Juste un petit mot d'Irlande, en passant, pour vous dire que ce blog reprendra à mon retour.
Bien à l'abri des cendres, venue en bateau et quelque peu envieuse de ceux qui auront à présenter un cas de force majeure à leur employeur pour justifier le fait de rester.
L'Irlande est une substance psychoactive à effet immédiat et à accoutumance rapide chez les sujets prédisposés.
Le Connemara est impossible à visiter. Non pas tant à cause de ses routes étroites et défoncées, mais parce qu'il vous force à vous arrêter à chaque tournant. Le maximum que nous ayons tenu entre chaque pause est de 17 minutes.
Le minimum, une minute trente.
Parce que vu d'en bas, la lumière dorée sur le lac n'était vraiment pas la même.
Même M'zelle Zuzu, pourtant fortement prévenue contre toute espèce de mouton : " Un mouton, c'est con, a fini par craquer. Les brebis qui broutent les talus sont toutes suivies de minuscules agneaux de quelques jours, qui craignent moins la voiture que la voix humaine. Ils ont raison de se réfugier en bêlant et en trottant de toute la force de leurs 4 allumettes noires.
Au bout d'une heure, elle était prête à en embarquer un dans chaque main.
Et puis le temps radieux, le ciel, l'eau noire, le vieux pont de l'Homme Tranquille...
Bon, je vous laisse.
J'ai une Guiness à boire.
18.4.10
11.4.10
Ça chie dans le ventilo.
J'aurais pu faire plus littéraire et dire qu'enfin, à l'UMP, on commence à dire que le roi est nu.
Et dès lors que que l'on commence à chuchoter ce qu'on s'est si longtemps interdit de penser, il n'y a qu'un pas pour pouvoir dire qu'il est non seulement nu, mais en plus, pas aussi bien foutu que les tâcherons préposés à l'effacement des Bourrelets Royaux des "Coins de rue et Images Immondes" voulaient bien nous le faire croire.
Le dogme de l'Infaillibilité poncifiante a vécu.
Longtemps, je me suis interrogée sur le silence et la soumission d'individus de droite somme toute plus intelligents et sans doute plus fondamentalement républicains que leur monarque. Mais on n'est pas Ministre de l'Intérieur durant des années sans acquérir quelques notions de bondage. Sans être une acharnée partisanne de la théorie du complot et du tous pourris, je dois quand même dire que je le soupçonne d'en tenir un bon paquet, bien serré avec un fil de soie.
Un bon paquet. Mais à sa manière à lui, avec ce qu'il voit et perçoit du monde. Or donc, si tu n'es pas un puissant, un du premier cercle, à tu et à toi avec les financiers, le cénacle bruyant et brouillon, tu n'existes pas.
Je crois qu'il n'a pas vu venir ce qui vient, non plus du petit noyau de fidèles fascinés ou des courtisans soumis. Il n'a pas vu l'immense cohorte des petits élus qui risquent la perte d'un siège autrefois solidement arrimé à une province qu'ils ne désirent pas quitter.
Il n'a pas vu que non seulement sa griffe ne s'étend pas sur tous les députés, conseillers généraux ou régionaux, maires ou adjoints, mais encore que ceux-ci étaient les mieux placés pour entendre sur les marché, les volées de bois vert que leurs anciens électeurs adressaient au gouvernement. Ceux-là n'ont rien d'autre à perdre que leur territoire d'élection, sont bien souvent plus propres que leurs chefs et ont compris que le nom du président sur une affiche est une formidable machine à perdre.
Si en plus ils sont jeunes et maîtrisent les réseaux, ils se lâchent. Sur le bouclier fiscal, l'effarant vaudeville de la rumeur, le bling-bling, la taxe carbone...
Vu de l'autre bord, c'est assez réjouissant. Un peu agaçant aussi, parce qu'on meurt d'envie de leur demander ce qu'ils font dans cette pétaudière et pourquoi ils ne se sont pas aperçus avant que cet homme là ne voyait pas plus loin que son nombril et qu'un politique nul en histoire, pauvre en géographie, fermé à la sociologie, dont la culture s'arrête à Bigard et le sens de la justice à la couverture d'Ici Paris, fait un sinistre présidentiable.
Mais je me reprends, en me rappelant que non seulement j'admets qu'on puisse être de droite, mais en plus qu'ils sont les mieux placés pour nous débarrasser, radicalement de cette calamité.
on dirait que même Juppé, prudent comme une couleuvre, a senti le vent...
Et dès lors que que l'on commence à chuchoter ce qu'on s'est si longtemps interdit de penser, il n'y a qu'un pas pour pouvoir dire qu'il est non seulement nu, mais en plus, pas aussi bien foutu que les tâcherons préposés à l'effacement des Bourrelets Royaux des "Coins de rue et Images Immondes" voulaient bien nous le faire croire.
Le dogme de l'Infaillibilité poncifiante a vécu.
Longtemps, je me suis interrogée sur le silence et la soumission d'individus de droite somme toute plus intelligents et sans doute plus fondamentalement républicains que leur monarque. Mais on n'est pas Ministre de l'Intérieur durant des années sans acquérir quelques notions de bondage. Sans être une acharnée partisanne de la théorie du complot et du tous pourris, je dois quand même dire que je le soupçonne d'en tenir un bon paquet, bien serré avec un fil de soie.
Un bon paquet. Mais à sa manière à lui, avec ce qu'il voit et perçoit du monde. Or donc, si tu n'es pas un puissant, un du premier cercle, à tu et à toi avec les financiers, le cénacle bruyant et brouillon, tu n'existes pas.
Je crois qu'il n'a pas vu venir ce qui vient, non plus du petit noyau de fidèles fascinés ou des courtisans soumis. Il n'a pas vu l'immense cohorte des petits élus qui risquent la perte d'un siège autrefois solidement arrimé à une province qu'ils ne désirent pas quitter.
Il n'a pas vu que non seulement sa griffe ne s'étend pas sur tous les députés, conseillers généraux ou régionaux, maires ou adjoints, mais encore que ceux-ci étaient les mieux placés pour entendre sur les marché, les volées de bois vert que leurs anciens électeurs adressaient au gouvernement. Ceux-là n'ont rien d'autre à perdre que leur territoire d'élection, sont bien souvent plus propres que leurs chefs et ont compris que le nom du président sur une affiche est une formidable machine à perdre.
Si en plus ils sont jeunes et maîtrisent les réseaux, ils se lâchent. Sur le bouclier fiscal, l'effarant vaudeville de la rumeur, le bling-bling, la taxe carbone...
Vu de l'autre bord, c'est assez réjouissant. Un peu agaçant aussi, parce qu'on meurt d'envie de leur demander ce qu'ils font dans cette pétaudière et pourquoi ils ne se sont pas aperçus avant que cet homme là ne voyait pas plus loin que son nombril et qu'un politique nul en histoire, pauvre en géographie, fermé à la sociologie, dont la culture s'arrête à Bigard et le sens de la justice à la couverture d'Ici Paris, fait un sinistre présidentiable.
Mais je me reprends, en me rappelant que non seulement j'admets qu'on puisse être de droite, mais en plus qu'ils sont les mieux placés pour nous débarrasser, radicalement de cette calamité.
on dirait que même Juppé, prudent comme une couleuvre, a senti le vent...
Libellés :
Des fois,
duloc est un monde parfait,
hein.
10.4.10
Signes indéniables de printemps

Après les maquereaux grillés dehors, j'ai fait la sieste au soleil. Ça tweetait à bec que-veux-tu au dessus de ma tête. Il y avait des tuiuiuiui-huithuithuit, des touiiiii-touiiiii et des ricanements de goélands qui méprisent le petit peuple des arbres.
J'ai jeté mon vieil atlas routier démantibulé, amputé de nombreuses côtes, et acheté une nouvelle édition. Celui là me servira pour atteindre Cherbourg. Celui d'Europe fera l'affaire pour me perdre sur les routes étroites du Connemara. Je prévois des sacs de couchages à mettre dans la voiture, une réserve de soda bread et de vieux cheddar.
J'ai acheté du tissu.
Je dis beaucoup de bêtises avec la Clandestine qui chantonne :
La Clandestine : On a du tissu lulu
Moi : ça nous fait du brin à coudre.
La Clandestine : ouais, on a du lin sur la planche.
Moi : Et un voile dans la main.
C'est idiot.
Mais c'est le printemps.
Demain, je vais à la plage.
8.4.10
Encore un témoignage de l'Insécurité Grandissante
Nous ne pouvons rester éternellement aveugles et muets devant l'insécurité qui sévit jusque dans les provinces les plus reculées.
Aujourd'hui même, tout de près de chez moi-chez moi d'ailleurs- deux petites vieilles ont été trouvées.
Sauvagement étêtées.

On recherche activement un homme en pantalon rouge passé, répondant au sinistre surnom de "Pêcheur".
Parce que franchement, au four avec un filet d'huile et des petits légumes, c'est bien bon, la petite vieille.
6.4.10
Le métier que j'ai évité.

Aujourd'hui, j'ai compris comment on devient gourou.
Je connais G. depuis 6 mois. Je la rencontre toute les six semaines environ, à l'infirmerie parfois, mais souvent ailleurs, dans mon petit bureau déclassé. Même loin, même moche, elle y est plus libre pour parler que sous les murs de l'endroit terrifiant qu'est devenu le lycée.
Ce n'est pas qu'elle refuse d'y aller. Elle se lève même presque tous les matins pour y venir. Et plus elle pâlit, elle tremble et elle se recroqueville.
Bien sûr, ça parle d'autre chose. Bien sûr, je n'aurais sans doute jamais accès à ce dont ça parle, parce que l'essentiel devra se dire ailleurs que dans mon bureau.
Qu'elle le veuille ou non.
Et justement, elle voudrait que ce ce soit là. Elle ne veut plus parler au psychiatre. Elle voudrait que je la prenne en charge, elle, son passé infiniment douloureux, son regard qui part à la fois de côté et en dedans.
Mais G n'est pas seulement triste, ni même anxieuse. Et mon souci n'est pas que de la faire revenir à son statut d'élève. Quelque chose en elle n'a pu se déployer. Et si parfois, elle se pétrifie, comme je l'ai vue faire, ce n'est pas devant un spectacle qui s'offre à elle, celui d'une cour banale avec des camarades ni pire ni meilleur. C'est devant un gouffre sans image, sans mots, hors d'atteinte.
Je ne sais pas si elle ne veut plus voir son psychiatre parce qu'il s'est approché trop près de ce qu'elle fuit, ou bien s'il est laid à pleurer, ou sinistre. Peut- être même bouché à l'émeri.
Mais je ne peux pas la laisser se leurrer à mon sujet.
Je lui explique doucement que c'est à celui qui la soigne qu'elle doit expliquer pourquoi elle ne veut plus venir. J'essaye de la rassurer sur le fait qu'il ne se froissera pas, qu'il n'est pas là pour cela, qu'un médecin n'est pas vexable. Et que c'est peut être justement, en disant ce qui ne lui va pas, qu'elle s'offrira peut être la chance de faire alliance avec lui.
Et cette grande jeune fille lève les yeux vers moi, ce geste si anodin, si difficile pour elle. Elle aquiesce, comme une enfant qui a décidé d'être sage.
Elle est avec moi sans aucune méfiance, sans aucun recul. C'est comme si elle ne pouvait me cacher que ce qu'elle ne sait pas elle-même. Chacune de mes paroles semble tomber dans une attente de novice. Elle m'épuise. Je l'aime bien, mais elle m'oblige, par cet abandon rarement rencontré, à une constante vigilance sur ce que je dis.
Quand elle part, je m'aperçois que j'ai un geste caricatural, un de ceux qui, dans une série télévisée, signe à coup sûr le médecin et du genre soucieux. Je laisse tomber mon menton dans mes mains et je soupire.
Heureusement que la nature m'a fait d'une grande fainéantise et que la charge d'âme à manipuler est un passe-temps finalement bien plus coûteux en énergie que rentable en joies.
Elle tenterait un diable débutant.
G finira par s'éloigner de mon rivage. Je n'ai finalement qu'une activité saisonnière, rythmée par les rentrées, les changements d'établissement, les échecs disqualifiants ou les réussites porteuses d'ailleurs.
Je croise un peu les doigts pour que G. ne rencontre autour d'elle que des paresseux et me souhaite, par là même, d'atteindre un jour le stade de bienveillante feignasse qui, dans l'ombre de mes rêveries, me sert d'imaginaire gourou.
2.4.10
Avouez
qu'une blogueuse qui titre
"Réouverture des maisons closes : la burqa y est interdite"
mérite une visite.1.4.10
Espars

