24.1.09

Mon Marronnier à moi

Y a pas, on y coupe pas.
Chaque tempête d'Ouest voit monter les statistiques de visites de ce petit blog.
La déferlante, c'est mon marronnier, mon passage obligé, mon rituel d'hiver, mon incontournable.
Vous en voulez, de l'écume, de la force brute, de la houle en gerbe!
Lecteurs chéris, amarrez vos écrans, vérifiez l'étanchéité de vos presse-étoupes et de vos wrappen, les flag vont claquer, voilà les photos de vagues.
Ralliez-vous à mon panache blanc!


Celle-ci est à ranger dans la catégorie "on est mieux dedans" :


Celle-ci est spécialement dédicacée à Boutoucoat, en plein dans sa semaine de blanc :


Et pour cette dernière, laissez vous fredonner à l'oreille :
"On voyait les chevaux de la mer
qui fonçaient la tête la première
et qui fracassaient leur crinière
devant le casino désert"





Traou, le coeur t'en dit?

NB:Cliquez sur les images, pour les voir plus grandes.
NB2 : je suis contente, c'est la première fois que je mets des photos sans passer par l'outil de blogspot, pour éviter la compression, et ça marche! Non, vous ne pouvez vous rendre compte de mon insigne fierté. Ta mère en geek devant la jetée!)

20.1.09

Je rêvais d'un autre monde

Les potions magiques, c’est très facile. Il suffit d’avoir quelques ingrédients de base (la cendre volcanique et le venin d’Acromentula sont indispensables). Et tu résous tout.
D'ailleurs, je l'affirme dans mes flyers:
"Grand Docteur Anita guérit tout! l'impuissance, les cors au pied, le retard scolaire. Retour de règles, retour de l'absent, retour sur soi en un tour de main! Confiance absolue, paiements échelonnés, discrétion garantie par système de classement d'archives unique au monde et écriture indéchiffrable sauf par mage de huitième niveau!"
Vous dire si les potions, l'alliance subtile du sirop de tendresse et de l'essence de coup de pied au cul et même la continuité polymorphe des notions introjectives, je connais et je pratique.
Mais je viens de me heurter à magie plus forte que moi. Même pas magie noire, d'ailleurs. En fait je sais même pas la couleur.
B11508, par exemple, c'est quoi?
Et body bg g , c'est quelle genre de formule?
C'est normal que quand je charge une photo de Marylin Monroe, elle ait la tête de Michel Debré?
J'ai tâché d'interroger les grands oracles. Voilà ce qu'ils m'ont répondu :

Pourquoi certains fopen wrappers sont-ils désactivés?
C'est une mesure de sécurité.
Comment contourner ce problème?
Il faut utiliser la classe netHttp de Clearbricks.


J'ai compris qu'il me fallait, humblement, reprendre les chemins de la connaissance, pas à pas. Que la fiente de tourterelle sauvage et le caca de pigeon des Monts du Taurus ne me seraient d'aucun secours, pas même ondoyés de chouchen au thorax d'abeille.

Oui, je rêvais d'un autre monde, où mes photos ne seraient pas comprimées jusqu'à étouffer, où des centaines de mignons widgets batifoleraient en nous lançant des confettis parfumés au wiki.
Mais c'est pas demain qu'il ouvrira, mon blog Dotclear.

L'amorce est de Krazy Kitty, c'est un huitième grain du sablier givré, et oui, pour ceux qui se poseraient la question, il y a eu une mouture d'essai rose avec des étoiles vertes. Mais celle-là, je ne la conseille à personne avant le soixante-quatorzième niveau. C'est à la limite du supportable.

19.1.09

V.I.P

C’était le soir béni où l’air était tiède et sentait la montée de sève. Le soir attendu où la fenêtre était enfin ouverte et où je brûlais d’envie d’être en manches courtes.
C'était l'une de ses soirées erratiques, quand le vent nous apporte des nouvelles d'une mer paisible, qui signent la fin prochaine du bref hiver et le début de notre long, doux et variable printemps. Il n'y a finalement que cette première quinzaine de janvier qui voit nos jardins sans fleurs. Déjà, les camélias fleurissent chez la voisine. J'attends le mimosa, et puis les jonquilles, et les dimorphotécas qui ne s'arrêtent presque pas.
L'ami des villes venait de partir et flottait encore autour de moi la question des choix de vie, celle des renoncements qui libèrent , pendant que d'autres amputent. Il avait apporté avec lui les échos de quelques-unes de mes très anciennes passions, la ville, la nuit, la multiplicité des visages, les chemins toujours nouveaux ouverts au fil des rues, les ciels pâles de ces matins où les premiers levés ont le sentiment de posséder la cité avant qu'elle soit envahie.
Il avait apporté aussi la passion de la passion, de ce qui claque et vibre, exulte et se lamente, de ce qui vit dans le regard de l'autre, toujours morcelé en fragments délicieux, éphémères et si coûteux, les ajustements déchirants, cette noblesse désargentée et héroïque de la confrérie des amoureux.

