31.1.10

Minuit


Sous la fenêtre glaciale
Je vois deux lunes
Et ta main sur mon sein gauche.

29.1.10

Observations à l'usage des sociétés savantes.

Non, non, le chat
étendu tout du long
à côté du poêle ronflant
ne dort pas.
Le chat est un savant
à l'âme froide et résolue.
J'ai bien compris :
Il fait la mouette
attendant le prochain courant chaud
pour décoller.

~~~

J'ai failli rire du moineau
qui traverse en sautillant
j'ai oublié qu'à l'oiseau,
la marche est un sport de haut risque.

28.1.10

En hommage à Salinger


Un jour rêvé pour le poisson banane.

(Bon, il avait l'âge. Mais n'empêche, la Faucheuse et l'Ankou ont décidé de faire gras, ce mois de Janvier...)

24.1.10

D'une réponse aux commentaires, un peu en forme de profession de foi...

Merci à tous ceux qui ont déposé un petit mot sur le message précédent. Je laisse sédimenter chacun d'eux et je verrai bien ce qu'il en sortira.
Etre médecin, c'est prendre sur soi une partie de l'histoire des gens. Il est des moments où il faut choisir, volontairement, délibérément, de ne pas se poser de questions. Il est malcommode de réanimer quelqu'un en se demandant si ce dernier en a vraiment envie. Ce n'est pas que la question n'existe plus, c'est qu'on la sort du champ de ses outils de travail. Ce qui est bien plus facile d'ailleurs quand on se l'est posée.
Dans mon exercice particulier, qui comporte infiniment plus d'écoute que de gestes, c'est ce genre de questions même qui est l'outil. Il y a longtemps que la fonction de dépistage s'est éclipsée au profit d'un travail de prévention plus difficile à définir. Quelque chose que j'appelle la fonction de pierre de résilience, du caillou au bord des routes qui tente de faire dérailler les trajectoires promises à l'échec scolaire, à la tentative de suicide, à l'agression d'un tiers, au dentier à 30 ans, à l'obésité morbide, à la grossesse non désirée, au refuge dans le statut du débile.

Mais il y a une autre trajectoire programmée qui m'inquiète d'autant plus qu'elle est un corollaire de l'action que j'entreprends : c'est la façon dont une particularité identifiée, dont il est nécessaire de s'occuper devient une façon extrêmement emprisonnante de définir un individu.
Ainsi, s'il m'est nécessaire de définir comment un trouble du langage de type dyslexie agit et infiltre négativement une part de la scolarité, il m'est tout à fait nécessaire de poser qu'un trouble neurologique n'a jamais fait ni une personnalité, ni un destin.

Et encore, la question se pose bien plus simplement quand il s'agit d'une particularité vécue assez consensuellement comme un trouble, que quand il s'agit d'une particularité tenue pour une variante.

Charybde, c'est nier la particularité lourde à porter. Scylla, c'est rapporter l'ensemble des éléments à cette particularité et priver l'individu d'un espace de négociation interne indispensable à sa construction.
Si je reprends l'exemple de la dyslexie, l'identifier ne doit pas conduire à priver un enfant de la résolution du conflit entre le désir d'apprendre et le bonheur regressif de la paresse.

En ce qui concerne mon petit jeune homme, je veux bien l'écouter autant qu'il voudra, mais ça ne suffit pas. Je dois me demander quelle partie du puzzle s'adresse au médecin.
Ce n'est pas l'homosexualité qui me questionne en soi. C'est la question de la révélation à sa famille. La récurrence avec laquelle cette révélation produit comme conséquence de la violence à enfant, physique ou psychologique, m'oblige à tenir la question ouverte.
Par ailleurs, je vois bien comment Eric-représentatif en cela, me semble-t-il, d'un certain nombre de pédéblogueurs- se remémore ses années lycées comme celle du secret imposé épouvantablement lourd. Qu'il soit en ceci rassuré : en ce qui concerne mon cas clinique, il doit y avoir seulement 17% du lycée qui n'est pas au courant. Et il pratique une activité dans laquelle il me semble avoir non seulement compréhension, mais en plus un beau vivier de zamoureux potentiels.
Donc, ce n'est pas par peur du rejet de son propre groupe social qu'il est venu me voir.