Le post de samantdi, ce qu'elle écrit en commentaire fait remonter à ma mémoire un souvenir professionnel. Un de ces temps où je ne savais si la pièce était-elle ou non drôle, où il me semblait errer dans d'étranges corridors, alors qu'autour de moi, de jeunes et sûrs apprentis médecins semblaient avoir trouvé les portes et tourné le dos à leurs incertitudes.
Dans ce stage de psychiatrie, le médecin-chef était drôle, légèrement barge, attentive et mordante avec les internes, attentive et chaleureuse avec les patients. Je sus plus tard qu'elle était alcoolique. Et maintenant, je sais comment l'ironie et l'impérieux besoin de déranger la fatuité sont les oripeaux d'un espoir pudique et inquiet.
Dans ce service, hors le tout venant d'un secteur ni mieux ni plus mal loti que les autres, il y avait une unité de grands chroniques.
Les grands résidus de l'asile, quasiment sans paroles, de moins en moins impulsifs, moaïs ébréchés et bavant, totons sourds, oscillant sans fin autour d'un carreau de carrelage qu'eux seuls voyaient différent.
Le médecin, appelons-là le Dr K. les voyait une fois par semaine. Admise, en observatrice, j'ai mis du temps à comprendre ce que pouvait être l'échange entre cette femme aux boucles d'oreilles soigneusement excentriques et ces hommes si régressés. Et puis un jour, j'ai compris qu'elle n'espérait pas d'autre traitement que celui de les ré-humaniser et de leur redonner les fragments de l'histoire qu'ils déroulaient en aveugle devant des soignants trop blasés ou trop blessés pour y faire attention.
Un à un, elle ramassait ce qu'ils avaient donné à voir :
" lundi, vous avez mangé de la purée. Vous aviez l'air d'y prendre plaisir.
Samedi, votre tante est venue vous voir.
Jeudi, vous avez craché votre médicament"...
Il n'y avait ni blâme, ni demande de réponse dans son ton. Il y avait une profonde douceur, une empathie inaltérable, une patience qui savait s'arrêter aux manifestations d'agitation ou de détresse.
La perception aigüe, sans doute-en tous cas, c'est ce qui me fut transmis- que l'ultime offense est la disparition du témoignage de votre existence, si ténu, si trivial soit-il.
En s'astreignant à cette rituelle mélopée, elle contribuait à diminuer leur angoisse, mais aussi celle des soignants. Car vient un moment, après 10 ans de purée coulant au commissures, où l'on ne voit plus la raison de continuer, où le geste, de las, devient brusque, où la rancœur cristallise en impulsion haineuse.
C'est alors le moment du désespoir.
En parlant les satisfactions minuscules, les accrocs du quotidien, les minimes modifications de comportement, mine de rien, elle avait réussi à faire baisser les doses de neuroleptiques de façon frappante.
Je lui dois beaucoup.
Ce que dit Samantdi est loin de cette terrible réalité. Mais il est question d'usure, de répétition, d'impasse. Comment redonner du souffle, quand on a l'impression que rien n'arrête la machine à broyer, rien ne sauve du gâchis, que la taule est le seul horizon annoncé, que le reste de la famille risque l'effritement?
Ecrire, dit Samantdi, en écho à l'une de mes interrogations. Ecrire les paroles du père qui est le seul de la famille à ne pas avoir fait de prison, écrire les paroles de l'oncle qui a renoncé un jour à ne faire qu'y entrer et sortir, écrire les paroles des petits qui ont assisté à l'arrestation du grand frère, écrire les parcelles, qui remontent à la surface, comme arrachées aux restes de naufrages, mais aussi écrire ce qui l'a soudé à cette famille.
Ecrire. Lui, eux, nous, de toutes façons, en seront plus humains.
31.3.10
A qui se fier?
Au fond, j'étais partie pour une journée de m...
Un coup d'accélérateur sur des histoires lourdes, cette heure d'été qui me scotche, ce grand vent qui refroidit mon jardin, ce post de Samantdi qui tord les tripes.
Et puis, décidément rien ne se passe comme on prévoit.
Un coup de fil, et je prend le thé chez la délicieuse Boutoucoat.
Un coup de fil et un transporteur m'avertit qu'un paquet imprévu m'attend dans ma boîte.
Je rentre et commence à ouvrir mon paquet, alors qu'il flotte dans ma maison, une ébouriffante odeur de gâteau. la Clandestine vient d'inventer le cookie à parfum de baklava. Une tuerie.
Et dans le paquet, il y a une tête de pied.

Ça va avec ça, annoncé par la suite:

C'est un truc absolument mirifique, pour faire des portrait (en pied!) en marchant sur les mains. Ça se pose n'importe où, ça résiste à force 7, c'est léger et maniable.
Ça fait juste pas les crêpes, mais ça, j'ai pas besoin.
Je doit ça à A et F.
Des blogopotes.
Deux photographes, chacun leur œil, mais tendres et drôles toujours.
Aperture et Focal.
Des fous.
A qui se fier?
Trugarez dit, paotred!
(mais franchement, zêtes dingues!)
Un coup d'accélérateur sur des histoires lourdes, cette heure d'été qui me scotche, ce grand vent qui refroidit mon jardin, ce post de Samantdi qui tord les tripes.
Et puis, décidément rien ne se passe comme on prévoit.
Un coup de fil, et je prend le thé chez la délicieuse Boutoucoat.
Un coup de fil et un transporteur m'avertit qu'un paquet imprévu m'attend dans ma boîte.
Je rentre et commence à ouvrir mon paquet, alors qu'il flotte dans ma maison, une ébouriffante odeur de gâteau. la Clandestine vient d'inventer le cookie à parfum de baklava. Une tuerie.
Et dans le paquet, il y a une tête de pied.

Ça va avec ça, annoncé par la suite:

C'est un truc absolument mirifique, pour faire des portrait (en pied!) en marchant sur les mains. Ça se pose n'importe où, ça résiste à force 7, c'est léger et maniable.
Ça fait juste pas les crêpes, mais ça, j'ai pas besoin.
Je doit ça à A et F.
Des blogopotes.
Deux photographes, chacun leur œil, mais tendres et drôles toujours.
Aperture et Focal.
Des fous.
A qui se fier?
Trugarez dit, paotred!
(mais franchement, zêtes dingues!)
29.3.10
Encore un machin!
Décidément, ils sont sourds.
Résumons : en cas d'absentéisme d'un élève, la possibilité de suspendre les allocs existe déjà.
Elle est à disposition des deux institutions principalement concerné que sont l'Education Nationale, dont c'est le boulot de scolariser les élèves et le conseil Général, dont c'est le boulot d'assurer la Protection de l'Enfance.
Ce qui emmerde le gouvernement, c'est que cette mesure est peu employée, alors qu'elle fait vachement bien sur le papier.
C'est pourquoi M Chatel vient d'annoncer que la tâche de faire "pan" sur les doigts des vilains parents nécessitait plus de sérieux.
Donc on va faire un machin pour permettre aux Préfets de le faire. Préfets dont ce n'est pas le boulot, qui ont déjà assez à faire avec les élèves assidus qu'on expulse, mais qui ont l'avantage d'être à la botte, pressés comme des citrons et révocables s'ils déplaisent, vaccinent peu, ne savent pas tenir les manifestants aux visites présidentielles, etc...
Et personne pour trouver intéressant que justement, ceux qui s'occupent toute la journée des mômes, sont jugé savoir moins bien faire qu'un préfet?
Personne pour se dire que si ceux qui sont dans le jus n'emploient que peu cette arme, c'est qu'elle est inefficace, inapplicable, injuste*et tout juste bonne à satisfaire l'agité maniaque?
D'ailleurs, c'est bien vrai, quand mon garagiste reste perplexe devant la panne de ma voiture, je la confie à mon boulanger.
Ça sert à rien mais ça me soulage.
* ce mois-ci, j'ai en magasin un pauvre et deux enfants de profs. Les deux enfants de profs sont déclarés en phobie scolaire et l'enfant de pauvre est signalé au Conseil Général.
Résumons : en cas d'absentéisme d'un élève, la possibilité de suspendre les allocs existe déjà.
Elle est à disposition des deux institutions principalement concerné que sont l'Education Nationale, dont c'est le boulot de scolariser les élèves et le conseil Général, dont c'est le boulot d'assurer la Protection de l'Enfance.
Ce qui emmerde le gouvernement, c'est que cette mesure est peu employée, alors qu'elle fait vachement bien sur le papier.
C'est pourquoi M Chatel vient d'annoncer que la tâche de faire "pan" sur les doigts des vilains parents nécessitait plus de sérieux.
Donc on va faire un machin pour permettre aux Préfets de le faire. Préfets dont ce n'est pas le boulot, qui ont déjà assez à faire avec les élèves assidus qu'on expulse, mais qui ont l'avantage d'être à la botte, pressés comme des citrons et révocables s'ils déplaisent, vaccinent peu, ne savent pas tenir les manifestants aux visites présidentielles, etc...
Et personne pour trouver intéressant que justement, ceux qui s'occupent toute la journée des mômes, sont jugé savoir moins bien faire qu'un préfet?
Personne pour se dire que si ceux qui sont dans le jus n'emploient que peu cette arme, c'est qu'elle est inefficace, inapplicable, injuste*et tout juste bonne à satisfaire l'agité maniaque?
D'ailleurs, c'est bien vrai, quand mon garagiste reste perplexe devant la panne de ma voiture, je la confie à mon boulanger.
Ça sert à rien mais ça me soulage.
* ce mois-ci, j'ai en magasin un pauvre et deux enfants de profs. Les deux enfants de profs sont déclarés en phobie scolaire et l'enfant de pauvre est signalé au Conseil Général.
28.3.10
27.3.10
Petits joueurs, va!
Puisque Kozlika a fait son Breizh-out sous une identité toute aussi réelle que A, il n'y a plus de raison de la dissimuler sous ce pseudo.
Je désignerai seulement par XX et XY ses deux enfants qui semblent faire la moue devant le rose dragée dont rêve Kozlika pour sa nouvelle façade.
Franchement les djeuns, vous êtes à la fois p'tits joueurs et imprudents.
Si on considère les habitudes du coin, l'immense capacité de votre mère à bidouiller des CSS et ce que j'ai engrangé comme couleurs de façade en moins d'une heure de balade, je vous laisse imaginer ce qu'elle est capable de proposer dans un an.
C'est rose accepté maintenant ou alors...
Je désignerai seulement par XX et XY ses deux enfants qui semblent faire la moue devant le rose dragée dont rêve Kozlika pour sa nouvelle façade.
Franchement les djeuns, vous êtes à la fois p'tits joueurs et imprudents.
Si on considère les habitudes du coin, l'immense capacité de votre mère à bidouiller des CSS et ce que j'ai engrangé comme couleurs de façade en moins d'une heure de balade, je vous laisse imaginer ce qu'elle est capable de proposer dans un an.
C'est rose accepté maintenant ou alors...
Libellés :
breizh,
trémail,
va donc bosser feignante.
23.3.10
Sortilège