L'ami des villes est parti, et moi qui ne frémit plus de l'odeur du macadam, je me suis demandé ce qu'il aurait pensé de cette autre visite amicale, silencieuse et souple, qui m'arriva par la fenêtre ouverte. Puis-je dire que mon coeur s'est accéléré, que ma nuit fut joyeuse et mon matin tout réchauffé, même si cette visite du soir n'est pas particulièrement belle ou célèbre ou communicative.
L'amie furtive- encore qu'il soit malséant, ma chère, de vous réveiller si tôt dans l'année- la voici :

Bien qu'informulé, son message est clair. Elle me dit que j'ai bien fait de ne pas entretenir chaque pouce de mon jardin, d'y laisser de l'eau et des petites friches, de ne pas tout clore, de tâcher, avant tout de ne pas y être nocive, de laisser place à des vies très éloignées de la mienne.

Si l'ami des ville en pensait autant, mon bonheur serait complet.

C'est le grain sept du sablier, ce soir dé-givré.

18.1.09

Sweet dreams

Ce matin, derrière la petite porte du n°5, des trucs pas très ragoûtants… Un œil orange et gélatineux, et un alien bleu à cheveux verts.
Ce pourrait être autre chose. C'est toujours un peu la surprise.
Une bouche aux gencives d'un rose malsain, un petit homme bleu et translucide, ou bien des animaux qui se déforment, l'ours qui s'étire jusqu'à l'extrême, un saurien minuscule aux couleurs violentes, un rat compact et noir, si dense au toucher.
Parfois, la forme s'estompe devant l'étrangeté du contact, une masse molle et collante, du crépitant sous les doigts, du poudreux, de l'élastique, toujours un peu suspect et pourtant curieusement attirant.
Neuf fois sur dix, c'est plein de poussière. Alors je jette. Mais parfois, numéro 5, qui, au contraire de ses soeurs, ne les aime pas vraiment, les ramène intacts dans un petit sac en plastique.
Alors, pour me récompenser de faire le ménage dans sa chambre, et puisque personne ne me voit, je mange les bonbecs de ma fille, croquant l'oeil orange et décapitant l'alien d'un coup de dent.
Et j'aime ça.

Il fallait bien se sortir du piège tendu par Bbt qui extirpa ce grain à la gomme arabique du blog de Lola pour le sablier givré n°6

(vivi, je sais, c'est une chanson année 60, mais bon hein, des fois les caramels, ça colle partout)

17.1.09

Toute première fois.

La tripoteuse de tête est rentrée de vacances. On se revoit donc, dans le moelleux de son cabinet. Tout est doux chez elle, les tapis, le fauteuil, son sourire, ses yeux. Pas sa voix. Elle a le phrasé râpeux. Toujours au bord de la quinte de toux.
Ce n'est pas grave. Elle économise de toute façon tellement ses mots.
Par exemple, elle n'a rien dit que je lui ai annoncée que j'avais failli ne pas venir.
C'était tellement classique, une vraie rengaine de radio-divan...
Toutefois, dans mon cas, je pouvais réellement plaider-on plaide beaucoup au début-l'obstacle matériel.
Nous avions réalisé les entretiens préalables il y a déjà plusieurs mois.C'est en hiver que j'avais poussé pour la premiere fois, la porte de ce vieil immeuble à l'interphone cassé et monté les marches usées.
Assise dans ce fauteuil devant le bureau, j'avais parlé, exposé, détaillé et inévitablement plaidé. Je me souviens que le fauteuil était inconfortable, mais sans doute était-il ainsi pour signifier qu'il n'y avait rien à gagner à s'attarder sur lui, que seul comptait réellement l'objet éponyme dans le coin. Une date avait été prise, quelques semaines d'attente, pas plus.

Nous étions maintenant au printemps, le jour où devait réellement commencer cette aventure. J'étais sans appréhension particulière, je n'ai jamais eu ni fascination, ni effroi envers l'analyse. Très vite, en arrivant de la porte, j'ai compris que j'étais face à un problème inédit.
Entre temps, un nouvel interphone avait été posé et personne ne m'avait indiqué les chiffres que je devais taper. Partagée entre le rire et une certaine inquiétude-une de celles qui me valait d'être là-je m'étais adressée à la commerçante d'à côté, qui compatissante, m'avait ouvert.
Voilà ce que j'avais exposé, encore debout sous la tapis, à la dame qui parlait si peu. Elle n'a bien sûr pas répondu, et d'un signe de la main, m'a désigné le divan où j'allais tant écouter ce que je dirai.
De sa voix de contralto, elle m'a dit :
"Voilà. Vous savez comment cela se passe, je crois.
Alors, avant de m'allonger, j'ai dit:
"Oui, j'ai un certain nombre de codes. Mais je ne les ai pas tous".
Dans mon roman à moi, je me dis qu'elle a dû se dire à ce moment-là, qu'analyser une enfant d'analyste, ça allait peut-être pas du gâteau tous les jours...
Mais au fond, je n'en sais rien.

C'est Benjamin, pour le jeu des sabliers givrés qui me pousse, en choisissant cette amorce chez David, à évoquer cette histoire de grain de sable dans les rouages.

16.1.09

Juste une mise au point...

