28.12.09

Et d'une suite de petits miracles.


L'Affaire du passeport

Comme je vous le disais, il est totalement impossible d'entrer dans un ferry à destination de l'Irlande sans une pièce d'identité personnelle pour toute personne, y compris un bébé.
Ils vous refusent même l'entrée du bateau car la société est passible d'une amende en cas de passage de clandestins ou assimilés.

Il est plus facile à un morceau de cheddar de traverser les frontières qu'à un être humain, fut-il la plus piquante brunette qu'on aie vu depuis Esmeralda.


Donc, le dimanche, interdits, secoués et honteux comme des corbeaux, nous refîmes le voyage en sens inverse.

Je savais, depuis l'après-midi, que jamais, au grand jamais la préfecture n'accepterait de faire un passeport en urgence pour une raison aussi futile que d'aller boire une Guiness dans l'un des trous du cul du Monde.

Mais voilà, jamais l'Homme qui trouve le seul revendeur de butagaz d'Apeldoorn ouvert un samedi matin et une pièce détachée de sous marin-nucléaire n'importe quand, sauf le jour de la Saint Vladimir, parce que c'est férié même pour la mafia russe, jamais cet homme ne s'avoue vaincu.

Derrière un miracle, il y a souvent une patiente architecture. L'Homme n'avait pas seulement réuni dès le lundi matin à 9h toutes les pièces possibles d'un passeport en urgence, au cas où la préfecture se laisserait fléchir.

Il avait dès le samedi, identifié un nom qui circulait sur les lèvres des employés de la compagnie tout aussi fermes que désolés. Un certain Monsieur B.

Il employa donc la dernière heure possible avant qu'il soit impossible de rejoindre le dernier ferry, à identifier MonsieurB.

Qui n'était rien de moins que le représentant en france de l'Immigration Irlandaise, chargé d'aplanir en général les histoires de circulation de cheddar, bien plus que celle de touristes de 9 ans nantis d'imprévoyants parents.

Et un monsieur extrêmement gentil.

Qui s'enquit de toutes les pièces que nous avions en main, s'arrêta sur le certificat de filiation.

-"Aoh, y a-t-il une photo sur ce document?
-non, mais on peut en mettre une et le faire valider à la mairie en presence de l'enfant.
-Ok, allez-y, je téléphone à L'Immigration à Rosselare et je vous rappelle."

J'ai un maire également très gentil.
L'Immigration avait envie de chanter Jingle bells
Le terroriste avait programmé son attentat à Heathrow pour plus tard.


Nous sommes donc entrés en Irlande avec un document qui n'existe nulle part ailleurs que dans notre portefeuille et la douane de Rosselare a interrompu nos explications embarassées par un :

"Yes, we know. You're a special case. Happy Christmas!"


(Demain, l'Affaire de l'Homme aux Louzoù)

6 commentaires:

Gilsoub a dit…

Moi je dis, chapeau bas! la magie de Noël! exceptionnels quand même!
Une année qui finis aussi bien ne peut être que présage d'une bonne année qui commence ;-)
Plein de bisous

kyste a dit…

de l'intérêt d'aller en vacances dans un pays qui croie (au sens fort du terme) à la magie... de noël et certaines plus païennes. Un joli conte de noël merci.
J'adore l'irlande, ce fut le premier voyage d'une de mes filles à l'age de 3 mois, elle traine toujours sa carte d'identité avec sa photo de bébé. Ca ne fait pas rire le douanier français par contre.

Kozlika a dit…

Décidément l'homme aux quatre défauts a plus d'un tour dans son sac… Plein des bises à vous tous.

JEA a dit…

En cas d'échec, je vous avais préparé les coordonnées d'une excellente agence de voyage qui vous aurait proposé un superbe voyage vers la Russie...

ada_ a dit…

Ah oui ! Bravo !

Yves a dit…

"special case" : une ligne de plus sur ta carte de visite.