C'était la Baie d'A.
Je me souviens de la première fois où je l'ai vue. Je savais, à une espèce de frémissement, qu'il s'agirait d'une vraie rencontre, sans plan, sans calcul, sans aucun autre tracé qu'un point d'impact aussi discret que définitif. Je me souviens du sillon qui s'était ouvert au premier regard, du sourire, du sentiment que je ne m'étais pas trompée.
C'était A.
Avec un soupçon de malignité, j'avais offert à la seconde un petit caillou de la première. Un soupçon? Un bon kilo dans une caisse de criée, ouiche! Ces petits cailloux n'ont l'air de rien, ils sont gris, doux, ovales plutôt que ronds. Ils tiennent un instant dans la main, puis s'égarent sous un meuble, dans une soucoupe, inaperçus, benêts, presque.
Seulement voilà. Sous leur granit insignifiant, ils cachent le pouvoir redoutable, patient et imparable, d'amener ou de ramener sur ses grèves, celui qui les a acceptés.
Ils s'aident parfois de grands et doux amoureux des bateaux.
Au besoin, d'ailleurs, ils recrutent d'astucieux ramendeurs de filets.
Ils attendent le temps qu'il faut.
A. vient de décider d'acheter une maison. Là, tout près de la Baie d'A.
Les complices sont heureux.
Ça existe, les sourires de caillou.
22.3.10
spéciale dédicace
Pour l'Ane Onyme, qui voulait du Ferré...
Je devrais être contente. C'était quand même une belle claque et tout à fait méritée.
Mais rien n'exulte. La France n'est pas devenue subitement de gauche. Tout au plus capable de renvoyer au plus calamiteux de ses présidents que son mélange de brutalité et de paradoxale niaiserie, sa frénésie vite lasse de l'effort réel, ses effets de manches qui ne claquent plus que comme des voiles déventées, tout ça n'intéresse plus personne.
Hélas, l'effet de déliquescence qu'il aura eu sur la vie politique risque bien de durer plus de 5 ans, quelque soit son destin personnel.
Je ne vois plus qu'une solution pour sortir de ce combats de chefs qui seront toujours d'autant plus minables que la place publique est pour beaucoup, réduite à des envols de petites phrases perfides que les télévisions reprennent en boucle.
Il ne faut plus voter sur un nom seul, lors des présidentielles. Cela favorise les échanges ineptes, sans médiateurs et finalement sans épaisseur. Il faut que les équipes qui seront en place soient clairement identifiées dès le début, au moins dans les grandes lignes. Les électeurs de l'UMP, même fascinés par la personnalite du Leader Minimo ont-ils vraiment eu envie de voter pour cette armée de bras cassés?
Ne serait-ce pas à la fois plus tempéré et plus solide si nous votions pour un ticket Président/ principaux ministres? Les points d'alliances politiques y seraient plus clairs. Sans parler du rapport à la parité!
Je n'ai lu qu'en travers la proclamation de Cohn Bendit, dont je ne suis pas sûre que ce soit une révolution. Mais je partage son avis sur la nécessité de refonder autrement les grands partis politiques. Du moins si nous ne nous satisfaisons pas d'une situation qui laissent à quelques-uns la responsabilité du vote et aux autres, la résignation hargneuse.
Non, je ne me réjouis pas complètement.
PS1 : pour les djeuns qui ne saisissent pas le message du bout du banc, le source de l'allusion est là. Ça s'écoute encore bien.
PS2 : Et ce n'est pas dénué de rapport avec un certain découragement du politique!

Camaret, près de la Tour Vauban. Mars 2010
Je devrais être contente. C'était quand même une belle claque et tout à fait méritée.
Mais rien n'exulte. La France n'est pas devenue subitement de gauche. Tout au plus capable de renvoyer au plus calamiteux de ses présidents que son mélange de brutalité et de paradoxale niaiserie, sa frénésie vite lasse de l'effort réel, ses effets de manches qui ne claquent plus que comme des voiles déventées, tout ça n'intéresse plus personne.
Hélas, l'effet de déliquescence qu'il aura eu sur la vie politique risque bien de durer plus de 5 ans, quelque soit son destin personnel.
Je ne vois plus qu'une solution pour sortir de ce combats de chefs qui seront toujours d'autant plus minables que la place publique est pour beaucoup, réduite à des envols de petites phrases perfides que les télévisions reprennent en boucle.
Il ne faut plus voter sur un nom seul, lors des présidentielles. Cela favorise les échanges ineptes, sans médiateurs et finalement sans épaisseur. Il faut que les équipes qui seront en place soient clairement identifiées dès le début, au moins dans les grandes lignes. Les électeurs de l'UMP, même fascinés par la personnalite du Leader Minimo ont-ils vraiment eu envie de voter pour cette armée de bras cassés?
Ne serait-ce pas à la fois plus tempéré et plus solide si nous votions pour un ticket Président/ principaux ministres? Les points d'alliances politiques y seraient plus clairs. Sans parler du rapport à la parité!
Je n'ai lu qu'en travers la proclamation de Cohn Bendit, dont je ne suis pas sûre que ce soit une révolution. Mais je partage son avis sur la nécessité de refonder autrement les grands partis politiques. Du moins si nous ne nous satisfaisons pas d'une situation qui laissent à quelques-uns la responsabilité du vote et aux autres, la résignation hargneuse.
Non, je ne me réjouis pas complètement.
PS1 : pour les djeuns qui ne saisissent pas le message du bout du banc, le source de l'allusion est là. Ça s'écoute encore bien.
PS2 : Et ce n'est pas dénué de rapport avec un certain découragement du politique!
21.3.10
18.3.10
A l'UMP, la tâche est parfois bourde.
Quand on est pas de droite, on est toujours un peu stupéfait de voir les ténors politiques enfourcher avec une telle constance le dada d'une insécurité, qui aurait quand même dû régresser après huit ans d'exercice du pouvoir par iceulx.
Du moins s'il était vrai que les coups de mentons, de poings sur la table- et encore, c'est parce qu'on ose pas exhiber autre chose (s)-suffisaient à calmer des gens que des générations de misère ou de cultures maffieuses poussent à se servir dans les poches des voisins ou à flinguer à tout vat.
A propos de flinguer à tout vat, Fillon, en service commandé, vient de déclarer mort, pour les besoins de la cause Ultra Moins Populaire, un policier blessé mais tout à fait vivant.
Tellement vivant que, pince sans rire, le délégué du syndicat SGP-FO, vient de déclarer qu'il passait ce matin sur le billard, se faire opérer de l'épaule.
On espère juste que le chirurgien a rendu sa carte du parti et qu'il n'a pas confondu intervention avec autopsie.
Du moins s'il était vrai que les coups de mentons, de poings sur la table- et encore, c'est parce qu'on ose pas exhiber autre chose (s)-suffisaient à calmer des gens que des générations de misère ou de cultures maffieuses poussent à se servir dans les poches des voisins ou à flinguer à tout vat.
A propos de flinguer à tout vat, Fillon, en service commandé, vient de déclarer mort, pour les besoins de la cause Ultra Moins Populaire, un policier blessé mais tout à fait vivant.
Tellement vivant que, pince sans rire, le délégué du syndicat SGP-FO, vient de déclarer qu'il passait ce matin sur le billard, se faire opérer de l'épaule.
On espère juste que le chirurgien a rendu sa carte du parti et qu'il n'a pas confondu intervention avec autopsie.
16.3.10
A vendre
Sous forme de lot, une pharmacie familiale complète de médecin.
Description du lot :
deux boites d'antalgiques de base, posologie pédiatrique.
Un anti nauséeux.
Un flacon d'antiseptique
Un antibiotique de première intention.
Un antihistaminique.
Un corticoïde d'urgence.
Une boite de compresse.
Une boite de stéristrips.
A la limite de la date de péremption.
Plus une douzaines de boites vides.
Ces dernières pourraient intéresser un historien désirant prouver que quelqu'un de la famille a eu mal aux dents en 1998.
L'ensemble du lot pourrait également convenir à un sociologue travaillant sur "la pharmacie familiale du médecin comme synecdoque de son rapport à la prescription".
Prix avantageux, frais de port réduits.
Description du lot :
deux boites d'antalgiques de base, posologie pédiatrique.
Un anti nauséeux.
Un flacon d'antiseptique
Un antibiotique de première intention.
Un antihistaminique.
Un corticoïde d'urgence.
Une boite de compresse.
Une boite de stéristrips.
A la limite de la date de péremption.
Plus une douzaines de boites vides.
Ces dernières pourraient intéresser un historien désirant prouver que quelqu'un de la famille a eu mal aux dents en 1998.
L'ensemble du lot pourrait également convenir à un sociologue travaillant sur "la pharmacie familiale du médecin comme synecdoque de son rapport à la prescription".
Prix avantageux, frais de port réduits.
14.3.10
Introuvables
A Portsmouth et à Cherbourg, j'ai cherché longuement, patiemment, de la tresse pour presse-étoupe, sans avoir aucune espèce d'idée de ce à quoi ça pouvait servir.
A Belgrade, nous avons cherché anxieusement, des heures durant, l'Obrenovaskidrum, ou quelque avenue dont le nom ressemblait à ça, et, des heures durant, d'obligeantes bonnes volontés nous ont égaré de plus en avant dans les faubourgs illisibles du joyau du maréchal Tito.
A Saint-Raphaël, non plus anxieuse mais hilare, je cherchais le feu vert à éclat toutes les 4 secondes qui marque l'entrée du vieux port. La fête foraine s'étant installée sur le port, je le cherchais dans les myriades d'ampoules clignotantes de toutes les couleurs et menaçais le capitaine de faire échouer le voilier dans un océan de barbe à papa.
J'ai cherché de même la sortie du port de containers de Gävle et je me suis égarée au milieu des montagnes de sel et des hélices Rolls-Royce, avec le sentiment d'avoir débarqué sur la lune et une immense ironie sur moi-même et sur ce qui m'avait poussée à me retrouver ici. Durant ce même voyage, j'avais aussi cherché avec la défiance de plus en plus violente qui me saisit devant les villes que je ne comprends pas, à entrer dans Bruxelles et à sortir d'Anvers. J'ai renoncé lâchement à la première et je me suis évadée de la seconde grâce à la sortie qu'un routier russe manifestement psychopathe me poussa à prendre.
J'ai cherché souvent à ce qu'une parole humaine m'aide à préciser les contours flous de la place que je tiens au monde et je dois reconnaissance à ceux qui, parfois, avec désintéressement, ont joint le geste à la parole. Je cherche toujours ce qui continue à nous tenir à notre aveugle ligne de vie, ce pourquoi nous admettons d'adjoindre un jour après un autre jour.
Et sans doute, s'il me distrait un moment de chercher où diable peut bien être l'Obrenovacmachin dans la Belgrade de quarante ans plus tard, c'est parce que cela temporise et au moins allège, l'évidence de ne pas savoir à cela sert.
A Belgrade, nous avons cherché anxieusement, des heures durant, l'Obrenovaskidrum, ou quelque avenue dont le nom ressemblait à ça, et, des heures durant, d'obligeantes bonnes volontés nous ont égaré de plus en avant dans les faubourgs illisibles du joyau du maréchal Tito.
A Saint-Raphaël, non plus anxieuse mais hilare, je cherchais le feu vert à éclat toutes les 4 secondes qui marque l'entrée du vieux port. La fête foraine s'étant installée sur le port, je le cherchais dans les myriades d'ampoules clignotantes de toutes les couleurs et menaçais le capitaine de faire échouer le voilier dans un océan de barbe à papa.
J'ai cherché de même la sortie du port de containers de Gävle et je me suis égarée au milieu des montagnes de sel et des hélices Rolls-Royce, avec le sentiment d'avoir débarqué sur la lune et une immense ironie sur moi-même et sur ce qui m'avait poussée à me retrouver ici. Durant ce même voyage, j'avais aussi cherché avec la défiance de plus en plus violente qui me saisit devant les villes que je ne comprends pas, à entrer dans Bruxelles et à sortir d'Anvers. J'ai renoncé lâchement à la première et je me suis évadée de la seconde grâce à la sortie qu'un routier russe manifestement psychopathe me poussa à prendre.
J'ai cherché souvent à ce qu'une parole humaine m'aide à préciser les contours flous de la place que je tiens au monde et je dois reconnaissance à ceux qui, parfois, avec désintéressement, ont joint le geste à la parole. Je cherche toujours ce qui continue à nous tenir à notre aveugle ligne de vie, ce pourquoi nous admettons d'adjoindre un jour après un autre jour.
Et sans doute, s'il me distrait un moment de chercher où diable peut bien être l'Obrenovacmachin dans la Belgrade de quarante ans plus tard, c'est parce que cela temporise et au moins allège, l'évidence de ne pas savoir à cela sert.
10.3.10
tentative de discrimination à la Halde