Puisqu’un (ou une) internaute est arrivé(e) ici en tapant dans son moteur de recherche favori « comment se faire dévierger + image », je vais me permettre de donner quelques conseils à ce sujet, afin que les suivants qui viendraient par le même chemin ne soient pas déçus.

Tout d'abord, il faut que je te dise, mon cher internaute, que je ne saurais me poser en instructeur indispensable.
Tu penses bien que la première pipe a été inventée bien avant le premier médecin scolaire et je t'affirme qu'elle survivra à la disparition de mon corps (professionnel). Cela me serait facile de te répondre que comme tout le monde, tu vas bien finir par te dépatouiller de la question, comme tu pourras, bien ou mal, dessus ou dessous, pile ou face devant ou derrière, mais toujours probablement à l'aide de la bonne vieille méthode des essais et erreurs.

Je pourrais te répondre cela. Mais comme la plupart du temps, la réponse est bien moins intéressante que la question. Vois-tu, j'imagine volontiers qu'il y ait dans ta recherche moins de souci technique que de peur du ridicule et que ce soit d'un oeil inquiet que tu scrutes appendice ou orifice suivant ta dotation première. Ni l'un ni l'autre ne prête à moquerie et ta question non plus. Après tout, la curiosité est un organe sexuel d'une importance majeure.

Non, c'est moi que je trouverais ridicule, si je m'aventurais à te fournir une réponse sous forme de mode d'emploi détaillé, voir schéma ici, suivre le tracé en pointillé de là à là, faire halte au premier palier et décapsuler en rétropédalage.

Et puis, pour tout te dire, j'ai un petit problème avec la notion de virginité. Si tu es un garçon, elle n'est pas définie par un territoire anatomique. Tu vas prendre en compte quoi? Ta première sensation de plaisir? Si c'est ça, pffiou et hosanna au plus haut des (septièmes) cieux, garçon, tu es déviergé depuis belle lurette. En tout état de cause, tu as dû découvrir vers deux/trois ans que c'était achement rigolo de jouer avec ce truc là. J'espère juste pour toi qu'on a envoyé gentiment faire ça dans ta chambre ou dans ton bain sans te taper sur les doigts en faisant une épouvantable grimace.
Ah, me diras-tu, chère internaute, mais moi, j'sus une fille et ma virginité à moi, elle se voit tellement bien qu'elle donne même lieu à des certificats, des réparations chirurgicales et même des jugement en annulation. Et toc! Hanméalors.

Et tu serais rejointe par le lecteur qui dirais que lui aussi, il est pas d'accord parce la virginité, c'est perdu juste quand c'est un ou une qui fait à l'autre et que forcément y un truc dans un machin, on le sait, faut pas nous raconter des histoires.

Alors, vois-tu, c'est la que docteur aux cheveux gris, il poussera un gros soupir. Puis, il tâchera quand même de te dire que c'est pas si simple, que ce serait tout à fait désolant que le jeu de l'amour, du sexe et du hasard se résumât pour toi à cette étroite fonction de la pénétration.
Je tâcherai de te souffler que la déviergisation, il y a un avant et un ailleurs de la chose, et surtout, surtout, il y a des après, plein d'après qui fait qu'on est toujours de vierge de ce carré de peau là, qui jamais n'avait été touché comme cela, par cette personne là, à ce moment là, avec cette odeur là, dans cette position là.
Internaute, mon semblable, mon frère, si vraiment tu es transi de peur, je veux bien faire mon possible pour te rassurer. Mais du fond du coeur, toute explication ne sera que l'arbre qui te masquera la prodigieuse, l'infinie, l'inépuisable forêt de tes délectables et innombrables virginités.

PS: Il y a bien des chances que tu arrives ici en provenance du jeu des sabliers, dont l'amorce proposée par Kozlika était le quatrième grain, provenant des plages de Finis Africae.
Mais si d'aventure, c'est bien la requête initiale qui t'a fait débarquer ici, considère que ma proposition reste entière.

14.1.09

La nostalgie, camarade...

Lundi, je fus pris d’un grand coup de blues. Alors je suis allé faire un tour du côté de mes balades adolescentes.

Enfin, quand je dis faire un tour, c'est métaphoriquement parlant.

C'est la faute au premier grain de sable du sablier givré. Toutes ces rengaines des années quatre-vingts et puis cette phrase qui m'est venu sous la plume pasticheuse: "on ne devrait jamais quitter Rocamadour".

Trouvez l'original de la citation (allez, je vous aide, ça vient des Tontons Flingueurs") et vous aurez le nom de la rue que j'habitais alors. J'y écoutais Ferré plus que Lio, mais j'aimais bien quand même le nawak acidulé. Je ne chantais jamais, parce que je n'ai jamais eu de feed-back suffisant pour émettre deux notes d'affilée. Mais je connaissais des centaines de vers et je transformait mes chansons préférées en poèmes.

Je me demande ce que vaut une adolescence qui n'est pas scandée par des mots précieux, chéris entre tous, accompagnant les pas d'une ballade tardive ou brumeuse, durant ces heures indispensablement soustraites à la famille et à l'école.