C'est vraiment lié à sa famille et plus encore, à mon humble avis, à son père. Et c'est là qu'est mon Scylla. Il m'est arrivé d'annoncer une grossesse à une famille, en nom et place de la jeune fille, parce qu'il y avait urgence à statuer et éviter un bain de sang. Mais j'ai toujours considéré cela comme un recours ultime.
Dans ce cas précis, il n'y a pas urgence. Je vis comme un écueil de priver ce jeune homme d'une négociation indispensable : pour quoi a-t-il un besoin si urgent de le dire? A qui?
N'y a-t-il pas, dans cette urgence à se définir comme pédé une esquive de la difficulté obligatoire, inévitable, de se définir comme un individu au regard de ses parents? Dans cette envie terrifiée (qui est la définition de l'ambivalence) de risquer la phrase fatale "Tu n'es plus mon fils!", n'y a-t-il une façon d'enterrer la question "En quoi, je suis et demeurerai quand même le fils de cet homme que pour l'instant je méprise?"


Bref, bien qu'ayant cultivé une certaine maîtrise dans l'art d'éviter qu'on me lance mon bureau à la figure lors des premières minutes de débats houleux, je ne suis pas pressée d'ouvrir celui-ci.

Merci encore à ceux qui ont alimenté ma réflexion!

PS : je me relis et je vois bien que les questions que je me pose sont finalement bien plus générales que je pensais au départ et peuvent tout autant s'appliquer à la façon dont le monde adulte a fait main-basse sur la sexualité adolescente en général...

21.1.10

Les voleurs de feu



Il voudrait que je l'aide à le dire à ses parents.
Ou plus exactement, je crois qu'il voudrait que je le dise zeugmatiquement à son père et à sa place.
Qu'il a fait l'amour et que c'était avec un garçon.
J'ai un œil sur les statistiques qui me montrent que, oui, il y a un risque largement supérieur à celui de certain virus grippal pour que son père le vire du domicile familial. Ou pour que cette seule anticipation le précipite au bord de la fenêtre ou un peu trop près de l'armoire à médocs.
Et puis j'ai un autre œil sur la courbe enfantine de sa joue et je me dis qu'il n'a que quinze ans, qu'il n'a personne à présenter à un repas du dimanche et que je ne conseillerais à nul adolescent de convoquer le regard de ses parents à cet acte infiniment privé.
Il ressemble à ces jeunes filles qui laissent traîner leur plaquette de pilules entamée dans la salle de bain de leurs parents.
A cet âge, faire l'amour, avec qui que ce soit, fusse avec soi-même, c'est contempler le soir venu, un éclat du feu dérobé aux Dieux. C'est accepter qu'il soit malcommode, douloureux parfois, de le garder en ses mains. C'est avoir la tentation de se soulager de son butin en le confiant à d'autres, y compris quand cela prend la forme d'un projectile lancé à la face du père, de la mère, de la menace.
Et grandir, c'est y renoncer.
C'est accepter que la brûlure dessine une trace à nulle autre semblable, à toutes superposable, ce lent passage de l'immense à l'îlot, de la découverte du plaisir à l'attachement à l'autre.
Oui, tous les adolescents ont envie de se tatouer sur le front "j'ai baisé!"
Et à tous, je témoigne que ça les regarde.
Je sais, il y a cette foutue statistique.
Mais en dehors de celle-ci, y-a-il une raison, une seule, pour que je te dise autre chose que : "garde cela pour toi, jusqu'au moment où tu pourras dire, sans peur et sans forfanterie, que tu es maintenant du côté des adultes"?
Cet infime scrupule peut-être, de me dire que la discrétion est parfois le luxe ultime de ceux que l'on a pas astreint de force au secret...



NB: Ce qu'il y a de bien, avec les modèles pas finis de cuire, c'est qu'ils vous obligent en permanence à lâcher les bonnes vieilles recettes trop éprouvées. Mes amis, voilà, après des années de boutique, que je débute dans le modèle ouvertement pédé tentant de vous refiler ses états d'âme. Qu'est ce que ce serait facile, la médecine, s'il n'y avait pas les patients... J'ai bien l'intention, pour l'instant, de ne rien faire d'autre que d'écouter. Mais s'il y a dans cette histoire quelque chose que je n'entend pas, merci, amis lecteur/trices, de venir me le corner aux oreilles.