Décidément, la Droite a vraiment tout compris de la Halde. Y refuser à sa tête un individu sous prétexte qu'il n'est pas français de souche, faut le faire!
Longuet viens vraiment de faire un carton. Ah, Occident, quand tu nous tiens...
9.3.10
Pourquoi

Ai-je le sentiment que l'information la plus significative que j'aie entendue ces jours-ci soit...
Que les salariés de l'association Emmaüs ont entamé leur première grève?
"Miserere Seigneur
du fond des carmagnoles..."
(Ferré)
Libellés :
Des fois,
duloc est un monde parfait,
hein.
8.3.10
C'est pas le jour.
"Homme à 76 défauts, je te signale qu'aujourd'hui, c'est la journée de la femme.
Alors tu me laisses faire la cuisine et tu viens pas mettre ton grain de sel, d'ac?"
Pffff, faut se battre.
Alors tu me laisses faire la cuisine et tu viens pas mettre ton grain de sel, d'ac?"
Pffff, faut se battre.
7.3.10
J'ai fait Dimanche

j'ai rien fait.
Le ciel était bleu et froid, la maison était tiède et les chats en long plutôt qu'en rond.
J'ai mangé du lieu, des petits pois au wasabi et de la flamenküche.
J'ai pris mon temps, un café et des photos de mains.
J'ai trouvé une réussite originale et infaisable, que j'ai ratée plusieurs fois.
J'ai lu un peu, formé un ou deux billets dans ma tête, j'ai lu chez vous, sans rien dire.
J'ai ignoré la paperasse, j'ai soulevé une chaussette avec le manque d'enthousiasme d'un mannequin défilant sur un podium.
J'ai écouté grincer mes neurones et s'étirer la peau sous la tendresse.
J'ai enlevé trois mauvaises herbes et une larve mais l'onglée perçante m'a stoppée comme le reste du jardin.
A l'heure troublante et sans ombre, j'ai mendié un feu.
Et c'est tout.
6.3.10
5.3.10
Jouissif en diable!
Sur l'excellentissime blog La Boite à Image, qui fourmille de posts délicieux ( oui, je suis partiale, so what?), Bazile a généreusement partagé en commentaire ce clip qui fait mon bonheur de fin de semaine :
Régalez-vous, essayer de les trouver tous et si vous ne trouvez pas, rendez vous chez Alain Korkos, il les a tous trouvé.
Et buzzez, c'est permis.
70 Million by Hold Your Horses ! from L'Ogre on Vimeo.
Régalez-vous, essayer de les trouver tous et si vous ne trouvez pas, rendez vous chez Alain Korkos, il les a tous trouvé.
Et buzzez, c'est permis.
3.3.10
2.3.10
fatwa pas mal

Un éminent érudit de tradition soufie, Muhammad Tahir-ul-Qadri, vient de faire un geste important. Il vient, si j'en crois un article du Monde, de publier une fatwa condamnant sans appel le terrorisme. Au cours des 600 pages, il a balayé toutes les justifications habituelles du martyre et son travail est considéré par certains comme " l'argumentaire théologique le plus complet contre le terrorisme islamiste à ce jour."
C'est très bien. Comme tous ceux qui n'ont nulle passion pour les puzzles humains aux quatre coins de Paris ou de d'ailleurs, j'applaudis.
Mais le pouvoir de la religion m'esbaudit toujours autant.
600 pages.
Des années d'érudition, de glose savante, de pesée précise, minutieuse de chaque terme, de réfutation pied à pied, des années de travail pour pouvoir opposer, trait à trait , au Paradis promis, la Géhenne de ceux qui ont suivi les mauvais prophètes.
600 pages.
Tant de génie humain.
Pour en arriver au fait qu'il n'est peut-être pas nécessaire d'envoyer des êtres humains se faire sauter le caisson à coup de dynamite dans un marché surpeuplé, parfois même surpeuplé de ses propres coreligionnaires.
Pinaise.
Auber(On)ge*
*ndlr : On n'est pas sorti de l'auberge.
28.2.10
Pas grand chose, finalement, mais du vert liquide.
La tempête est passée bien plus au sud. Des quartiers ont bien un peu les pieds dans l'eau, mais sous un ciel pommelé pour peintre, le vent est doux et l'air sent le mimosa.
Pas de photos spectaculaires de vagues giflant les digues. De beaux rouleaux, entre vert et bleu.
Si vous voulez.





Pas de photos spectaculaires de vagues giflant les digues. De beaux rouleaux, entre vert et bleu.
Si vous voulez.





