26.5.09

Vous n'étiez pas venu pour ça.


Ce n'est pas très souvent, mais des fois, j'ai une mauvaise nouvelle à annoncer.
Dans mon cadre d'exercice particulier, cette mauvaise nouvelle n'est généralement pas une réponse à une question posée mais une découverte.

Comment faire pour que ce soit autrement que brutal, imprévu, assommant?

Oui, madame, monsieur, je sais ce que c'est que ce signe; il n'est pas aussi innocent que vous l'avez toujours cru, cette chose là, si ancienne, avec laquelle vous vivez si paisiblement au point de n'en avoir jamais parlé à ce confrère que vous voyez si peu, cette chose-là est une cochonnerie.
Et l'enfant que vous m'avez amené bien portant repart avec un long courrier et la perspective d'un nombre incalculable d'examens, d'attente, de spéculations angoissées.
Et je ne pourrais vous y accompagner. Je vous laisse à la porte de mon confrère, avec mes voeux silencieux, les mots que j'ai tâchés de choisir en sachant qu'il ne pouvait y en avoir de doux, les larmes dans vos yeux et la colère que vous conteniez.

Il devait être question de tellement autre chose... Votre enfant rêve en classe et s'échappe et vous veniez en parler, avec confiance et crânerie, parce que la vie, vous connaissez, cette garce, vous avez su la faire cracher ce qu'elle vous devait, malgré votre passé d'anciens de la Ddass et tous les moments où vous vous êtes cogné aux murs.
Et vous aviez affuté le verbe haut et vous étiez contents de voir qu'on pouvait en sourire.
Mais ça, vous ne l'attendiez pas, et moi non plus, quand j'ai posé des mains presque routinières qui ont sonné l'alarme avant mes yeux, avant même mon cerveau.

Quand nous nous reverrons, parce que nous nous reverrons sûrement, vous serez passés dans une autre histoire et il y aura, entre nous, ce moment où celle-ci a basculé. Je sais que vous m'en voulez.
Si vous pouviez savoir à quel point je ne vous en veux pas de m'en vouloir et combien je pense à vous...

20.5.09

Encore une fille de Mai


Elle a seize ans aujourd'hui, cette autre belle de Mai, celle que j'appelle ma clandestine. Est-elle secrète, est-elle discrète?
Elle est comme ce pays-ci, en contour le plus souvent doux.
Mais parfois, parce que la lumière se fragmente, parce que le voile se déchire, parfois, sous l'acuité d'un étincelant rayon, d'un imprévisible ravissement, elle éclate au grand jour, radieuse, limpide et acérée, et me stupéfie.

Que l'année qui vient t'emballe et t'emmène, ma très chérie.

18.5.09

Je sais, c'est un tout pitit peu flou


Mais c'est pas ma faute, y faisait rien qu'à bouger!
Bon, c'était prévu comme photo du jour, et puis il y a Oxygène la bien nommée qui m'envoie ce lien-ci vers une opération escargot tout à fait digne d'intérêt...
Cela ne pouvait mieux tomber.
Contrairement à l'escargot adoptif* de Miss Bibi, qui a opéré sous mes yeux un splendide rétablissement avec double vrille enroulée et rattrapage sur la corne, dont malheureusement, il ne restera aucune autre trace que baveuse.
Ou alors très floue.

*NB : Il s'agit, bien entendu d'une adoption simple et non point plénière. Il rejoint ainsi une vaste fratrie composée de vers de terres, bigorneaux, demi-lézards, dugongs ainsi que diverses espèces de très gros chiens pleins de poils et de poneys emphysémateux.

17.5.09

It makes my day


Aujourd'hui, j'ai quarante-six ans

-alors?
-Ben...je sais toujours pas si c'est le rocher qui se végétalise ou si c'est l'arbre qui devient minéral.