19.1.10

Après les faux Lacostes, les faux Kokopelli...

Soit une société B. productrice de graines en procès avec l'association Kokopelli, conservatoire de semences anciennes que pour des raisons mystérieuse, l'Etat semble vouloir faire disparaître au point de l'avoir condamnée pour s'être -ô crime- intéressée à des graines non inscrites au catalogue officiel.
Motif repris par la société B. qui accuse en outre ces graines de faire courir"un danger à la population". (Le médecin que je suis, n'étant pas juriste, aimerait bien que ce point soit argumenté...)

Comment qualifier le fait que la société B. après avoir traîné dans la boue le dit conservatoire, s'enorgueillisse de mettre à son catalogue 2010 une "Tomate Kokopelli"?

Comme du marketing de fumiers?

Pétition chez cyberacteurs, ici.

16.1.10

Limites de la littérature.


Il manque un mot pour décrire l'expression offusquée, victorienne et pour tout dire incrédule, du chat qu'on pousse du fauteuil pour s'y asseoir.
Pourtant, même sa queue arrondie en point d'interrogation y crée un synonyme de scandale.

15.1.10

Mes cinquante deux lettres de rupture avec l'Education Nationale. La Numero deux.

Chère Education Nationale,

Toi et moi c'est fini.
De toute façon, tu t'en fous.
Ça fait deux mois que je fais autre chose que ce que je suis censée faire et tu ne l'as même pas remarqué.
En tous cas, tu n'as rien dit.

Tu sais ce que Maître Eolas disait des fonctionnaires de l'OFPRA, au sujet de leur mouvement de grève : des gens qui font un métier qu'ils adorent dans des conditions qu'ils détestent.
Quelle merveilleuse formule.
Et puis tu vois, c'est comme l'histoire de pince-mi et pince-moi dans un bateau. Si en plus tu nous prives de notre travail, il ne reste plus que les conditions détestables.

Pourtant, toi et moi, ça a pu être beau. Tiens, j'ai revu F. aujourd'hui. Oui, oui, tu sais, celui qui se sauvait tout le temps dans la rue en hurlant quand il paniquait? Celui qui avait la technique dite "de la toupie meurtrière" quand tu cherchais à le saisir. Ben voilà, il est en CLIS la moitié du temps et puis les parents ont accepté la prise en charge thérapeutique et il va bien. Vraiment bien. Et il démarre.
C'est un bon souvenir, parce que ce jour là, l'année dernière, tu avais accepté de prendre un risque. J'étais fière de toi, comme chaque fois que tu sais parier sur l'avenir. Et puis faut reconnaître que chaque fois que je vois cette institutrice, je me dis que quand même, t'as un art pour séduire des gens bien...

Mais ça ne peut pas toujours suffire. Tu ne peux pas maintenant te contenter de hausser les épaules quand je te parle de tous ceux que tu m' as forcée à lâcher pendant des semaines. Merde. Il y a bien plus de jeunes gens qui meurent d'actes suicidaires que de grippe, bien plus chez eux, de détresse humaine que respiratoire. Ou en tous cas, bien moins de médecins pour s'en occuper.

Alors, quand tu m'obliges à glander des heures dans un local sinistre et mal chauffé, quand je m'arrache les cheveux pour recaser des urgences dans un agenda que tu risques bien de me faire modifier encore trois fois, quand tu viens, en guise de priorité absolue et la bouche en cul de poule, me demander de valider des dispenses de sport pour des élèves opérés sept fois en trois ans, je me dis que je quitterais bien le navire, moi aussi.

Je rejoins pince-mi.

Avec mon meilleur souvenir.

Anita

13.1.10

Relance de la vaccination en milieu scolaire : un tableau d'émeute.

Une mini émeute a failli avoir lieu au Lycée de C. où se déroule la deuxième campagne de vaccination.
A 15h, le personnel mobilisé depuis 8h30 pour l'opération s'est rué sur le seul candidat en hurlant "c'est mon tour! il est à moi!"
L'enseignant a heureusement été dégagé des mains des cinq infirmiers et des trois médecins et a pu être vacciné sous surveillance policière.