(comme souvent, si on clique sur les photos, c'est mieux)
27.2.10
L'histoire du métier impossible qui n'est pas celui qu'on croit
"J'ai pas quatre bras...
-Mais pourquoi elle dit ça?
-Mais parce que c'est VRAI!"
In le graphique de Boscop, 1976
-Mais pourquoi elle dit ça?
-Mais parce que c'est VRAI!"
In le graphique de Boscop, 1976
Trop près, trop loin. Dans l'emprise. A coté des besoins réels. Aveuglée par la nécessité de prendre soin. Etouffant désir de perfection.
Croirait-on pas que j'y parle du métier de mère?
Non, je parle ici de la fonction de médecin, du moins telle qu'elle y transparaît dans le livre d'Elisabeth Badinter.
J'y suis, à plus d'un titre, logée dans le camp des réactionnaires.
Je vais tâcher, dans les jours et les semaines, de voir ce que j'en accepte et ce que j'en réfute.
Je vais tâcher aussi de ne pas me contenter du livre seul, mais d'aller aussi à l'écho des questions qu'il soulève et qui indéniablement sont une des réussites de ce livre.
Pas loin, à mes yeux d'être la seule, mais de grande valeur.
Car enfin, dans le mortifère étouffoir du sarkozisme, dans la régression généralisée à laquelle on assiste, un vent frais venant d'un temps où il était séant de débattre du sexe, du partage des tâches et d'une réussite de la vie qui ne se résumait à la possession d'une Roulex, c'est fichtrement bon à prendre.
C'est donc avec un certain enthousiasme, encore que mâtiné d'un peu de défiance, que j'ai fini par acheter le livre : « Le conflit, la femme et la mère » de la sus-citée.
Là, il a failli plusieurs fois me tomber des mains. Là où certaines de mes blogocopines l'ont trouvé mesuré, porteur d'un message ouvrant au femmes le libre choix, je l'ai trouvé, moi, souvent partial, voire vindicatif quant au fond et faible sur plusieurs points d'argumentation.
La messe sur le libre choix est assez rapidement dite : les écolos, les neurobiologistes, les allaitantes et les médecins y sont, en toute lettres, répertoriés sous la bannière de la Sainte Alliance des Réactionnaires.
L'ouvrage, qui de façon assez juste, pointe l'ambivalence des femmes vis à vis de la maternité, est lui même aux prises avec des tensions contradictoires, dont je ne suis pas sûre qu'elles soient toutes voulues. Il lui faut pointer l'aliénation des femmes sans les traiter ouvertement de gourdes. Exalter leur libre capacité à choisir tout en dénonçant les facteurs qui biaisent ce choix.
Cela donne un ton bancal qui tenterait de démontrer qu'une femme qui choisit de ne pas avoir d'enfant, ou de ne pas allaiter le ferait par résistance, librement, et que celles qui feraient les choix inverses le feraient par culpabilité.
Selon les chapitres, on trouvera, à la page 189 : « une récente étude australienne montre à quel point les discours sur la maternité peuvent peser sur les femmes dans leurs choix maternels » et à la page 193: « La décision de n'avoir pas d'enfant, ou la non décision d'en avoir un relève du privé et de l'intime. La plupart du temps, c'est le résultat d'un dialogue secret entre soi et soi, qui n' a que faire de la propagande. »
Elle n'est donc pas sûre que la propagande opère. Par contre, elle affirme qu'il y en a et que parmi les hérauts, il y a tous ceux qui tentent de comprendre les liens biologiques entre les mères et les enfants. Pardon, tous ceux qui déjà, pensent qu'il y en a sont déjà suspects d'être les sous-marins de l'opération "les mères à la maison".
Sur un plan stylistique, à peu près tous les postulats de l'Académie de Médecine sont, sinon mis au conditionnel, du moins présentés avec ironie. Sur l'allaitement, cela a été abondamment commenté ailleurs.
Mais elle vise aussi la position des médecins sur l'alcool et le tabac durant la grossesse. Pour le coup, elle le fait presque incidemment. Je n'ai pas réussi à déterminer si elle considérait réellement comme un progrès de la cause des femmes de pouvoir fumer et boire pendant la gestation ou si elle se servait simplement de points sensibles pour pouvoir disqualifier l'ensemble du discours de ces médecins si culpabilisants.
Je me félicite qu'elle ne soit pas allée jusqu'à l'ectasy-si-je-veux et m'étonne un peu qu'il ne soit pas fait mention du diktat, pour moi le plus sujet à caution qui est la prise de poids pendant la grossesse. Pour le coup, voilà un impératif bien plus lié à l'image du corps qu'à la santé, curieusement absent de la démonstration.
Il est vrai que depuis « l'art d' accommoder les bébés », une certaine prudence est de mise dans les conseils que l'on peut donner. Et qu'il est bon, pour le médecin, de se demander, dans ce qu'il énonce, quel est l'élément le plus vraisemblablement parti pour être proclamé ânerie du siècle dans 50 ans.
Mais ce qui progresse, à coté de la pédiatrie, c'est la Santé Publique, les conférences de consensus, l'Evidence Based Medecine.
Nous en savons un peu plus sur nos incertitudes.
Et je m'étonne que quelqu'un qui fasse profession de philosophe et de psychanalyste se montre si peu... disons le mot, si peu adulte dans sa façon d'appréhender le rôle de la médecine.
Elle oscille entre la réfutation pure et simple, la disqualification caricaturale et le procès en culpabilisation. Au fond, le médecin ne trouve grâce à ses yeux, que quand il s'agit de dénoncer une plus grande obscurantiste encore, qui est la mère écolo qui ne croit pas à la pharmacopée industrielle. En dehors de cela, ils ont tout faux, qu'ils s'inquiètent des effets des pesticides sur la fertilité, qu'ils parlent d'allaitement, qu'ils tentent de chercher les facteurs influant une grossesse.
Or voyez-vous, les médecins, comme les parents, ne sauraient être parfaits.
Qu'attend-on d'un médecin suffisamment bon?
Que nous tâchions, inlassablement, au prix d'erreurs, de contradictions, de questions sans cesse réorientées, de déterminer les facteurs qui pèsent sur la liberté de chacun-car la maladie est avant tout, une perte de liberté, et de permettre à ceux qui le voudraient, de s'en affranchir.
Si nous conseillons, actuellement, à toute femme enceinte, de s'abstenir d'alcool pendant la grossesse, c'est parce que le syndrome alcoolo-foetal est une réalité et que nous sommes incapables, pour l'instant, de savoir où et comment il frappe. Elle n'en a jamais rencontré? Moi, si. Et je peux vous dire que c'est pas de la tarte.
Une partie de notre travail consiste à baliser le champ des risques. L'autre consiste à permettre à un individu de s'y situer. Si nous ne le faisons pas, qui le fera? Qu'on le veuille ou non, c'est notre rôle, notre partition. C'est pour dire ceci qu'on nous forme, qu'on nous paye, qu'on vient nous voir. Une grossesse sans alcool, sans tabac, sans toxiques, avec le moins possible de médicaments, bien entendu que c'est mieux.
Et en tout état de cause, pour l'instant, c'est bien plus prouvé, avec bien plus d'études, que l'impact de l'allaitement sur le travail des femmes.
Madame Badinter attend-elle de nous que nous nous arrêtions à l'état actuel de nos connaissances? Que nous cessions de chercher? Que nous taisions ce qui risque de désespérer aussi bien Billancourt que Neuilly?
Il y a de mauvaises façons de dire des choses désagréables à entendre, mais il n'y en a pas de bonnes.
Elle vit les préconisations récentes sur le tabac et l'alcool comme un retour de vent mauvais-mais songe-t-elle que leur consommation de masse chez la femme est extrêmement récente? Peut-elle imaginer que l'impact de santé soit différent lorsqu'on passe de 10 à 30% de fumeuses en quarante ans?
Si j'en crois sa date de naissance, elle a probablement fait ses enfants à l'aube des années 70. Qu'en ces temps-là, nul ne soit préoccupé du temps nécessaire pour dégrader une couche-culotte, ni ne se soit posé la question de la différence de poids des nourrissons nés de mère fumeuse, que la courbe des obésités n'ait pas encore explosé au nez des pédiatres, ni les diabètes juvéniles, je le conçois parfaitement.
Et je conçois également qu'on puisse avoir la nostalgie d'un temps où les plus en avance pouvaient jouir sans entrave. « Comme sont loin les années 70 où l'on pouvait vivre sa grossesse avec insouciance et légèreté! » écrit-elle.
Et je la comprends bien. C'est tellement plus facile, parfois, de ne pas savoir.
Mais il faut faire attention à la nostalgie. Elle a vite fait de vous pousser à vouloir immobiliser le temps, les connaissances, les mises en perspective.
Bref, elle a vite fait, sous couvert de vous rendre un paradis perdu, de vous rendre réactionnaire.
22.2.10
Nouvel An Chinois

Défilé sage et coloré, plus bruyant que débordant.
Des trucs en plumes et cette incroyable capacité de l'être humain à créer de l'allusion sexuelle sous le plus épais, le plus fluffy des déguisements.
Faute de pouvoir vous présenter le frétillement rythmé des gros tigres, voilà au moins un peu de couleurs.




Mais pourquoi admettons-nous, avec tant de résignation, le gris pour nous-mêmes?
Du coup, j'en ai profité pour revitaliser un peu l'Œil de la Baleine et il y a et aura d'autres photos là-bas.
18.2.10
Pour continuer dans le débat