-Y manque des trucs sur ta photo.
- A voui. Manquent les tites fleurs, les t'its n'enfants, les grands, le sable, le chocolat, l'homme aux 89 défauts, mon fauteuil bleu, quelques chats, le souvenir de Maxime Cornu, les framboises de Pouchkine, les pignons dans le tajine, les cléomes qui ont bien voulu germer, les tomates pas vraiment, les copains dont je connais le toucher et ceux dont je connais le style et les émotions, le campanile centré dans ma fenêtre, le hérisson du fond du jardin, mes insomnies, les collections de trucs poussiérieux qui m'attendrissent ou m'enragent, les trucs sérieux qui font pareil, un nuage, deux nuages, la lumière sur l'étang, le filet de pêche, la pluie, la colère, les bibliothèque jamais rangées et les poireaux.
-T'as toujours aimé les listes, sur ce blog. Tu veux quoi pour ton anniversaire?
- De la curiosité, s'il vous plaît. Encore, et puis encore.
Pis je veux bien mendier un bisou.

16.5.09

Le bling-bling et les plombs pétés font-ils sonner les détecteurs?


Coucou revoilou le coup du détecteur de métaux!

Comme j'ai des lecteurs intelligents et sensibles, ils auront déjà compris que je n'ai surtout pas l'intention de banaliser ou d'escamoter le fait qu'un être humain vient d'être opéré après avoir été agressé à coup de couteau dans le cadre de son travail de professeur.

Mais c'est justement parce qu'on ne fait pas joujou avec les poupées vivantes que la réaction de Darcos est totalement insupportable de bêtise.

Alors, allons-y gaiement dans le nawak.

Vous avez déjà vu une établissement de type collège moyen? Vous avez vu le nombre d'entrées et de sorties?
De grilles pourvues de buissons suffisamment touffus pour dissimuler un éléphanteau?
De fenêtres?
Vous avez vu la taille d'un couteau de cuisine?

Vous avez déjà vidé le cartable d'un élève de 6°? Vous imaginez le nombre de règles métalliques, de gris-gris, de barrettes, de -horreur!-CISEAUX qu'on peut y trouver?

Vous avez déjà vu un élève mâle de 4°, peu pressé d'aller en cours? Vous imaginez le nombre de stratégies qu'il est capable de mettre au point pour faire sonner le foutu bouzin?

Et par dessus tout, vous imaginez le nombre de gens qu'il faudrait recruter pour surveiller le machin en question?

Y a quoi? 10 ou 12 000 établissements? Et un portique, ça vaut quoi? 2000 Euros? (J'en sais rien d'ailleurs, mais moi, je vous le ferais à ce prix là!)
Allez zou, une petite commande pour soutenir la consommation. Donc, trois entrées minimum à sécuriser par établissement, hop, plus ma petite commission, plus le dessous de table, allez, je vous fais l'affaire pour 25 000 000 d'euros.

Lecteur chéri, tu sais où il faut investir tes nombreuses économies.

Remarquez qu'il y a beaucoup moins cher.
Il suffit de changer radicalement la formation du personnel éducatif. Au lieu de ces profs laxistes et gauchistes qui méritent tout autant les croupières que leur taille le gouvernement que les boutonnières que leur font les élèves, engageons des terroristes.

Car depuis que l'équipe au pouvoir s'occupe de notre sécurité, les terroristes, population courtoise et responsable, ont appris à laisser leur nom et leur adresse sur les bagages dans le train et à demander par SMS la meilleure façon de faire dérailler ceux-ci.
Ils sauront donc sans aucun doute enseigner à nos chères têtes blondes à se ruer sur les portiques pour faire sonner toutes les alarmes en criant : "retenez-moi ou je fais un malheur!"

Encore faut-il, même à ce moment là, qu'il y ait quelqu'un pour écouter.

