, mais là, on s'en fout.)Elle est parfois le seul recours devant des situations inextricables, quand les institutions sont devenus sourdes, quand chacun a ses raisons qui volent comme des missiles au dessus de la tête des enfants qui n'y peuvent mais.

Ecrivez à vos députés, à vos sénateurs, faites du barouf, mais voilà encore un trait de plume qu'il faut suspendre.

(Tiens, au fait, dans le même genre, la psycho scolaire avec qui je bosse s'est vu intimer l'ordre de ne plus aller dans 4 écoles de mon secteur. Plus de prise en charge par les réeducateurs, plus de suivi ... you-pi.)

15.9.09

on avait detesté pour vous

M'sieur Baissons-nous-toujours-plus-bas vient de refuser de signer le décret sur les tests ADN.
Est-ce à dire que ce décret était non seulement révoltant, insultant, dangereux, mais aussi inapplicable, coûteux et inutile?

Ma foi, ça fait un petit moment qu'on leur dit.

Personnellement, je suis ravie de les voir se bouffer le nez.
Et ravie de voir que, finalement, un fonctionnaire peut désobéir à quelque chose qu'il trouve, non seulement coûteux, inapplicable et inutile mais également dangereux, insultant, voire révoltant.

14.9.09

Balade en Cap

Il est assez peu probable que vous passiez, un jour, au Cap-Sizun.
Le jour où vous découvrirez cette encoche de terre dans l'océan, ce ne sera pas par inadvertance. C'est trop loin, bien trop près du bout pour que ce soit l'effet du hasard.

De ce paysage, peut-être?


Et puisque vous l'aurez voulu, décidé, puisque vous aurez envie de beau, pourquoi n'iriez-vous pas voir les Rouille-Gorges?

Ils sont cinq, actuellement, cinq artistes, sculpteurs, plasticiens, monteur d'image et photographe à s'être installé dans cette campagne de Beuzec, si proche de la mer sur trois cardinaux.

Parfois, ils se déplacent pour une hilarante et poétique fête foraine. C'est comme ça que je les avais découvert, il y a cinq ans. Pensez-donc : la caravane est en forme de baleine, la balançoire est un thon fuselé et j'ai gagné à la course de poissons-rouges.





Il y a de la rouille et de l'acier, des ordinateurs et des sténopés, des nuages et des marabouts, un violon dans le crocodile et les délicates structures d'Annelise Nguyen


... pour lesquelles j'aurais volontiers craqué, si le percepteur ne m'avait malheureusement pas écrit juste avant.

Je vous ai mis quelques photos pour vous donner envie.



Par contre, je n'ai pas eu le temps de photographier la sublime crêpe qu'on m'a servie à la crêperie du Cap à Plogoff. J'ai dû la manger au 1/125° de seconde.