Si j'en crois le Monde,
Marianne s'est fait baiser par L'UMP...
Ou bien c'est pour dire qu'Elle en a gros?
17.2.10
L'histoire d'une femme qui n'était pas mon genre.
Ne pas vouloir d'enfant, c'est se préparer à des regrets.
Allaiter, c'est aliénant.
Travailler avec des enfants jeunes, c'est passer à côté de quelque chose d'irremplaçable.
Accoucher sans péridurale, c'est masochiste.
Le voile c'est la soumission.
Le string, c'est la soumission.
Les purées maisons, c'est de l'esclavage.
Les petits pots N..lé, c'est le formatage.
Le nourrissage à la demande, c'est se plier au diktat du bébé
Le nourrissage à heure fixe, c'est se plier aux diktats de la société.
Mais.
Mais je ne dis ça que pour mon propre compte.
L'important dans tout ça, ma sœur chérie, c'est que tu te sentes libre de faire comme tu veux. Parce que tu vois, ta liberté, c'est ce pourquoi nous avons tant lutté.
D'où nous vient ce sentiment de menace double? Nous nous trouvons heurtées de toute ces façons d'être femmes et tout autant de nos désaccords, comme si chaque trait posé risquait d'effondrer la perspective.
Comme je le disais dans mon précédent post, tout en affirmant que le but ultime est de prouver qu'il y a toutes les façons d'être femmes, il se renvoie partout, plus ou moins amèrement : "est-ce donc ça, être féministe?"
Je vois rarement les hommes dans une telle incertitude du fait masculin. Par contre, ce que j'entends là, il me semble l'avoir entendu delà même façon dans d'autres positions, vécue de l'en dehors ou de l'en dedans comme minoritaire.
C'est ainsi que certains noirs se font traiter de bounty, (noir dehors et blanc dedans) avec le même soupçon de traitrise. C'est ainsi que souvent, le regard se détourne des cibles encore à atteindre pour se centrer sur des convulsions intestines.
Est qu'il en va ainsi de tout militantisme? Est-ce seulement la nécessité de la lutte qui codifie ainsi le bon et le mauvais, non pas seulement en soi, mais au regard des objectifs?
Est-ce chez les femmes, compte tenu de l'extrême complexité des liens mères-filles, la marque plus archaïque, plus durable du tabou de la rivalité?
(Peut-être, sur ce dernier point, cela vaut le coup que je fasse une incise pour situer de quel endroit je parle. Oui, je pense que la théorie psychanalytique de l'Oedipe est fondamentale. Oui, je pense également que cela ne fabrique pas tout à fait les mêmes enjeux de l'aborder d'une place de fille et d'une place de garçon. Grossièrement, on peut dire que du sein au fantasme de pouvoir épouser sa maman, le garçon ne change pas d'objet de désir. L'objet change de nature, mais pas de support. Il a toujours été là et le troisième personnage, le tiers qui arrive dans l'histoire pour dire "Eh ,bonhomme, je t'aime bien, mais celle-ci, c'est MON amoureuse, il a toujours été en place de troisième. On peut considérer sans effroi de s'opposer à lui.
Chez les filles, ça me semble de fait un poil plus complexe. Il va falloir que je lâche un objet dispensateur de confort, de chaleur dans lequel j'ai habité des mois, dont l'odeur et l'émotion m'ont marqué d'une façon indescriptible, pour un autre objet extrêmement désirable sans doute, mais quand même arrivé plus tard dans l'histoire. Et je pense que je n'arriverais jamais totalement à traiter en tiers, cette dame qui fait obstacle entre moi et mon objet de désir.
Au fond, un garçon, tant qu'il ne tombe pas sur la limite, c'est à dire sur les effets de la rivalité, il peut tenir cette dernière à distance. Pour la fille, la rivalité est déjà là pour elle, entre ses deux objets internes.
Et je me demande combien de temps les psychanalystes vont feindre de croire qu'une expérience aussi différente dès l'origine n'aurait aucune trace, aucune portée dans le cerveau, la psyché, enfin bref dans le système qui se charge d'organiser et de maintenir le sentiment de nous-même.
Le sentiment de nous-même.
Et voilà que cette longue incise sur l'œdipe, qui m'embarrassait bien que je la trouvasse nécessaire, me fait retomber exactement là d'où j'étais partie. Au point que je vais laisser en coquetterie stylistique, la parenthèse ouverte en haut, sans la fermer en bas.
N'est-il pas temps que ce sentiment de nous-même ne ballote plus au regard de l'autre, qu'il soit homme ou femme?
Battons nous pour des sociétés féministes, pas pour que les individus le soient à ce qui, nécessairement, est notre convenance. On peut choisir d'accoucher sans péridurale tout en veillant à ce que la société fabrique assez d'anesthésistes pour les pratiquer. On doit penser et encadrer les différents choix de maternité pour en limiter l'impact sur le travail des femmes et sur sa rémunération, tout en acceptant qu'il y ait des femmes qui choisissent de ne pas contribuer aux revenus du ménage.
Pour celles d'entre nous qui ont connu le manifeste des 343 salopes, qui ont déverrouillé des professions réservées aux hommes, qui ont librement ouverts les bras à ceux qu'elles désiraient, il a quelque chose d'infiniment secouant à voir une jeune fille déclarer qu'elle veut juste faire un riche mariage.
Pensez, sisters, que nous ne sommes pas les seules.
Pensez à Herz, à Marconni et tiens, à l'oublié Bathélémy. Des vies d'ingénieurs, de scientifiques passionnés, un flux continu de génie humain, de rigueur et de curiosité intellectuelle qui des ondes hertzienne à l'invention des diodes et du tube cathodique
nous donnèrent cette merveille : la télévision.
Et la ferme des célébrités.
Tout ça pour ça?
Oui.
Nous nous sommes battues et nous continuerons à le faire pour des femmes qui, décidément, ne sont pas toujours notre genre.
Allaiter, c'est aliénant.
Travailler avec des enfants jeunes, c'est passer à côté de quelque chose d'irremplaçable.
Accoucher sans péridurale, c'est masochiste.
Le voile c'est la soumission.
Le string, c'est la soumission.
Les purées maisons, c'est de l'esclavage.
Les petits pots N..lé, c'est le formatage.
Le nourrissage à la demande, c'est se plier au diktat du bébé
Le nourrissage à heure fixe, c'est se plier aux diktats de la société.
Mais.
Mais je ne dis ça que pour mon propre compte.
L'important dans tout ça, ma sœur chérie, c'est que tu te sentes libre de faire comme tu veux. Parce que tu vois, ta liberté, c'est ce pourquoi nous avons tant lutté.
D'où nous vient ce sentiment de menace double? Nous nous trouvons heurtées de toute ces façons d'être femmes et tout autant de nos désaccords, comme si chaque trait posé risquait d'effondrer la perspective.
Comme je le disais dans mon précédent post, tout en affirmant que le but ultime est de prouver qu'il y a toutes les façons d'être femmes, il se renvoie partout, plus ou moins amèrement : "est-ce donc ça, être féministe?"
Je vois rarement les hommes dans une telle incertitude du fait masculin. Par contre, ce que j'entends là, il me semble l'avoir entendu delà même façon dans d'autres positions, vécue de l'en dehors ou de l'en dedans comme minoritaire.
C'est ainsi que certains noirs se font traiter de bounty, (noir dehors et blanc dedans) avec le même soupçon de traitrise. C'est ainsi que souvent, le regard se détourne des cibles encore à atteindre pour se centrer sur des convulsions intestines.
Est qu'il en va ainsi de tout militantisme? Est-ce seulement la nécessité de la lutte qui codifie ainsi le bon et le mauvais, non pas seulement en soi, mais au regard des objectifs?
Est-ce chez les femmes, compte tenu de l'extrême complexité des liens mères-filles, la marque plus archaïque, plus durable du tabou de la rivalité?
(Peut-être, sur ce dernier point, cela vaut le coup que je fasse une incise pour situer de quel endroit je parle. Oui, je pense que la théorie psychanalytique de l'Oedipe est fondamentale. Oui, je pense également que cela ne fabrique pas tout à fait les mêmes enjeux de l'aborder d'une place de fille et d'une place de garçon. Grossièrement, on peut dire que du sein au fantasme de pouvoir épouser sa maman, le garçon ne change pas d'objet de désir. L'objet change de nature, mais pas de support. Il a toujours été là et le troisième personnage, le tiers qui arrive dans l'histoire pour dire "Eh ,bonhomme, je t'aime bien, mais celle-ci, c'est MON amoureuse, il a toujours été en place de troisième. On peut considérer sans effroi de s'opposer à lui.
Chez les filles, ça me semble de fait un poil plus complexe. Il va falloir que je lâche un objet dispensateur de confort, de chaleur dans lequel j'ai habité des mois, dont l'odeur et l'émotion m'ont marqué d'une façon indescriptible, pour un autre objet extrêmement désirable sans doute, mais quand même arrivé plus tard dans l'histoire. Et je pense que je n'arriverais jamais totalement à traiter en tiers, cette dame qui fait obstacle entre moi et mon objet de désir.
Au fond, un garçon, tant qu'il ne tombe pas sur la limite, c'est à dire sur les effets de la rivalité, il peut tenir cette dernière à distance. Pour la fille, la rivalité est déjà là pour elle, entre ses deux objets internes.
Et je me demande combien de temps les psychanalystes vont feindre de croire qu'une expérience aussi différente dès l'origine n'aurait aucune trace, aucune portée dans le cerveau, la psyché, enfin bref dans le système qui se charge d'organiser et de maintenir le sentiment de nous-même.
Le sentiment de nous-même.
Et voilà que cette longue incise sur l'œdipe, qui m'embarrassait bien que je la trouvasse nécessaire, me fait retomber exactement là d'où j'étais partie. Au point que je vais laisser en coquetterie stylistique, la parenthèse ouverte en haut, sans la fermer en bas.
N'est-il pas temps que ce sentiment de nous-même ne ballote plus au regard de l'autre, qu'il soit homme ou femme?
Battons nous pour des sociétés féministes, pas pour que les individus le soient à ce qui, nécessairement, est notre convenance. On peut choisir d'accoucher sans péridurale tout en veillant à ce que la société fabrique assez d'anesthésistes pour les pratiquer. On doit penser et encadrer les différents choix de maternité pour en limiter l'impact sur le travail des femmes et sur sa rémunération, tout en acceptant qu'il y ait des femmes qui choisissent de ne pas contribuer aux revenus du ménage.
Pour celles d'entre nous qui ont connu le manifeste des 343 salopes, qui ont déverrouillé des professions réservées aux hommes, qui ont librement ouverts les bras à ceux qu'elles désiraient, il a quelque chose d'infiniment secouant à voir une jeune fille déclarer qu'elle veut juste faire un riche mariage.
Pensez, sisters, que nous ne sommes pas les seules.
Pensez à Herz, à Marconni et tiens, à l'oublié Bathélémy. Des vies d'ingénieurs, de scientifiques passionnés, un flux continu de génie humain, de rigueur et de curiosité intellectuelle qui des ondes hertzienne à l'invention des diodes et du tube cathodique
nous donnèrent cette merveille : la télévision.
Et la ferme des célébrités.
Tout ça pour ça?
Oui.
Nous nous sommes battues et nous continuerons à le faire pour des femmes qui, décidément, ne sont pas toujours notre genre.
16.2.10
Y a pas que de la pomme. Y en a aussi, mais pas que...

Comme je suis une dame bien éduquée, je m'attendait bien à ce que mon inconscient, à propos d'un sujet aussi tordu que l'aliénation féminine, me jouât un tour en vache. Laitière.
Mais pas celui d'oublier mes propres mots, jetés sur le blog de Samantdi, sans aucune espèce de dédit possible.
Kozlika peut être considérée comme une vraie copine, qui me prévint d'abord par mail, charitablement, encore qu'hilare,
Bon, c'est une taquine aussi parce que la phrase complète c'était :
Il est difficile de trouver un bon équilibre entre l'état de nos connaissances -l'allaitement c'est bon pour les bébés et les couches, ça pollue grave- et le respect des choix de chacun-un bon biberon vaut mieux qu'un sein contraint et je reviendrais aux couches lavables quand les mecs s'en occuperont à 50/50.
Et que je peux toujours arguer que la dernière phrase se voulait relever des opinions trouvés ça et là sur les fils de commentaires, sans qu'elle soient les miennes. Je peux toujours. Je suis pas totalement sûre de me convaincre!
N'ayant jamais eu l'habitude de tout vous dire, je garde pour moi le plus intime de ce qui est en train de ressortir de cette boîte pandorienne, mais c'est finalement assez drôle.
Au passage, que j'aie pu être agacée par les propos d'une dame psychanalyste mère de n enfants réticente à l'allaitement, moi qui suis ... voyons, née d'une mère qui a eu, oui n enfants, assez nettement réprobatrice au delà du 3° mois d'allaitement, et euh... ah oui, psychanalyste aussi, c'est bien entendu un hasard absolu.
Je me vois poindre dans le crâne une infinité de désirs de billets et ça faisait bien longtemps que je n'avais pas senti cette effervescence de dessous de galet.
Pour tâcher de tordre le cou à ma fainéantise, je vais déjà essayé de donner des noms à quelques-uns. Il y aurait :
1) l'histoire du métier impossible qui n'est pas celui qu'on croit.
2) l'histoire du tout ça pour une femme qui n'était pas mon genre
3) l'histoire du déluge et de ce qui se passe avant.
4) l'histoire de ce qui se passe quand je plonge dans tes yeux.
5) l'histoire de qui mange qui.
Si j'arrive à finir le repassage, il en naîtra peut-être quelques-uns.
Qui a dit " ça dépend des horaires du biathlon!"?
Libellés :
feminisme,
génie pas doué,
va donc bosser feignante.
15.2.10
Voie lactée, ô sœur lumineuse...