Qu'est-ce que ma rue s'y prêtait bien! C'était, à flanc de colline, une rue étroite et pleine de charme, dont la fin pavée débouchait sur une immense volée de marches qui descendaient vers les vieux quartiers. Par endroit, le mur d'enceinte se doublait d'un indestructible mur romain large et tortueux. A d'autres, des points de vue brefs et splendides ouvraient sur le fleuve et la rose colline d'en face, et l'on y recevait par bouffées la rumeur de la la ville, les lumières sur l'eau et les avertissements enroués des péniches abordant le tournant.

J'y ai des souvenirs de brouillards à ne retrouver son chemin qu'en suivant le trottoir, de neige tombant en flocons mous sous les réverbères, d'un figuier saugrenu accroché à la pierre et comme tout le monde, de peines de coeur pleurées à pleins caniveaux.

Bien sûr, j'ai bien fait de quitter M..., bien sûr, comme je l'ai dis, je ne reviendrai pour rien au monde dans les années 80. mais je sais que la beauté, le charme de certains lieux de mon enfance ont tout autant compté dans ma construction que les savoirs qu'on m'a offerts. Et je sais parfaitement pourquoi j'ai encouragé ma fille cadette à choisir un lycée un peu distant, plutôt que celui que je vois de ma fenêtre. Indépendamment de ce qu'elle y fait, je compte pour apprentissage inestimable, ce qu'elle égrenne le long du chemin.


La phrase en italique est l'amorce choisie par Malgven, pour le deuxième grain du sablier givré. et elle vient du blog de Zub.

13.1.09

femme des années 80


Et si, je me disais l’autre jour après avoir entendu une programmation musicale appropriée, et si la femme des “yeux revolver” (Marc Lavoine) et la “femme libérée” (Cookie Dinger) était une seule et même personne.
Comme la frappe pile ou face, en rouge et noir d'un même profil de Cendrillon sous les sunlights des tropiques. Pourvu qu'elles soient douces, les brunes ne comptent pas pour des prunes, mais cela suffit-il à sauver l'amour?

Retourner en arrière, dans ces nuits de folies, chercher le partenaire particulier- au fait il est libre Max?-avoir besoin de rien mais envie de toi, et pour un aventurier au coeur de loup, déclencher des ouragans et tous les démons de minuit...
"Etienne, c'est mon mec à moi et tu danses avec lui?!!"
Et de pleurer des rivières...

Confidences pour pour confidences, même si la musique est bonne (?), dès que le vent soufflera, je rappelle Joe le Taxi et je repars à Rocamadour. (On ne devrait jamais quitter Rocamadour.)

Parce que, les histoires d'A. finissent mal en général.
Alors, chacun fait ce qu'il lui plait, mais personnellement, non, je ne retournerai pas dans les années 80.

C'est en retard, mais c'est quand même un sablier givré.
Sur une amorce proposée par Agaagla, piquée dans une vie rêvée

5.1.09

Au Guil An 9


(Le Guilvinec)
Au gui l'an neuf
et les jeux de mots vieux comme mes robes
Ou bien comme les vieilles coques
Au Guil, an 9
c'est sûr
si vous venez
je vous embrasse.

La consigne était de Kozlika...

3.1.09

Anastasie risque d'être le prénom le plus courant en 2009

Je me souviens que beaucoup ont haussé les épaules quand certains d'entre nous ont exprimé nos craintes quant à la permanence de la démocratie si le Présiprince était élu.
Fallait pas exagérer et pousser Marianne dans le lisier, quand même.
On restait entre gens de bon ton.
On est pas chez Poutine ni chez Khadafi.
Les contre-pouvoirs existent, que diable.
Le parlement, la presse, la télé, toussa, toussa.


Mais vla-t-y pas, on apprend que, faute au hasard malencontreux, à la pernicieuse technique et à la malivole chance contraire, le site médiamétrie est dans l'incapacité de fournir le taux d'audience des voeux présidentiels...
Non?
Si!
Cliquez donc sur l'image, ou rendez-vous à cet endroit


A noter que le site de médiamétrie n'affiche toujours pas ce fameux résultat, ou alors, il est particulièrement bien caché sur son site.

On parie combien qu'il est calamiteux?
On parie combien que dans notre société de spectacle, la baisse d'audience est plus significative encore que toute enquête sur la prestation elle-même?

Faut-il lancer un groupe sur fesse-bouc "groupe de ceux qui militent pour savoir combien de Français ont décidé qu'ils n'avaient plus rien attendre des gesticulations présidentielles hors le pire?"


Et puis, dans la série "Ne laissons pas les chacals brouter nos idéals, il y a chez l'âne Onyme, la lettre vibrante d'un médecin psychiatre qui refuse de revenir au XIX° siècle.


Pour ceux qui ne connaissent pas Anastasie : voir ici

2.1.09

La patience du merle



Branche d'hiver.
Le merle s'est juré d'attendre
sans bouger
l'éclosion de la première feuille.
Résolution
de début d'année : on sait
ce qu'il en est.

31.12.08

C't'à quel sujet?


