Au départ, ce blog devait être une sorte d'anfractuosité, un coin semi-déplié de ma propre vie, un libre court, un machin, quoi, où je pourrais faire se côtoyer des petits bouts de trucs, un atelier de mise en forme des pensées traversières, un fronton à écouter l'écho.
J'aimais bien pouvoir y laisser courir mon goût de la petite fleur et de la quantité négligeable, ma tendresse pour le prochain que j'aime parfois mieux à distance, j'ai bien aimé constater que mes tites photos pouvaient faire plaisir à d'autres, bref je me satisfaisais parfaitement que la pêche à la baleine vive au gré des flux, sans pour autant casser trois pattes à un canard.
Mais voilà, ils ont élu un sagouin qui a nommé plein de désastreux autres sagouins et, maintenant, quand je jette mes filets, j'ai plein de vieux trucs rances dedans et des nouveautés proliférantes que je trouve tellement inquiétantes.
Faut-il les rejeter immédiatement? Mais les rejeter à l'amer, n'est-ce pas les laisser poursuivre leur pollution sournoise? Les moisissures n'aiment pas la mise en lumière, c'est bien connu.
La pêche à la baleine commence à sentir quelque peu la décharge.
Mais j'aurais beau brailler qu'on me rende le Pausilippe et les jardins d'Italie, j'ai le nez sensible et je ne peux le fermer. Je cours bien après les miettes de mon insouciance (faire de moi, la colossale flemmarde, une militante! Ben coudonc, comme on dit en face, fallait vraiment qu'ils mettent le paquet!), il n'empêche que je bous une fois par jour.
Allez, cette fois-ci, je vous incite à écrire au Maire (zump, bien sûr) de Colmar. Sous prétexte que les lycéens ont manifesté avec une certaine impolitesse envers les forces de l'ordre, (ce qui reste, d'ailleurs à démontrer) il a coupé la subvention des voyages scolaires prévus cette année.
Donc, nous conclurons qu'aux yeux de ce monsieur :
- 1) Les voyages scolaires ne sont pas un objet pédagogique. Ou bien alors il faudrait admettre que la Région puisse supprimer, pour les mêmes motifs, son aide à l'achat de manuels scolaires. (z'ont qu'à aller sur gougueule qui a un partenariat avec l'Education Nationale)
- 2) Les lycéens ne sont pas des individus, mais une peuplade. Il n'importe pas qu'on sache précisément qui a fait quoi. Si ce n'est toi, c'est ton voisin de classe. Et toc. D'ailleurs, la prochaine fois que quelqu'un me tire la langue dans ma promenade dominicale, je fais couper l'eau à tout le quartier. ( Le problème, c'est que, quand on traite les gens en peuplade, on n'incite pas à les faire agir en concitoyens, mais ça, Monsieur le Maire s'en fout. Jusqu'en 2013.)
- Monsieur le Maire est le seul propriétaire des sous de la commune. Peu lui chaut que 2 français sur 3 sympathisent avec les mouvements de protestation. Dont peut-être les parents de ces jeunes gens, qui ont déjà payé la subvention par le biais de leurs impôts locaux. (N'avaient qu'à pas pondre de la graine de gauchiste. La prochaine fois, c'est les allocations familiales qu'on supprime aux-mal votants.)
Des sagouins.
A part cela, je vais encore tenter d'avoir des pieds d'alouettes bleus, parce que l'espoir fait vivre, même si mes pieds d'alouettes font surtout vivre les escargots.
7 commentaires:
Je connais bien Colmar... Je ne sais pas s'il y a déjà eu un maire qui ne soit de droite droite ! Je pense que beaucoup de Colmariens doivent être tout à fait d'accord pour cette rétention financière.
C'est étonnant qu'un élu, censé connaître au moins les textes fondamentaux de notre République prenne des décisions tout à fait contraires à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Il s'agit en effet d'une punition collective. Lesquelles sont d'ailleurs interdites dans nos établissements scolaires puisque contraires à la Loi.
En 1940, la même Déclaration ainsi que la devise de la République ont été supprimées. Sans doute nous acheminons-nous vers des décisions du même type si nous laissons ce genre d'individu n'en faire qu'à sa tête.
« Lorsque le conseil municipal décide d’allouer une subvention à un tiers, il prend une décision individuelle créatrice de droits. Dans son arrêt Ternon du 26 octobre 2001, le Conseil d’État a jugé que les actes individuels créateurs de droits ne peuvent être remis en cause qu’à la double condition qu’ils soient illégaux et que leur retrait intervienne dans un délai de quatre mois à compter de leur adoption. Si ces deux conditions cumulatives ne sont pas remplies, la décision individuelle d’attribution de subvention du conseil municipal ne peut être remise en cause, que ce soit par le maire ou par le conseil municipal lui-même. Toutefois, si la décision d’octroi de subvention est assortie de certaines conditions et que celles-ci ne sont pas remplies par le tiers bénéficiaire, la subvention ne doit pas être versée.»
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Et coupons l'accès à internet de z'eux qui n'apprécient pas les méthodes de répression . Enfin un pays sous contrôle ou il fait bon vivre !
Bienfait me voila anonyme , coucou c'est moi Marianne qui aime l'ordre et les gens qui le font respecter .
Vaut mieux t'entendre gueuler que ne plus t'entendre... Et puis ta colère est juste et à peine assez abondante. Il parait que c'est bon pour le coeur, lâche pas.
Ça c'est gentiment dit.
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