Bon, je m'étais dit que j'attendrai d'avoir lu le bouquin d'Elisabeth Badinter avant de l'ouvrir sur le sujet, mais voilà... renseignements pris auprès de mon libraire local, n'yen a plus chez lui et c'est en réimpression.
Ceci rapporté au nombre de posts, de commentaires sur le sujet-et encore je ne twitte pas- le moins qu'on puisse dire, c'est que ça fait sacrément causer.
Surtout les dames.
Du moins dans les pages que je fréquente, parce qu'il paraît qu'en certains endroits, le mâle frustré s'est lâché lousse dans le crétinisme gras. On mentionne pour mémoire et puis on zappe parce que je ne suis pas sûre que ce soit le plus intéressant.
Par contre, voir comment le sujet enflamme les fils de commentaires, c'est passionnant et j'en suis tout à la fois ravie et perplexe.
Je me demande si je ne vais pas la jouer flemme perverse et me contenter de dégommer les arguments des uns et des autres, parce que c'est finalement tellement plus facile que de démêler le sac d'embrouilles entre celle qui allaite depuis 4 ans, celle qui a brulé le tire-lait, celle qui croit que la révolution va abolir, outre la pauvreté, la discrimination anti-femme, celle qui vomit la purée de brocolis bio, celle qui sait que les couches ne se compostent pas, celle qui s'alarme de voir la proportion de jeunes filles qui veulent faire un riche mariage et toutes les variations de celles qui veulent dire comment elles se sentent femmes avec ou sans parcelles-mères. Je ne vous mets pas les liens, baladez-vous, vous les rencontrerez vite
Et avec tout ceci, le sentiment que beaucoup, tout en affirmant qu'il y a urgence à être femme comme on veut, aimeraient bien-oh discrètement- qu'il n'y ait qu'une façon d'être féministe.
Est-ce que cela vaut le coup que j'y rajoute une goutte, sur ce blog de dimension modeste?
Bah, je disais justement il a peu, la nécessité, parfois, d'entretenir la rumeur du monde...
Disons que j'écris pour les archives d'un monomaniaque du siècle prochain...
Bien sûr, comme l'homme qui cherche sous le réverbère, la montre qu'il a perdu dans le bois, parce qu'il y de la lumière à cet endroit, il est bien possible que je ne situe rien de mes propres impasses.
On n'arrive pas à quelques encâblures de son demi-siècle sans avoir condamnés quelques-uns de ses projets. En quoi cela tient au hasard, à ma personnalité ou bien au contraintes invisibles que l'on autopsie si facilement chez les autres?
Ma foi, vous vous en débrouillerez.
J'ai beaucoup de mal avec le syllogisme déployé sur les couches lavables :1) il existe un courant qui en fait la promotion. 2) c'est toujours les femmes qui font les corvées. 3) donc il ne faut pas pousser les gens l'adopter.
Mais non d'un chien, pourquoi est-ce qu'on continue à prendre acte du numéro 2 comme s'il allait de soi? Et pourquoi, c'est l'inverse qui me semble toujours aller de soi.
Pourquoi est-ce que les copines, l'œil humide, continuent à couver avec admiration l'Homme pourri de défauts en me disant que j'ai de la chance? Moi, je trouve qu'il a bien eu de la chance d'avoir une femme qui n'a jamais lié le repassage au génome.
Il arrive aussi qu'on fasse avancer les questions en affirmant, mieux, en incarnant que la question ne se pose même pas.
J'ai aussi lu un post qui tenait pour argument que les couches lavables, c'était bourgeois, comme les purées maison et qu'il ne fallait pas en parler parce que ça allait culpabiliser la pauvre mère célibataire qui rame déjà avec ses 3h de transport en commun.
Merde. Pour le coup, le fondement a failli m'en escaper.
Des pauvres, j'en vois. Beaucoup. J'en touche et même j'en humme. Ben oui, des fois, le pauvre s'habille mal. Il fait de la malbouffe à ses gosses, (parce qu'il ne connait le blog de la cuisine de 4 sous), il n'achète pas de macarons à la rose et rendez-vous compte, il n'a même pas d'ordinateur pour lire ceux qui le défendent.
Les pauvres, depuis longtemps, ça sait que ça fait comme ça peut. Et c'est pas sûr effectivement que le jour où il lui tombe un sou de plus, il considère la couche lavable comme une priorité.
Mais je vous promet que le jour où je vois un blogueur renoncer à son ordi pour ne pas peiner un pauvre, promis je vais à Canossa, à pied et en espadrille biodégradable.
Quand j'écoute toutes ces femmes qui crient à la culpabilisation des femmes, je me demande toujours pour quoi j'ai été si difficile à culpabiliser.
En fait, je me fous un peu de la façon dont les femmes décident d'être femmes et féministes.
Je me fous beaucoup moins de la façon dont les sociétés sont féminisés ou non.
Et là, il y a bien entendu des constats d'alertes, que je partage absolument.
Oui, il existe des menaces sur les plannings familiaux, oui, dans la machine à broyer que sont nos sociétés avides, les plus vulnérables seront encore les femmes, oui la richesse mondiale est au mains des hommes, oui, nos pays entretiennent des liens diplomatiques avec une infinités de pays pratiquant une forme ou une d'Apartheid de la moitié de l'humanité.
Et oui, il faut continuer à élever la voix.
Mais, depuis les années 70 et les bons souvenirs de colloques animés
dans lesquels j'étais petite souris, il me reste une question, peut-être encore plus obscène que celle de la purée de brocolis roulé sous l'aisselle :
comment se fait-il que les femmes, celles-là même qu'on écrase sous la responsabilité de l'éducation des enfants, n'aient toujours pas appris à leurs petits mecs à faire une lessive?
Peut-être, suite demain...
13.2.10
rumeurs floues

Allez viens.
Assieds-toi.
C'est bien que tu passes ici, je n'ai rien à te dire.
Je vais me pousser un peu sur la page
et tu vas pouvoir t'installer.
Il y aura un moment de silence.
et tu vas pouvoir t'installer.
Il y aura un moment de silence.
Puis, nous reprendrons sur des banalités.
Nous échangerons des mots patients et cela nous fera du bien. Sans faire grand sens, cela fera une petite masse que nous ajouterons à la rumeur bénigne du monde.
ce qu'il fait bon chez toi
Nous échangerons des mots, comme on lèche un galet sur la grève, pour dire en riant que nous avons facilité le travail de la mer et accéléré, infimement, le cours du temps.Nous échangerons des mots patients et cela nous fera du bien. Sans faire grand sens, cela fera une petite masse que nous ajouterons à la rumeur bénigne du monde.
Elle existe, tu sais, elle est toujours là, même quand nous sommes saoulés des injustices commises en notre nom et dont nous refusons de croire fallacieusement qu'elles le soient pour nous.
Nous ne sommes pas aveugles, ni même indifférents. Mais laissons pour une fois le champ, le chant modeste et banal à ceux qui n'ont d'autres exploits que de tâcher de ne léser quiconque.
Viens près de moi. Je ne te parlerai même pas de la lumière. Pour une fois, elle est plate et grise et le jardin est immobile. Te parlerais-je du chat, qui ne s'inscrit dans un rectangle que quelques minutes par jour? Prend un compas et amusons-nous sans le réveiller, à cette constatation : aux heures d'hiver, près du poêle, le chat est rond.
Un moment viendra où je me lèverais pour nous faire un café. Un thé si tu préfère,
Thé pour moiou bien je dégoupillerai la bière que j'aime plus littérairement qu'autre chose. Homme ou femme, je presserais brièvement ton épaule en passant.
far ou crêpes ?
En me rasseyant, je te parlerai de cette photo que j'ai prise, impubliable et douce, d'une enfant dans la lumière des bougies, d'un anniversaire qui n'était pas le sien et qui semblait, pour la première fois, la vieillir, elle aussi.N'aies pas peur de m'ennuyer. Asinus asinum fricat, c'est juste la phrase d'un qui n'aimait pas les ânes.
Un thé pour moi aussi
Il n'y a pas plus nécessité de choisir tes sujets de conversation que de sculpter chaque grain de sable sur la plage. Dis-moi le tissu de ce qui t'enveloppe, racontes-moi ce qui, trivial et débonnaire, t'amène au jour prochain.Ce n'est évidemment pas trop mais tellement..
Parles-moi de l'avancement de tes salades, de l'ami(e) que tu espères, du pull que tu as choisi pour ta valise, de la neige qui tombe sur le chemin.
J'ai bien envie d'emmener le gars au Train Bleu
De l'ongle, tu déplieras, comme machinalement, une archive prosaïque de ton existence ou de celle d'un que tu aimes. Si tu es très jeune, ou triste, tu pourras mettre la tête sur mes genoux. Et si ta pensée suit les lignes de la main, je te prêterai ma paume.Tu dis?
11.2.10
Nouvelle délinquance et aggiornemento
Menottées ou pas, les trois jeunes filles de 14 ans durant leur garde à vue?
Devant l'afflux de suspicions d'infractions de plus en plus violentes, de plus en plus nombreuses, finalement, je vais finir par penser que la vidéo-surveillance est une bonne chose.
Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.
Réclamons leur installation dans les commissariats et les cars de police.
Edit : pendant ce temps, juste à côté de chez Marianne,deux enfants meurent brûlés, 15 mois, 3 ans, parce que des Rroms, m'sieurs-dames, c'est juste bon à vivre dans des cabanes. Et la Protection de l'Enfance, c'est soumis à la possession de papiers.
Devant l'afflux de suspicions d'infractions de plus en plus violentes, de plus en plus nombreuses, finalement, je vais finir par penser que la vidéo-surveillance est une bonne chose.
Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.
Réclamons leur installation dans les commissariats et les cars de police.
Edit : pendant ce temps, juste à côté de chez Marianne,deux enfants meurent brûlés, 15 mois, 3 ans, parce que des Rroms, m'sieurs-dames, c'est juste bon à vivre dans des cabanes. Et la Protection de l'Enfance, c'est soumis à la possession de papiers.
9.2.10
Passage secret

Une page du blog a rompu ses amarres et, remontant quelques cours souterrains, a atterri (ablogui?) chez JEA sur Mot(s)saïques. La mâtine savait qu'elle y trouverait un accueil ardennais. Donc généreux.
J'aime bien l'idée que le flux d'Est venant me voir croise mes lecteurs découvrant JEA, se saluant au passage.
8.2.10
fondu ou givré?

A vous de voir, c'est chez Jathénaïs et Gilsoub, c'est le chic des clics qui vient du froid.
Je remets celle-ci, par pur plaisir.
Je rappelle que vous vous pouvez tous participer, tous voter ! (dit la fille qui oublie une fois sur deux la date limite pour le faire...)
Pas besoin de technique, de super appareil, de chercher l'angle de la morkitu, c'est pour le kif.
Et pour Mirovinben, qui veut DVMEH (Du Vert Même en Hiver), un peu de douceur :