12.1.10

Apprivoiser le rutabaga.

Si je faisais bien mon métier, je t'aurais remballé tout ça.
Allez hop, on déblaie, les fausses allégations, les références fantaisistes, le déni, la terreur montée de toute pièce qui en cache une autre, zou, retour dans le panier de la dame.
Mais la dame en question n'est pas ministre et somme toute, elle est sincère dans sa façon de s'arc bouter à son plaidoyer.
Son fils n'est pas plus allergique que moi et la panier-repas qu'il trimballe tous les jours n'est pas plus justifié que l'éviction de piscine chez la petite fille rendue rachitique par le port du voile intégral.
Donc, si j'obéissais à la circulaire, je dirais un non sec et je serrerai la main en disant au revoir Madame.
Mais.
Mais d'une part, faut pas trop me gratter en ce moment avec les circulaires et puis d'autre part, ce pâle rutabaga qui n'ose pas me regarder en face, il m'intrigue.
Je vois très bien d'où vient cette pseudo allergie au protéines du lait, au lactose et au gluten jamais réellement bilantée. Rajoutez-y l'absence totale de vaccination, la certitude que le chlorure de magnésium guérit le tétanos, la scolarisation à domicile et le repas froid pour éviter toute possibilité de réchauffage au micro-ondes et vous avez tout le kit du long combat contre le monde méchant qui ne songe qu'à vous empoisonner.
Je vois très bien ce qui va se passer si je fais ce que je dois. Ils vont prendre leurs cliques et leurs claques et disparaître une fois plus dans la nature. Aimant leur enfant unique et persuadés d'agir pour son bien.

Il a d'ailleurs exactement l'air de quelqu'un dont on veut la totale préservation. Et bordel de vierge enceinte, ça ne rend pas heureux, si j'en crois sa politesse vide de toute spontanéité, son expression souffreteuse, son developpement prudemment arrêté au bord de l'adolescence.
Doit rire une fois par an et fréquemment laisser son tour à un camarade plus motivé.

Alors, quitte à bouffer son fenouil cru, autant qu'il le fasse à la cantine, avec les autres, même si le choc culturel avec les grands couillons habituels peut être rude. Il y en a des plus fins que d'autres, dans la masse et il semble trouver sa place. De toute façon, il a beau se retenir, les poils lui poussent et dans le grand 8 qui l'attend, bien malin celui qui sait ce qu'il prendra ou laissera de ces deux discours si différents.

Je vais tâcher d'obtenir au moins une vaccination anti tétanique, sans trop y croire, mais surtout, je vais tâcher qu'il reste avec nous. Et puis, ça m'amusera de voir comment il va s'y prendre pour faire chier les adultes.
Ça m'étonnerait quand même qu'on le retrouve tatoué jusqu'aux yeux ou avec des piercings en quinconce sur la langue. Au stade où en sont ses parents, il a des armes beaucoup plus économiques que cela.
Un BN lui suffira. Un hamburger, s'il veut vraiment la guerre.

9.1.10

Je ne veux pas de bisous

Il m'écrit un bisou.
Mais je n'en veux pas.
Oh, j'en connais l'espèce, à qui ne serait-elle pas familière?
Un bisou borde les peines, clôt les lèvres.
C'est une monnaie de billon, un passe-avant
La paix achetée.

Laisse-moi un baiser...
Même incomplet, même frustré
un baiser entrouvert
comme l'éraflure d'une bête acclimatée
redevenue indocile

Je veux la trace de la comète
la traîne et le sillage
les berges d'un manque

Je veux la flèche
un instant suspendue
la seconde de trop
juste au coin des lèvres

et l'ironique cicatrice
de la bienséance.

8.1.10

Mes cinquante deux lettres de rupture avec l'Education Nationale. La Numéro Un.


Sur une idée de Still-que je laisse se débrouiller avec son humour et son institution qu'elle a-j'entame une nouvelle rubrique. Peut-être hebdomadaire, mais avec moi rien n'est moins sûr.


EducNAt.

C'en est trop. Ça fait des années que tu me négliges et que tu me jettes juste des miettes. J'ai tout supporté de toi, tes exigences innombrables et contradictoires, tes sthétos qui se dévissent et mes toises baladeuses qui se décollent du mur. Et qui parfois décollent le mur.