(pourquoi pas un petit coup de peinture avant la fin de l'année?)
Un, deux trois, je vais partir sur ce billet, comme on pousse un caillou sur un bitume sans marelle.
Je ne sais pas quoi vous dire, je sais juste que j'ai envie de vous dire.


Un, deux, trois, nous irons où ça?

L'année se clôt et nous attendons, sans savoir si c'est le grain qui vient ou l'écroulement d'un monde. Nous avons tous senti les rafales, ces pattes de chat sèches et rapides qui nous semblent jouer jusqu'à l'arrivée de la morsure.

Un gens-que-j'aime est dans l'attente d'un diagnostic. Je sens sa fatigue à dire, je sens que son premier fardeau est de devoir porter non seulement ses questions mais celles des autres. Je voudrais trouver une forme de silence attentif. Un monde peut-il se porter du bout des doigts?

J'ai laissé mon année de travail finir sans grâce. Sans drame non plus. Je sais un peu mieux ce que je ne ferais pas, parce que, tout simplement, quelque soit la façon dont on le tourne, l'habille et le truque, ce n'est tout simplement pas éthique. Et laissez-moi le temps d'écouter avant de me demander d'agir, ou bien vraiment, vous n'avez rien compris du soin, rien entendu de la plainte qui monte partout.

Quatre cinq six, cueillir des cerises.

En Sibérie, ce seront des framboises. C'est bien, un voyage, dit l'homme aux quatre-vingt seize défauts, ça prend l'avant et puis encore l'après. L'avant a commencé. Je me mets doucement au cyrillique. J'ai rendez-vous avec des ancêtres, mais aussi avec une très jeune fille qui avait quinze ans lorsqu'elle partit seule au Cap Nord. J'ai beaucoup de tendresse pour l'inconscience qu'elle mit à trouver cela naturel. Et je salue rétrospectivement les obscures puissances tutélaires, ou bien quelque chose d'un instinct de survie suffisamment sûr pour frôler un certain nombre de conneries sans les faire.
J'ai trente de plus, maintenant.
Il faut apprendre la prudence et puis s'en défier comme d'une porte ouverte sur le vide.

Les cerises sur les gâteaux.

Ce sont mes filles qui ont fait les gâteaux. Je les trouve belles. Et drôles. Tendres sans être malléables. Hors la toute petite, encore engluée, je trouve qu'elles prennent une place au monde qui leur ressemble pour de vrai.
Mes amis ont mangé les gâteaux. Il y en a de plus en plus à ma table. Ce que le manque d'espace et aussi parfois le manque d'argent a souvent rendu difficile devient, ici, léger. La maison est une bonne maison, contenante. Elle n'intimide pas. Je maîtrise mieux ce qui en moi doit apprendre à lâcher prise.
Cette année a vu passer entre autres, une chevrette qui aspirait au grand air, un peintre en bâtiment, une princesse en sabot... Elle attend une enfant prodigue, un chasseur d'image, l'homme d'un bout de quai, une châtaigne au chat teigne et à la voix de soleil, et, espère, si les courants s'y prêtent un jour, un suricate, un oiseau fin, une île sous le vent, une folle, une blonde, un taxi amphibie, une athée constitutionnelle, un coureur de cartes à jouer, un âne et plein de ratons laveurs.


Sept, huit, neuf, passer 2009.
dix onze douze, viser 2012.

Des adresses jolies pour ce nouvel an ! poussez votre palet jusque à ces tournants, vous ne le regretterez pas :

Une consoeur qui voulait faire dresseuse d'ours. Sans doute les effets du numerus clausus, elle fait généraliste. Et elle est à mourir de rire.
Miss Glu : une dame discrète, pas collante pour un sou, qui fait des portraits subtils sur des post-it. Il y a toujours une forme de question dans ses visages, comme une volonté d'y débusquer les contours de la mélancolie.
J'aime aussi beaucoup Planeth. Ses portraits sont plus affirmés, leur question est différente. Je ne sais pas pourquoi, et il faudrait que je prenne le temps de préciser ma pensée.
Chez "cultive ton jardin",
aujourd'hui, on ramasse le crottin, dans un superbe texte de Vargas. Mais tout le blog est une belle découverte. Il y a, derrière, sous le pseudo, quelqu'un de très bien.
Et puis, allez donc chez Dame Ciorane. Sa cuisine est de quatre sous, et parfois de quatre sous moins trois. Elle a peut être mauvais caractère. Mais du genre de cactus qu'on aime tous ici, épines dehors et fleurs bien protégées dedans.



A vous tous qui me rendez la vie plus douce, plus intéressante, plus émouvante, qui me faites rire et réfléchir, qui me donnez envie, portez vous bien, prenez soin de vous. Que l'année vous soit douce.

25.12.08

Tout compte fait, les contes de fées.

(photo Yves Barré)
Normalement, ici, aurait dû se situer un post sur "comment l'Esprit de Nouillel vient aux mères".
Ce moment où, après avoir vaguement ronchonné, biffé des tâches à faire sur des listes volantes, médit de toute espèce de fêtes organisées, on s'aperçoit que c'est finalement plutôt bien, que les enfants grandis, non seulement mettent la main à la pâte, mais l'inventent, la parfument et la décorent, avec une surprenante gourmandise et qu'au bout du compte, cette maison qui sent le vrai sapin, la sultane et le cookie chocolat-pandan, c'est bon pour le nez et le sentiment de famille.