4.2.10
Quelqu'un.
Elle n'est guère jolie, la petite M. Un peu trop ronde, le nez toujours plein et l'œil à dreuze. Cette morve qui lui coule toujours un peu du museau lui obstrue régulièrement les oreilles, elle entend mal et avale les sons. Autour de cette bouche toujours entrouverte, la peau trop blanche, trop fine, rougit et se fendille.
Elle a une maman très jeune et très jolie, une petite brune fine et nette, un peu désemparée devant ce brouillon d'elle-même, pas rejetante, non, mais désappointée, impatiente d'entendre qu'il faudrait retourner voir l'ORL, et puis l'ophtalmo, oui, oui, et puis...
Routine, train-train un peu apitoyé. On se surveille quand même, dans la profession la condescendance menace toujours un peu.
D'où vient alors, comme un jusant discret, ce sentiment qu'il y a quelque chose d'inhabituel? Je regarde la petite fille de 6 ans qui dessine, s'active, intervient parfois de quelques mots dans la discussion entre les adultes.
Je découvrirai plus tard que je ne suis pas la seule à avoir ce sentiment et à m'en étonner, en parlant avec les adultes de l'école. Au nom de M. les visages s'ouvrent, les yeux deviennent plus animés, le ton plus personnel.
Au milieu de ses difficultés, modestes, mais si souvent stigmatisantes pour qui les porte, M. rend heureux les adultes qui s'occupent d'elle.
on dit : " Ah, M!..."
Et cela tient à un charme aussi insidieux qu'imparable. Une façon peut être de témoigner qu'elle vous comprend, vous situe, et pour tout dire, vous accueille. Une façon entière et douce de dire oui, ou non, ou je ne sais pas, de sourire ou de froncer les sourcils quand elle réfléchit.
Une attention dans les gestes qui contraste de façon singulière avec la parole enchevêtrée et l'aspect un peu stupide qu'ont toujours les enfants qui salivent trop.
M. sonne juste, dans tout ce qu'elle fait.
Tout ce qu'elle a fait durant l'entretien a porté la marque la pertinence, de la mesure et de la grâce.
Elle est dans ma tête depuis trois jours et je crois n'avoir pas encore réussi à dire ma surprise et le plaisir que j'ai à penser à cette enfant que je ne reverrai sans doute pas avant des mois.
Il y a trois jours, j'ai rencontré quelqu'un.
Elle a une maman très jeune et très jolie, une petite brune fine et nette, un peu désemparée devant ce brouillon d'elle-même, pas rejetante, non, mais désappointée, impatiente d'entendre qu'il faudrait retourner voir l'ORL, et puis l'ophtalmo, oui, oui, et puis...
Routine, train-train un peu apitoyé. On se surveille quand même, dans la profession la condescendance menace toujours un peu.
D'où vient alors, comme un jusant discret, ce sentiment qu'il y a quelque chose d'inhabituel? Je regarde la petite fille de 6 ans qui dessine, s'active, intervient parfois de quelques mots dans la discussion entre les adultes.
Je découvrirai plus tard que je ne suis pas la seule à avoir ce sentiment et à m'en étonner, en parlant avec les adultes de l'école. Au nom de M. les visages s'ouvrent, les yeux deviennent plus animés, le ton plus personnel.
Au milieu de ses difficultés, modestes, mais si souvent stigmatisantes pour qui les porte, M. rend heureux les adultes qui s'occupent d'elle.
on dit : " Ah, M!..."
Et cela tient à un charme aussi insidieux qu'imparable. Une façon peut être de témoigner qu'elle vous comprend, vous situe, et pour tout dire, vous accueille. Une façon entière et douce de dire oui, ou non, ou je ne sais pas, de sourire ou de froncer les sourcils quand elle réfléchit.
Une attention dans les gestes qui contraste de façon singulière avec la parole enchevêtrée et l'aspect un peu stupide qu'ont toujours les enfants qui salivent trop.
M. sonne juste, dans tout ce qu'elle fait.
Tout ce qu'elle a fait durant l'entretien a porté la marque la pertinence, de la mesure et de la grâce.
Elle est dans ma tête depuis trois jours et je crois n'avoir pas encore réussi à dire ma surprise et le plaisir que j'ai à penser à cette enfant que je ne reverrai sans doute pas avant des mois.
Il y a trois jours, j'ai rencontré quelqu'un.
2.2.10
De cadeaux.
NOUS NE SAVONS PAS
Nous ne savons pas où nous allons
Nous ne savons pas qu’il n’y a de vie que risquée
Nous ne savons pas pourquoi la Terre doit tout à la Conscience
Nous ne savons pas, oubliant la pesanteur, nous souvenir qu’il fait bon voler
Nous ne savons pas comment prendre deux bonnes secondes pour taper sur les minutes
Nous ne savons pas et nous ne saurons - caramba ! - jamais faire ce qu’il faut quand il le faut
Nous ne savons pas qu’il est prudent de prendre le temps voulu pour faire l’imbécile
Nous ne savons pas où et quand la mort s’arrête de commencer la vie
Nous ne savons pas pourquoi nous n’avons pas le temps
Nous ne savons pas faire le quintuple saut périlleux
Nous ne savons pas trouver sans chercher
Nous ne savons pas ne pas savoir
Nous ne savons pas filer à l’antillaise
Nous ne savons pas substituer la vie au temps
Nous ne savons pas pourquoi ce jour est le 01.01.2010
Nous ne savons pas que nous ne sommes utiles qu’agréables
Nous ne savons pas pourquoi il ne faut jamais demander pourquoi
Nous ne savons pas que la réponse est déjà entre les cornes de l’escargot
Nous ne savons pas pourquoi, au plus fort de notre activité, nous ne faisons rien
Nous ne savons pas encore que notre infini n’est qu’un rameau sur l’arbre de l’immensité
Nous ne savons pas pourquoi les larves de cigale restent jusqu’à dix-sept ans sous terre
Nous ne savons pas avec certitude que nos certitudes sont les clés de l’impuissance
Nous ne savons pas pourquoi et comment nous avons tout notre temps
Nous ne savons pas bien ce dont nous sommes capables
Nous ne savons pas assez demander notre chemin aux aveugles
Nous ne savons pas pourquoi ni comment l’univers et nous sommes nés
Nous ne savons pas les vers de terre plus beaux que le Taj Mahal et l’Acropole réunis
Nous ne savons pas, même tombés très bas (étant assis sur nos lunettes) désenchanter l’azur
Nous ne savons pas pourquoi (mais savons comment) nous changeons l’or en pauvreté
Nous ne savons pas que les vagues de la mer savent que nos jours sont comptés
Nous ne savons pas déchiffrer le balancement de l’éléphant, le bond du cabri
Nous ne savons pas que la bible éternelle est écrite sur l’aile des oiseaux
Nous ne savons pas pourquoi vivre tient plus que tout de la musique
Nous ne savons pas que le bleu de Prusse est fait de noir désir
Nous ne savons pas nous arrêter d’organiser la fin de tout
Nous ne savons pas pourquoi le café de ce matin
Etait nettement meilleur que d’habitude
Parfumé qu’il était d’azur
Et d’un petit rien
Dansé
Nu
Nous ne savons pas où nous allons
Nous ne savons pas qu’il n’y a de vie que risquée
Nous ne savons pas pourquoi la Terre doit tout à la Conscience
Nous ne savons pas, oubliant la pesanteur, nous souvenir qu’il fait bon voler
Nous ne savons pas comment prendre deux bonnes secondes pour taper sur les minutes
Nous ne savons pas et nous ne saurons - caramba ! - jamais faire ce qu’il faut quand il le faut
Nous ne savons pas qu’il est prudent de prendre le temps voulu pour faire l’imbécile
Nous ne savons pas où et quand la mort s’arrête de commencer la vie
Nous ne savons pas pourquoi nous n’avons pas le temps
Nous ne savons pas faire le quintuple saut périlleux
Nous ne savons pas trouver sans chercher
Nous ne savons pas ne pas savoir
Nous ne savons pas filer à l’antillaise
Nous ne savons pas substituer la vie au temps
Nous ne savons pas pourquoi ce jour est le 01.01.2010
Nous ne savons pas que nous ne sommes utiles qu’agréables
Nous ne savons pas pourquoi il ne faut jamais demander pourquoi
Nous ne savons pas que la réponse est déjà entre les cornes de l’escargot
Nous ne savons pas pourquoi, au plus fort de notre activité, nous ne faisons rien
Nous ne savons pas encore que notre infini n’est qu’un rameau sur l’arbre de l’immensité
Nous ne savons pas pourquoi les larves de cigale restent jusqu’à dix-sept ans sous terre
Nous ne savons pas avec certitude que nos certitudes sont les clés de l’impuissance
Nous ne savons pas pourquoi et comment nous avons tout notre temps
Nous ne savons pas bien ce dont nous sommes capables
Nous ne savons pas assez demander notre chemin aux aveugles
Nous ne savons pas pourquoi ni comment l’univers et nous sommes nés
Nous ne savons pas les vers de terre plus beaux que le Taj Mahal et l’Acropole réunis
Nous ne savons pas, même tombés très bas (étant assis sur nos lunettes) désenchanter l’azur
Nous ne savons pas pourquoi (mais savons comment) nous changeons l’or en pauvreté
Nous ne savons pas que les vagues de la mer savent que nos jours sont comptés
Nous ne savons pas déchiffrer le balancement de l’éléphant, le bond du cabri
Nous ne savons pas que la bible éternelle est écrite sur l’aile des oiseaux
Nous ne savons pas pourquoi vivre tient plus que tout de la musique
Nous ne savons pas que le bleu de Prusse est fait de noir désir
Nous ne savons pas nous arrêter d’organiser la fin de tout
Nous ne savons pas pourquoi le café de ce matin
Etait nettement meilleur que d’habitude
Parfumé qu’il était d’azur
Et d’un petit rien
Dansé
Nu
Le texte est de Patrick Lafourcade, la photo de JEA, qui tient le blog Mo(t)saïque. Le hasard a réunis ces deux cadeaux dans ma boîte, à peu d'intervalle. Il y avait aussi dans la marge, un tableau tendre, mais je ne savais pas si je pouvais le rendre public.
Je compte mes richesses!
Et j'embrasse Ada, dont c'est l'anniversaire pour de vrai.
PS : Patrick, je suis désolée : je n'arrive pas à rendre, même en justifiant au centre, la forme de goélette que prend votre texte dans l'aperçu...
Je compte mes richesses!
Et j'embrasse Ada, dont c'est l'anniversaire pour de vrai.
PS : Patrick, je suis désolée : je n'arrive pas à rendre, même en justifiant au centre, la forme de goélette que prend votre texte dans l'aperçu...
Ce blog a quatre ans
J'ai souvent eu envie de faire l'expérience suivante: partir, en même temps qu'un être cher mais par des voies séparées, dans une ville inconnue. Ne nous y fixer aucun rendez vous, regarder la ville. S'y croiser, ou pas. Au retour, comparer les trajectoires, les lieux de repos, les points de fixation. N'en tirer rien de précis; ne méconnaître ni la chance, ni les fils souterrains qui nous animent
Je n'ai averti aucun de mes proches de la naissance de ce blogue. Je n'irais pas la claironner sur ceux que je lis depuis quelques mois. Comme tout le monde, j'attends la rencontre.
C'était le premier texte. Le moins qu'on puisse dire, c'est que j'ai été exaucée bien au delà de ce que j'imaginais. De belles rencontres...
Des temps morts, des gens forts, du bleu, du gris qu'on prend dans ses doigts, un peintre, deux peintres, trois peintres, une duchesse en sabot, une chèvre, un ours, un bouquetin, un loup, un raton laveur,un âne, une vache, une blonde, deux brunes et des chauves, une dame au chapeau vert, des chats qui pelotent, des flamboyants, des photographes, des poètes, des pistaches, un historien, une encyclopédie amoureuse d'un post-it, des clopinettes,des tippie, des coquecigrues, un pêcheur, trois profs, des geeks et des belles, des gothics inside, des qui racontent et des qui regardent, des qui lisent et d'autres qui se taisent.
Des qui aiment les énumérations, parce qu'ici, des fois, il y en a.
Des qui supportent les creux, pasqu'y en a aussi.
Des qui passent sans commenter, mais qui parfois-et même finalement assez souvent, envoient un petit mot en privé. Le genre qui vous transforme l'intérieur en loukoum que c'en est une honte.
La première photo c'était celle-ci.

Le moins qu'on puisse dire... c'est que j'avais de la marge.
4 ans. J'en reviens pas*
*Comment ça vous non plus?
Libellés :
génie pas doué,
va donc bosser feignante.
Inscription à :
Articles (Atom)