J'ai mendié de l'essence pour ma voiture, j'ai fait des bassesses pour une gomme et trois crayons. Une fois dans la rue, j'ai quêté des timbres en pleurnichant "Pour la Fonction Publique, s'il vous plaît, donnez..."*
Tu t'en es toujours foutu sans aucune vergogne.
Oh! Quand les circonstances t'obligent à une courte honte, tu sais me faire les yeux doux.
Je dois avoir quelque part une liasse de tes mots doux et je pourrais te les jeter à la figure si tu m'y obliges. Ah! Ce ton douceâtre, ces trémolos avec lesquels tu me caresses dans le sens du poil quand ça t'arrange. Tu loues ma fidélité, ma solidité et tu m'assures de ton attachement à grand renfort de papier à en-tête qui te coûte le prix d'une forêt primaire chaque année.

Et surtout, tu connais mon point sensible, ma petite faiblesse, le pivot de tous tes chantages affectifs.
Tu sais que si je suis restée si longtemps, c'est pour ça. Et c'est pour ça que je te quitte.
Pour ce dont tu me prives depuis presque deux mois, alors que tu m'imposes un imbécile marathon.
Tu n'as pas le droit.
Tu sais bien que si j'ai tenu tout au long de ces années, c'est pour qu'Ils ne restent pas tout seuls face à toi, parce que t'as beau faire, des fois tu te rends pas compte.
Et moi, sans eux, je m'emmerde grave.

Rends-moi les mômes.

Signé : Anita.



* Authentique.

7.1.10

La plus mauvaise idéee de l'année? Ou comment trouver toujours plus con.

S'cusez, je ris.
Après le retentissant vol de coussins en forme de lapin play-boy, un autre challenger pour le casse du siècle.
Ça se passe près de chez moi.
Un peu moins de 400 flacons de vaccins Panenza ont été nuitamment dérobés, ainsi que des flacons d'adjuvants totalement inutiles.
C'est déjà comique.

Mais le plus drôle revient à l'annonce de la Préfecture qui adjure la population de ne pas se "laisser vacciner hors du circuit officiel."

Donc je résume : un vaccin gratuit déjà difficile à fourguer, des revendeurs à sauvette genre qui vont te le faire à moitié prix et la Force Publique ( que Dieu la sauve du Mal et du Collectivisme) qui s'emploie à conjurer le péril afin que les innocents attirés en masse par ces soldes scintillantes ne tombent pas comme des mouches victimes d'un vrai-faux vaccin.
Surtout que je vois bien le pékin alléché par la bonne occase s'entendre avec le revendeur pour le rappel :
(Voix sépulcrale):
"Rendez-vous dans trois semaines à minuit au vieux cimetière pour la deuxième dose. Et viens seul."


Franchement, ça clôt l'affaire en beauté.
Et je vous jure que c'est pas moi!!!!

5.1.10

comptabilité exaspérée

Chère Roselyne,

grâce à ton bidouillage express, tu dis que tu vas économiser 350 millions d'euros.
Or,tu étais prête à les dépenser pour- et c'est tout à ton honneur- le bien public et la préservation des vies.

350 personnes sont mortes de froid cette année en France, soit une estimation d'1 SDF sur mille.
Beaucoup, mais alors beaucoup plus que la grippe.

Je te propose donc de reverser ces 350 millions directement à des SDF.
Un million par SDF, c'est peut être un peu beaucoup, la plupart n'ont pas des goûts de ministre et 350, c'est un peu juste pour diminuer la mortalité.
Mais avec 350 000 000 euros, à 70 000 euros une maison HLM pour 5 personnes, tu mets déjà 24 500 personnes à l'abri.



J'dis ça, moi, j'dis rien. Ch'suis pas ministre.

(OK je retourne vacciner mes pauvres profs qui n'ont pas pu le faire pendant leurs 15 jours de vacances.)

2.1.10

Elle disait



Elle disait
qu'elle ne voulait pas venir à la plage
mon enfant du bord de mer

Elle a dit
pas tout de suite
cette vague-ci
je ne l'ai pas encore vue

Nous sommes restés.
Il y avait encore

bah

deux centimètres carrés
de cette enfant
pas encore complètement salés