Mais bien entendu, rien de ceci ne se produira : le but du jeu, une fois de plus, est juste d'obtenir que mémé se rendorme devant son feuilleton en se disant que l'UMP veille sur elle.
"On sait bien que tout ça c'est du guignol
suspendu au crochet du boucher
alors ne traînons pas qu'on en rigole
de cette masquarade empaquetée
que nous livre la bonne société"

11.5.09

Argoat


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D'abord, il y a la rivière.
L'une des vertus des lieux magiques, c'est de vous faire oublier que vous n'êtes pas les seuls à les aimer. Peu importe ce que vous avez lu, ce qui s'en dit, ce qui circule en milliers de photos, peu importe que la rumeur vous prévienne en défiance ou en enthousiasme de commande, Venise vous attrapera d'une ombre de chat sur le mur, les Jardins de l'Alhambra ouvriront un minuscule repli de sentier rien que pour vous.

La rivière de Huelgoat n'est pas si célèbre, ni si fréquentée. Mais le nombre de familles tout autant que les touristes des beaux jours peuvent vous faire hésiter à franchir les premiers éboulements. Faites trois pas à gauche, deux à droite, les familles disparaissent et vous voilà guettant les fées.

Ah oui, j'aime l'eau! Et cette rivière changeante me ravit qui va de la chute grondante au miroitement taciturne.
Et puis, j'ai découvert que les rochers sont à l'inverse des hommes : c'est en vieillissant qu'ils deviennent chevelus. Ce jour là, le gros rocher du Ménage de la Vierge portait une affriolante coiffure de nombrils de Vénus et de jacinthes sauvages.
Sous les arbres, le lierre était bleu sombre; je me suis souvenue que les bretons n'avait qu'un seul mot pour désigner, tout ensemble, le vert et le bleu.
Et que ce n'est pas seulement à cause de la mer.

Et puis, il y a les gens des Monts d'Arrée, leur inventivité pour faire vivre des liens et des lieux. Si vous passez, arrêtez-vous à Berrien, à l'Autre Rive. Voulez-vous une bière, un café, un livre, un pouème? Un tableau, peut-être? Ceux qui sont au mur ne vous plaisent pas? Levez-la tête, on accroche aussi au plafond.

Oh, bien sûr, le lieu connote grave. Le 22 mai, on y donne lecture de La crosse en l'Air, de l'ami Prévert.
Vous serez prévenus.
Mais comme dans tous les lieux magiques, vous avez le droit à tous les détours, même les plus improbables. Personne ne vous empêchera, si le coeur vous en dit, de vérifier les cours de la Bourse sur les ordinateurs gracieusement mis à votre disposition.

10.5.09

Politesse



Cher ami
auriez-vous la gentillesse
de tenir
la place du rêve.

8.5.09

Rencontre sur la lande


Enlarge your salamandre en cliquant dessus

Rencontré e ce jour sur la lande, la salamandre le lézard a bien voulu poser.
Et pour couper court à toute critique, non,elle il ne fumait pas la pipe! Le brin d'herbe qui dépasse de sa bouche est d'origine.

(Edit : Merci Yves! Ben moi, je croyais que c'était pas un lézard, parce qu'il était vert clair, gros et placide. Un lézard, pour moi, c'est un truc qui se tire dans une faille en te laissant la meilleure part un morceau de lui-même entre les doigts.)

4.5.09

C't'une plaisanterie?

"L'optimisme est l'opium du genre humain ! L'esprit sain pue la connerie. Vive Trotski !"

Milan Kundera articulait son livre "La Plaisanterie" autour de cette phrase, inscrite sur une carte postale pour montrer l'étau dans lequel le système politique tchèque s'était enfermé.
A cause de cette simple plaisanterie, le héros se voyait traité en ennemi du peuple et sa vie entière basculait.
D'après Le Monde, Stéphane, un menuisier trentenaire sans antécédents affichés, vient de passer 24h en garde à vue parce qu'une vague connaissance lui a envoyé un SMS disant: "Pour faire dérailler un train t'as une solution ? Et hop, au gnouf.

