15.1.07

météores.


Certaines relations sont comme les villes d'Afrique. Elles s'étendent, sinueuses et sans but, s'étalent au fil du temps, sans véritable centre, sans profondeur.
D'autres ont la netteté, la fulgurance d'un vol de cormoran, et plongent, sans une éclaboussure, au coeur de nous-mêmes.
Peu importe leur brièveté, c'est leur trajectoire parfaite qui nous émeut, histoires qui nous trouvent sans défense, éblouis et désarmés.
Ce n'est parfois pas plus qu'un geste jeté comme une cerise dans un panier.
Revivrai-je un jour certain miracle de mes vingts ans, quand, plongeant la main dans la poche de mon manteau, j'y découvris un morceau de papier sur laquelle une main inconnue avait griffonné un vœu rieur?
"Petite grenouille
je vous souhaite d'être follement aimée."
Que j'aimerai remercier, après toutes ces années, ce dispensateur de prophéties généreuses. Puissent-elles, à lui aussi, lui avoir porté chance.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Oh que c'est délicieux, un voeu anonyme et si bienveillant! J'adore ce genre de geste gratuit, ça met du soleil dans ma journée... et j'espère, dans la vie d'un(e) inconnu(e).
Par exemple, à chaque fois que je trouve un sou dans la rue, je le donne au premier venu, en souriant et en lui assurant que ce sou a été trouvé, qu'il est donc chanceux à condition d'être immédiatement redonné à quelqu'un... j'adore le sourire de celui/celle qui le reçoit.
Et... avez-vous été/êtes-vous follement aimée? ;-)

Anonyme a dit…

Ce billet me parle, me touche : en peu de mots tu formules ce que je ressens sur les relations tissées avec d'autres.

J'ai été follement aimée, et j'ai follement aimé. Là c'est fini. Il n'empêche, je ne regrette rien. Nous avons vécu au bord du gouffre en regardant la rive, de l'autre côté, mais elle était trop loin.

C'était bien. J'en sors différente.

C'était un secret, il ne fallait le dire à personne.

Ce sera mon dernier secret, je crois. Maintenant, la lumière est assez tamisée pour que je n'en ai plus peur.

Anitta a dit…

Désolée, mais la réponse est non. Plus de petit mot glissé en douce dans ta poche, vade-mecum porte-bonheur de tes vingt ans, mais plutôt un e-mail mystérieux t'annonçant la fortune... si tu veux bien envoyer un peu (un peu) d'argent à la famille de cet ancien dictateur africain qui possède un trésor en Suisse et compte sur toi (et uniquement sur toi) pour aller le récupérer... Comme on dit à Lagos : that's life ! :-)

Tellinestory a dit…

Tassili: oui, follement aussi.
Samantdi: oui, la passion. Mais parfois aussi des fulgurances amicales, des vieux, des bébés, des passants... des élèves aussi, non?
Anita: Gogos à Lagos, arnaques à Carnac, knock-out à Knokke le Zoute?

Tellinestory a dit…

Scuse c'était AniTTA.

Anonyme a dit…

Oui...
Un bien joli billet, que je vais plier en quatre et conserver précieusement au fond de ma poche pour le relire.