J'aurais tâché de vous enrober cela, de gommer ici et de relever là, parce que c'est un blog, ici, pas l'ensemble de ma vie. C'est un regard complémentaire, pas une biographie. Les proches qui jettent un oeil ici en apprennent peut-être plus sur Anita que vous n'en savez sur la personne en dessous.

Et c'est pour cela que vous n'aurez pas le post prémédité.. Je viens d'assister à un téléscopage explosif de ma vie à cookies et de ma vie à pixels, qui me laisse sulcul.
Mais c'est à cause de tous vos commentaires précédents que vous aurez celui-ci.

Ils l'ont fait.

En moins d'une semaine, entre le moment de publication de ce post et aujourd'hui, ils ont réseauté, comploté, chuchoté, coopté et ils m'ont flanqué dans la face le résultat de mes divagations transbaïkaliennes. Ils s'y sont mis à plein, et ça comprend la frimousse de la plus petite qui accepte de se passer de sa mère pendant trois semaines, la malice de la toute jeune adulte qui fait ce qu'elle veut de sa paye, na!, la famille large, la belle famille, les marâtres, les fillâtres, l'homme aux 98 défauts.

Et moi, j'suis sulcul.

J'ai failli refuser devant l'importance de ce cadeau. Il n'y a que sur la toile qu'on joue avec l'idée d'un mécène. D'abord parce que dans la vie, ça n'existe pas, ou bien c'est louche et ça ne mérite qu'une esquive polie. Et puis, faut dire que j'ai clamé haut et fort que ce serait le Noël de la décroissance.

Mais ce ne sont pas des mécènes, ce sont mes proches. Ils ne viennent ici qu'avec discrétion, avec respect. Je sais très bien ce que dit ce cadeau : il dit que le but importe moins que la mise en chemin, il dit que malgré la certitude qu'aucun voyage ne peut tenir lieu de voyage, il faut savoir parfois déchirer le tissu du quotidien. Il dit que probablement, nombre d'entre eux ne trouveraient aucunement plaisant de passer dix jours en train, mais qu'ils ne discutent jamais ce qui fait bonheur à l'autre.
Il dit que ces gens raisonnables, posés, inscrits, aux manières courtoises, modestes dans leur apparence, sont pour une part dissimulée mais réelle, absolument francs-barges, joyeusement foutraques, insoucieux des normes, désintéressés et aimants.

J'ai bien tenté de protester. Mais la réponse a été sans ambiguïté : " tais-toi, foulcamp et ramène des photos."

Regarde de tous tes yeux, regarde.


PS1: l'homme aux 97 défauts est quand-même prudent. A ces dix mille kilomètres, il a adjoint un cadeau d'attache : une magnifique paire de sabots, de vrais boutou pic fait ici.
Boutou-coat, tu es une belle hypocrite! Quand je pense à ton oeil clair et innocent quand j'ai parlé de sabots! ;-)))

PS2: Elle gouaille, Anita. Mais l'autre, hier soir, elle pleurait comme un veau. (Je sais, pleurs trrrrès utiles pour fairrrrrrre Michel Strrrrrrogoff.)

PS3: Y a-t-il quelqu'un qui parle russe ici, boljémoï?

18.12.08

Paris-Irkoutsk


Vous êtes un lectorat fidèle, amical, souvent discret, drôle, chaleureux, indispensable, généreux.
Et vous ne roulez pas sur l'or.
C'est bien dommage.
Mais qui sait? Tassili a bien trouvé, pour son petit nouel, un bel homme, un vrai, avec deux b ... avec tout ce qu'il faut pour accrocher l'étoile et danser tango.
Peut-être, parmi vous, dans les silencieux, les masqués, les furtifs, il y a ce trésor de Golconde :

Un mécène.

Désintéressé.

Pété de thunes.

Culpabilisé, peut-être, d'avoir continué à gagner de l'argent en Bourse, malgré la débâcle. Ou bien enivré d'avoir touché le gros lot. Ou encore, vous avez hérité des 500 millions de la Begum et la coïncidence avec ce post est trop forte pour que vous hésitiez.

Car le cadeau de mes rêves est ici : un voyage de Moscou à Irkoutsk, sur les traces de Michel Strogoff.

Je me fous que ce soit en groupe, donc avec des gens qui ne sauront même pas quelle passionnante blogueuse je suis, qui n'auront peut-être même pas lu Jules Verne sur la fourche d'un arbre en pleurant comme un veau sibérien quand la lame de Feofar Khan s'avance vers les yeux bleus de Michel, et qui se plaindront du confort du train sans rien connaître de la différence entre un tarentass et une télègue.

Oui, oui, Perm est sans doute une ville industrielle et le Baïkal infesté de moustique...
Oui, oui.

Mais c'est Michel Strogoff, c'est la Sibérie, c'est le Transsibérien, ce sont des noms de villes qui furent les tapis volants de mon enfance et de mon adolescence, Nijni Novgorod, Kazan, Omsk, Irkoutsk.