Le procureur se défend : Je comprends que, de son côté, la garde à vue puisse paraître violente mais, dans ce genre d'affaire, on ne peut prendre aucun risque".

C'est vrai, ça. Des fois que des innocents puissent subir un préjudice.
Moi, je crois qu'ils auraient dû autoriser les tenailles pour lui faire avouer son forfait, intention de forfait, probabilité de forfait avis sur les déraillements.

Et pour remettre une démocratie sur les rails, vous avez une solution?


Itou chez Maître Eolas.
(pt'être que j'aurais dû faire droit? au lieu de médecine?)

3.5.09

Encore des zoziaux, et des rêves aussi, perchance.


Déjà, il y a quelques années, un zoizillon m'avait fait le coup.
Dans ce temps là, il avait d'un côté, cette famille que je trouvais rapiécée, cette belle-fille à laquelle je ne comprenais rien et surtout pas la terreur que je lui inspirais, les finances en vrac, mes colères et ces assiettes qu'on flanquait par terre, le chantier ni fait ni à faire, les vêtements en vagabondage, le jardin si souvent en déshérence et le sentiment si fort de ma propre incompétence.
De l'autre, ce petit visage qu'on m'avait confié-le temps d'un repas, d'un anniversaire, d'un après-midi de jeu?-va savoir-la bouche enfantine en cerise collante. Elle m'avait déjà poliment glué la joue pour me dire au-revoir et s'était retournée brusquement avec une espèce d'urgence à dire, une intensité qui l'essoufflait et la faisait bégayer :
"vous êtes, vous êtes... ah! vous êtes une jolie famille."
Et d'envoler le dernier bisou avec la main avant de tourner les talons.
Me laissant interdite, statufiée, avec le sentiment vague que j'en reprenais pour dix ans* avec la question : c'est quoi une famille/vie/enfance/ constitution réussie?

Je n'aurais jamais rien attendu de tel de cet autre grand zoizillon, même si je ne me laisse plus prendre à l'adolescente désinvolture. Les larmes au raz des cils n'étaient pas feintes, ni le désir de rester et ce qui se bafouillait avait exactement le même sens.
Je ne sais pas pourquoi et je ne tiens pas à le savoir. Je soupçonne au loin des gens pas méchants qui se sont peut-être perdus de vue, qui, peut-être pour ne pas se faire du mal, ont oublié de se tenir chaud...
Qu'est-ce que je pouvais lui dire, à cet espèce de héron à longues pattes, sinon le houspiller pour qu'il parte à l'heure?
Dois-je lui révéler qu'il ne sert à rien d'envier qui que ce soit, que plus que toute autre, l'économie d'une vie est obscure, incertaine et, la plupart du temps, menteuse? Et pourtant, a-t-on le droit de ne rien dire, d'affirmer à un zoziau si jeune encore, qu'il n'y a ni espoir ni chemin, ni modèle ni assurance?
Et voilà que tout en lui bottant virtuellement l'arrière-train pour qu'il ne rate point le sien, je me disait qu'il faudrait pouvoir, sans peur du ridicule, lui dire : n'envie personne. Mais vole toujours, dans le verger des autres, des autorisations à rêver ta vie, à la faire plus vive, plus drôle, plus chaude que ceux qui t'ont précédé.
Et puis tu es, tu es... Ah! tu es un très chouette zoizillon.

*(c'était y a quinze. Facile.)

Elle voulait du printemps

Tili voulait du printemps.
Est-ce ma faute à moi s'il pleut?
(Et si j'avais envie de faire joujou avec le macro?)



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1.5.09

il y a vingt et un ans



Il y a vingt et un ans, j'ai poussé par trois fois et mis au monde un petit bout de zumain dont je m'émerveille, depuis et tous les jours, qu'elle soit si humaine.

Et, en toute objectivité, drôle, fine et belle.
Voui.

