6.6.09

Quelques trucs qui ne feront pas un billet.


Avant, je considérais comme un luxe abouti que de pouvoir lire, sans hâte, le journal du jour à la terrasse d'un bistrot. L'encre, l'odeur du café et celle du croissant, la plage de temps effiloché aux pages une à une, la rêverie et le regard en coin, formaient un présent délectable qui soutenaient l'apprentissage des nouvelles du monde.
Pourquoi je n'aime plus lire le journal?
Peut-être parce que j'ai bien conscience qu'il n'y a pas d'ailleurs, que c'est bien dans mon monde à moi que se passe cet acharnement à éviter de vivre ensemble, cette acceptation de la profonde laideur de nos traces, ces primes continuelles au cynisme. J'en suis d'autant plus consciente que les choix qui président actuellement à la gestion de ce petits bout de territoire heurtent absolument tout ce à quoi je crois.
Je n'aime plus le journal qui ne me renvoie que mon impuissance.
Mais j'irais voter quand même.

On nous demande aujourd'hui de ne pas oublier les américains. Gardons-nous en. Aujourd'hui, ce sont les Anglais qu'il fallait oublier.


L'avantage des créateurs dont on aime pas les productions, c'est qu'ils vous rappellent l'autorisation de faire comme bon vous semble et qu'en matière de chant, de danse, d'écriture ou de peinture, l'erreur ne lèse finalement personne. C'est un peu moins vrai en architecture.

Cette nuit, j'ai sauvé un enfant, j'ai souri à la gendarmette qui décidait de ne pas sanctionner l'absence de ma ceinture de sécurité et j'ai, très rapidement, reconnu que si cet autre enfant était différent des autres, c'est qu'il savait voler. Comme moi. Ou comme j'ai su faire, peut-être. C'était une nuit bien remplie.

J'aime toujours la maraude et dormir dans des endroits dont je n'aurais jamais entendu parler sans mon goût des segments blancs sur les cartes routières et des signes cabalistiques qui disent qu'il y un mégalithe à la première à droite après le franchissement de la voie ferrée. Les digitales étaient en sus.

3 commentaires:

JEA a dit…

@ C'était une nuit bien remplie...

Une nuit à la Folon ?

Marianne a dit…

Tu n'es surement pas impuissante , tu en donnes la preuve quelques lignes plus bas .

Oxygene a dit…

Si ça ne fait pas un billet, ça a quand même une sacrée importance pour l'enfant dont tu as sauvé la vie! Que tes maraudes soient toujours aussi riches !