C'est : "Regarde de tous tes yeux, regarde"
Et c'est :
En ce temps-là, j'étais en mon adolescence
J'avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance
J'étais à 16.000 lieues du lieu de ma naissance
J'étais à Moscou dans la ville des mille et trois clochers et des sept gares
Et je n'avais pas assez des sept gares et des mille et trois tours
Car mon adolescence était si ardente et si folle
Que mon cœur tour à tour brûlait comme le temple d'Ephèse ou comme la Place Rouge de Moscou quand le soleil se couche.
Et mes yeux éclairaient des voies anciennes.
Et j'étais déjà si mauvais poète
Que je ne savais pas aller jusqu'au bout.



Et peu importerait que vous ne ressembliez pas à l'impavide géant blond, je calerais mon visage contre la vitre du train et je regarderais de tous mes yeux, je regarderai et je serais en route.
La cadence du train, si vous savez vous taire, nous servira de coeur commun, il y aura des plaines et des forêts de bouleaux transparentes, et des femmes à chaque gare, nous apporteront du pain frais et du thé. Nous mettrons le morceau de sucre dans notre bouche et nous nous ébouillanterons la gorge. Cela durera vingt-quatre jours.
De retour sur le quai de Paris, vous n'en saurez pas plus sur moi-hors le fait que vous auriez rendu un être humain intemporellement heureux.


Mais vous êtes mon lectorat fidèle, amical et désargenté. Je vous aime comme vous êtes parce que vous savez, comme moi, voyager d'un mot et de quelques rêves. Peut-être certains d'entre vous sont descendus au premier paragraphe.
Pour les autres, il n'y a nulle urgence à revenir à notre point de départ.
Si vous êtes bien, si le wagon est assez chauffé, votre écran point trop embué, nous pouvons poursuivre avec Blaise Cendrars et la petite Jehanne de France jusqu'à Kharbine, en Mandchourie ou même, échangeant le flegme de Michel contre le sourire en coin de Corto, ne descendre qu'au bout de la rêverie, à Shangai.
N'oubliez pas, cette fois-ci de prendre votre tasse de thé à deux mains.
Bon voyage, et prenez soin de vous.

17.12.08

c'est vert, mais juste

Donc, le feu est vert, chez Gilsoub ou Jathénais, pour voter pour les trois photos qui vous plaisent le plus. Cette fois le thème était une couleur, mais je vous dirais pas laquelle. Comme d'hab, c'est un crève-coeur de choisir. La dernière fois, j'en ai même oublié de voter à force d'hésiter. C'est mal.

14.12.08

rumeurs.


Durant ma semaine, j'écoute des gens. Le soir, je lis des gens.
Ça bruisse, ça chuchote, ça crie, ça pleure parfois trop et souvent pas assez, ça pose des mots abrasifs, liés de colère sourde et de vie qui ne renonce pas, ça boit, beaucoup, beaucoup trop, ça fume en disant merde et souvent, ça tente de s'arrêter, ça file le joint avec un sourire, et des fois, ça fait les comptes de tout ce qui est parti en fumée, ça partage le café, discute la confiture, échange les mômes, cherche l'âme soeur, ça rompt, ça attend en débordant à plein coeur de joie et de peur de s'égarer, de ne pas plaire, ça se trouve trop vieux et ça hésite, ça remonte avec rage le cours des ans, ça regarde les passants dans la rue, ça prend des photos, avec émotion, avec ironie, avec attention, drôlement, poétiquement, cruellement.

Ça peint, ça dessine, ça gribouille, ça met de l'encre, du sépia, de l'aquarelle, du feutre, de la bombe, sur du papier, des post-it, l'envers d'un paillasson, un meuble, un mur, un amer solitaire, sous la peau. Ça esquisse, griffonne, estompe, brouille les lignes, surligne, surjoue, cherche son chat, trouve des chats, décrit des chats, attends des enfants, les perd parfois, les pleure, comme on peut, jamais comme il faut, ça se serre, le coeur, les mains, les coudes , autour de la peine, ça laisse échapper des bêtises, ça fait comme ça peut, ça tend l'oreille, guigne du coin de l'oeil, ça sourit en coin, pousse du coude.

Ça rit aux éclats, ça se marre, ça pleure de rire dans son verre, ou dans celui du voisin, ça se moque, ça daube, ça se traite, la switch à bitch, ça plume, ça habille pour l'hiver, ça s'attendrit, ça se laisse émouvoir, ça se tait, pas longtemps, ou au contraire trop longtemps, ça enterre, ça détourne les yeux, ça se referme, ça arrache la page, ça déclare que c'est fini, foutu, qu'on ne l'y reprendra plus, ça s'éteint, ça lâche prise, ça abandonne. Ça se fait un sandwich et ça clôt le sujet.