29.4.09

Matière à rêver



Je suis entrée en blogosphérie avec ma soeur et quelques cousins.
Des cousins d'en face, avec lesquels, pour copier Oscar Wilde, nous semblons avoir tout en commun, sauf la langue.
Je ne sais pas pourquoi j'ai longtemps lu plus de canadiens que de français, mais c'est ainsi.

Est-ce qu'ils sont très différents?
Oh, il y a bien sûr des signes qui ne trompent pas :
Quand il est écrit que ça sent le printemps parce qu'on entend de nouveau les oisea, les motos et qu'on peut enfin cesser d'entreposer son compost sur le balcon parce que le bac est libéré de ses deux mètres de neige.
Quand les recettes de cuisine sont en tasse et non en gramme.
Quand on est grano plutôt que bobo
Quand ça jure en simonac et que c'est drôle que c'en est écoeurant.
Quand ça complimente bien plus que ça ne débine, mais que ça prend pas de moufles quand ça a décidé de bitcher.
Quand, jamais, mais alors jamais, ça n'écrit que ça à la plotte à terre!
Quand ça peut voir des baleines pour de vrai et que sortir de la ville, ce n'est pas forcément être à la campagne, mais aussi être dans la nature, une nature immense, ni méchante ni bonne, à perte de vue.

Je me demande si le charme que souvent, j'y trouve en sus du contenu en soi, ce n'est pas le rapport aux connivences de langue qu'on trouve chez ceux qui se savent minorité. Une façon, parfois très discrète, et quelque soit le propos, de l'amour à l'histoire de la brosse à dents à travers les âges en passant par la musique et les potins, d'instiller un sentiment d'"être d'ici".

Je n'ai pas besoin de vous présenter Moukmouk, il est connu comme l'ours blanc et beaucoup l'ont déjà en lien.
Vous savez depuis longtemps que j'aime, d'une affection vraie, Chronique blonde, Tassili et Pierre-Léon.
Je lis depuis le début Daniel Rondeau. Pas qu'on copine, hein, je crois pas qu'on ait échangé plus de deux mots mais il a une vraie plume. Je crois que c'est chez lui que j'ai lu la superbe définition du blog : " être tout nu dans une chambre et attendre que quelqu'un allume la lumière".

Je vais aussi chez la Fêlée et son chum l'Ex-ivrogne que je ne lis jamais sans penser à la chanson de Ferré : "Richard, ça va?"
Il y a des fulgurances chez Miss Klektik et les trucs zarbis de l'Enclume des jours.
Il y miss Aboumrad qui est partie enseigner dans le très, mais alors le TRES grand Nord. Sort-on indemne et sans trace du Nunavut?

Oh! Et puis si en chemin à la poursuite de l'homme qu'a lu l'homme qu'a lu le blog de celle qu'a vu l'orignal, vous trouvez d'autres pépites, soyez gentils, partagez...

28.4.09

Le premier mai, défilez masqué!

(Mais pas de blagues, hein les gens! Ne prenez pas les VRAIS, sauf si c'est nécessaire. Sinon, laissez les stocks tranquilles pour le jour où ça sera, hélas, nécessaire.)

27.4.09

Drôles d'oiseaux.


J'étais partie pour faire quelques photos.
Tites fleurs, zoziaux, brins d'herbe.
Des vagues, tiens! 2566 photos de vagues, spa beaucoup, non? Une de plus aurait bien fait mon affaire.
donc, je suis partie vers la dune de R. parce que d'un coté, y a les vagues et de l'autre les zoziaux. Ou les papillons.

En approchant, y avait comme un bruit.
Pardon.
Y AVAIT COMME UN BRUIT!
Genre BOUM BOUM BOUM TCHISSSSSS BOUM BOUM.

Palsambleu, me suis-je dis, car toujours, je jure élégamment pour ne point souiller mon for intérieur.
Y a rave-méga-teuf à la vieille usine.

Vous avez déjà essayé de photographier des tites fleurs avec de la techno en fond sonore?
Enfin, je dis la techno... Déjà que je patine à reconnaître la gavotte de la polka, alors savoir si c'était du trance goa ou de la techno tribe...

Juste que ça faisait un gros bout de périphérique dans mon petit coin de dune et que dépitée, ronchonne et fumasse j'étais.

Galapiats. Petits cons égocentriques. Pollueurs. Vont faire rater les couvées de pipistrelles à écailles rouges. Laisser des papiers gras. Raides défoncés. Ptits cons.

A ce stade là, Anita n'avait qu'une alternative. Rentrer chez elle. Bougonner. Se faire plaindre par l'homme aux 90 défauts.

Ou bien aller y voir.
Vous pensez bien que j'y suis allée.


C'était fin de teuf. Ne restaient plus que les murs sonores et quelques groupes. C'était presque parfaitement propre et une toute jeune fille enroulée dans un sac de couchage m'a sourit d'une frimousse endormie et et sereine. Ses copains étaient ivres, sans excès finalement, détendus. Ils avaient été sages et avaient désigné à l'avance ceux qui conduiraient.
Tout pour plaire.
J'ai refusé le chouchen et je me suis assise.
J'ai passé un moment délicieux et j'ai de très jolis portraits de jeunes gens beaux, courtois et doucement pétés. Adorables zoziaux.

Les gens, de loin, c'est du bruit.
De près, c'est des gens.

26.4.09

D'une urgence.

Il reste deux semaine pour sauver les films de Pierre Etaix.

A quatre-vingts ans, Pierre Etaix, clown, dessinateur et cinéaste ne peut plus montrer ses films.

Ses cinq longs métrages (dont quatre co-écrits avec Jean-Claude Carrière)sont aujourd'hui totalement invisibles, victimes d'un imbroglio juridique scandaleux qui prive les auteurs de leurs droits et interdit toute diffusion (même gratuite)de leurs films.

Alors, si comme moi, vous souhaitez comprendre les raisons de ce rapt culturel et signer la pétition pour la ressortie des films de Pierre Etaix, visitez ce lien:

Pétition de l'association des amis de Pierre Etaix



Il faudrait 50 000 signatures avant le 10 mai, date à laquelle l'association remettra la pétition à Madame Albanel, juste avant l'ouverture du festival de Cannes
De fait si chacun des signataires déjà listé ramène un seul comparse, le quorum sera atteint.
Vous avez sûrement fait des choses plus idiotes dans votre vie que de soutenir ce poète délicieux.
Après avoir sabré la pipe de M. Hulot, faut-il couper la chique au clown Yoyo?

D'une découverte scientifique de première importance.

Le gène de la mauvaise foi vient toujours de la famille de l'AUTRE PARENT.

25.4.09

Celui qui le fait

Libération se fait l'écho d'une nouvelle espèce de téléréalité, basée sur la célèbre expérience de Milgram.
Pour ceux qui n'auraient pas bénéficié, comme je l'ai fait, d'un généreux et tout à fait suffisant "cours de psychologie médicale"-soit 10 h en deuxième année, je rappelle le principe de la chose.
Vous, étudiant en psychologie, vous êtes l'expérimentateur. Votre tâche est, sous un prétexte quelconque, de tester la résistance à la douleur d'un sujet. Pour ce faire, vous lui envoyez de petites décharges électriques, puis des décharges de plus en plus forte.

Bien entendu, votre cobaye est un comédien, les fils sont débranchés et c'est vous le sujet de l'étude, mais vous n'en savez rien. Le but de l'expérience, ce n'est pas de montrer la résistance à la douleur de celui qui simule la grenouille choquée à 220 volts, mais de montrer votre propre résistance à l'autorité du chef de laboratoire qui est en train de vous faire commettre une authentique saloperie.