Ça resurgit ailleurs, autrement, dans la génération suivante, sous une autre identité, ça ouvre un autre blog, ça reconnait la forme d'une oreille dans la foule, ça trouve des ressemblances avec la grand-mère, ça lance une incantation, ça fredonne un très vieil air, ça tâche de se souvenir, ça rit encore, ça boit encore trop, ça discute à n'en plus finir, ça partage, ça raconte, tout, le boulot, le mari, le chum, l'amante, le coming out qui s'est mal passé, la grand fête, le rendez-vous, le demi-sourire, le quart de jonc, la cuisine, la variante de la recette, ça raconte, ça cause, ça écoute, ça répond, ça intervient, ça fait un signe, ça en écrit mille, ça se donne à voir, à lire, à sentir, ça se touche, c'est touchant même quand c'est pas très bien lavé et que ça ne parle pas tout à fait la même langue.
Ça bruisse, sans fin, partout. C'est fatigant et puis ça fait du bien.

A cette commune marmite, je verse ce soir, quelques coquillages, la mer froide et belle, la roselière gonflée d'eau, un premier essai de guimauve maison, un peu molle et parfumée, une table de 5, une rangée de bottes bleues sous le sapin, des cookies au parmesan et olives vertes à se rouler par terre, un ami qui viendra peut-être, le clocher de la minuscule chapelle de Saint Vio, la pelure d'orange séchée qui flambe entre les bûches et peut-être, aussi, mon amour de toute cette vie.


9.12.08

mes nuits sont souvent plus givrées que mes jours


J'aime les manuels de savoir vivre. Non que je différencie une fourchette à bigorneau d'une pelle à homard, ni que je ne me soucie de plier mes serviettes en mitre d'évêque.
Mais je leur trouve un charme désuet et une vertu prophylactique : ils jettent une lumière cruelle et sans appel sur toute amorce de désir d'être un jour rich and famous. A la simple idée de qui il me faudra fréquenter et de quelle manière, je retourne sans regret aucun à mes verres dépareillés, mes spaghettis à l'ail et au pain de l'homme aux 99 défauts.
Reste une douce fascination pour l'art avec lequel les hommes se rassurent sur leur appartenance, en se compliquant la vie de toutes les manières possibles.
Pourtant, même en feuilletant abondamment cette littérature, il est un sujet sur lequel je n'ai pas trouvé de réponse et qui pourtant, mériterait de l'être.
Je ne dirais pas qu'il me hhhante, mais enfin, il s'agit d'un point subtil dans la symphonie du jeu social, et qui n'est abordé nulle part.
Ni chez la Berthe Bernage, ni chez le Goujon qui, pourtant, nous promet un Manuel de l'homme bon ton, ou cérémonial de la bonne société, comprenant, Des notions sur la manière de faire les honneurs d'une table, sur l'art de dépecer et terminé par un choix de jolis jeux de société, et de rondes à danser avec les airs notés, ni chez la Rothschild.

Je livre donc ma perplexité à votre sagacité :

Faut-il prévenir une relation que vous avez rêvé d'elle?

Je conçois que cela ne pose pas de problème en ce qui concerne l'Elu(e) de votre coeur.
Le "Chéri (e) j'ai rêvé de toi" tend à affermir une histoire débutante, rassure le partenaire qui fréquemment se laissera aller lui-même à une douce rêverie en imaginant combien il fut magnifique dans votre nuit. Il ne cherchera pas à voir plus loin, et vous n'êtes pas obligé de lui dire qu'il était vêtu d'un pagne fait de foulards Hermès vintage représentant des fourchettes à bigorneau.

Mais le collègue de travail n'a-t-il pas droit à une explication devant votre coup d'oeil en dessous de la ceinture et votre air immédiatement soulagé, puisque après vérification, il porte bien un pantalon? A moins que vous ne pouffiez subitement devant sa cravate ornée de pelles à homard.

Le rêve prémonitoire ne doit-il pas être immédiatement communiqué à celui qui en est l'objet? Si j'ai rêvé d'une chevrette attachée à une guirlande, broutant le chapeau (rose avec des étoiles vertes) de Mr Diafoirus, ne dois-je pas en avertir l'amie que cela concerne? (ta radio va être normale, mais si tu ne la fais pas, qu'est-ce que tu vas te faire enguirlander!)

Bon, tout ceci n'est que gaudriole et vous savez que chez moi, ce n'est qu'un chapitre de mon manuel de savoir masquer.
J'ai rêvé d'un ami.
Un ami? sur le cadastre de mon existence, sa place est minuscule, son empreinte à peine visible. Un griffonnage, mais si curieusement alerte, précis. Dois-je lui cacher que, dans ce rêve, il a, l'espace d'un sourire et d'un regard, incarné tout ce que l'amitié offre d'intemporelle sécurité, de connivence paisible, d'humour bienvenu et de liberté. Le tout, très correctement vêtu.
Dois-je le lui dire?

Ermine de Clermont-Tonnerre, Baronne Staffe, aidez-moi! Mânes d'Erasme, bloggueurs compatissants, venez à mon secours!


Ps: il est des cas où, bien sûr, la question ne se pose même pas. Si vous rêvez de Dieu assis sur la bibliothèque du présiprince, vous savez bien que ni l'un ni l'autre n'existe. Et si vous rêvez de Kouchner assis sur la déclaration des droits de l'Homme, vous savez que vous ne rêvez pas.