Dans le cas qui préoccupe Libération, l'expérience a été appliquée au jeux télévisés et c'est un candidat qui croit sanctionner les erreurs de son coéquipier par des décharges de plus en plus forte.
Le but, comme dans l'expérience initiale est de démontrer que la soumission fait de nous, braves types pourtant, des bourreaux.

Je suis bien incapable de jurer que jamais je ne ferais partie des appuyeurs de bouton rouge.
Mais je suis assez contente, à presque vingt-cinq ans d'intervalle, de rééditer ici ce que j'écrivis dans ma copie d'examen, au risque (minime) de me faire retoquer :

Il est certain que la décharge électrique occasionne une douleur dont la simple pensée nous fait frémir.
Mais se voir brutalement confronté à l'existence de son propre sadisme, et pire, à son étendue, est une douleur que je vis comme tout aussi grande, et plus délabrante peut-être, car plus insidieuse. Comment les étudiants ont-ils été traités, comment se sont-ils traités, après avoir découvert qu'ils étaient capables de ça?
Il y a donc ici deux catégories de sadiques.
Ceux qui appuient sur le bouton à des fins de démonstrations scientifiques.
Ceux qui les regardent faire.
A des fins de démonstrations psychologiques.

Quant à faire la même chose à des fins de divertissement...

Des fois, hein, la psychologie expérimentale me pue au nez encore plus que la télé.

22.4.09

Poirambo est de retour (et il n'est pas content)

La publicité pour les armes étant tout aussi interdite que celle pour le tabac, et dans la droite (!) ligne de la modification de l'affiche représentant Jacques Tati, la cinémathèque de Plussécon en association avec le centre culturel de Plussamarche s/Lebonpeuple vous présente l'affiche de sa rétrospective Rambo :

21.4.09

Pourquoi/Pourquoi pas?

Pourquoi pas montrer des corps?
Mais pourquoi montrer des corps?
Pourquoi une représentation artificielle serait moins parlante, moins pédagogique qu'un cadavre momifié?
A l'heure où les techniques 3D, la diversité des matériaux permettent une foule de combinaisons pour approximer presque à la perfection, la couleur, la texture et les proportions d'un corps, quel est le bénéfice d'exposer de l'ancien vivant?
Parce que là, c'est du vrai?
C'est du vrai momifié, racorni forcément par la technique de conservation.
C'est plus juste, plus authentique?

Mais pourquoi croyez-vous que les futurs chirurgiens continuent, continueront probablement très longtemps à s'entrainer sur des cadavres?

Justement parce qu'il n'y a pas de vrai. Il y a du faux, oui parce que je ne vais pas prétendre qu'un fémur peut pousser à la place d'un humérus.

Mais il n'y a pas de plus vrai fémur que d'autres. Il y a une infinité de variantes, d'aberrations de localisation, de veines qui passent devant au lieu de derrière, comme il y a une infinité d'appendices vagabonds, de reins flottants, de rameaux sensitifs farceurs, d'ectopies, de limites de la normale, d'humains toujours humains qui jamais ne se découpent toujours parfaitement selon le pointillé.

C'est parce qu'ils savent que l'anatomie est toujours menteuse que les apprentis chirurgiens s'entrainent à débusquer, inlassablement, le variable, le fluctuant, voire l'extravagant. Pas une seule fois. Des dizaines et des dizaines de fois, jusqu'à ce que le paysage leur semble familier au delà de la différence de chaque corps. Et un bon chirurgien, toujours, se méfiera de trop savoir.

Il n'y a pas de corps plus vrai qu'un autre.
Pourquoi ne pas en avoir pris des faux, alors, pour cette exposition si controversée d'Our Body?

Parce que cela n'aurait pas fait un rond?

L'obscène, ce n'est pas un testicule nacré, une aorte ourlée, le papillon d'une thyroïde.
L'obscène, c'est le pognon et l'art de tout rentabiliser, y compris un chinois mort.


Voir aussi chez Kystes.