23.10.08

lumières.


Chez Gilsoub et Jathénais, il y a des lumières.
Comment en choisir une?
En dehors de celle, atroce, d'une cabine d'essayage de maillot de bain, y a-t-il de laides lumières?
Ce n'est pas la première fois que j'hésite dans cet échange amical de coins de rue et images du monde, tant j'ai de plaisir à voir la variété infinie que soulève un même thème.
Mais la lumière?
Quand j'étais toute petite étudiante, j'avais un appartement sans confort. Mais lumineux.
Le suivant fut haut, très haut perché. Mais lumineux. Le troisième était bruyant. Mais il s'inondait de rose et de pêche au levant et au couchant.
Plus tard, j'eus une maison avec de toutes petites pièces. Et quinze ans de travaux forcés. Mais de ma chambre avec sa stable et douce lumière du nord, je pouvais suivre dans une enfilade en biais de portes gris clair, les lumières de sud et d'ouest jouer sur la chaux jaune et le jardin vert.
Et maintenant, j'habite un endroit, où dix, vingt fois dans la journée, je lève le nez avec un extraordinaire sentiment d'appétit. Le bleu, le gris, le doré si large des heures du soir me fait l'effet saisissant d'un pain d'épices ou d'un macaron. Aucune photo ne vous rendra le compte exact de cette brume sur la rivière, qui change le vol du héron en signature aérienne d'un tableau magique, le velouté des feuilles lavées d'impalpable crachin, ni le grand, l'immense bleu paisible de cet été indien et consolant.
Ce qui ricoche sur un sable si blanc qu'il en est cassant. Ce qui s'attarde aux pignons. Ce qui s'émiette dans les sous bois. Ce qui brille dans les interstices et reste au creux des rochers. Ce qui veille, comme l'oeil de la mer.
La lumière, les lumières. Toutes. Accidentelles ou programmées. Le même "aah!" de contentement devant l'arc en ciel ou le feu d'artifice. Le même sentiment d'une faveur imprévue, le même ravissement.

La photo que je vous livre ici n'a aucune valeur technique. Pensez juste à moi, riant de voir que décidément, dans ce pays où je vis, il fait ensemble soleil et pluie dans l'espace et l'instant d'une flaque d'eau...

Alors, je les aimes toutes, ces photos de là-bas. Je vais me donner encore un peu de temps. Mais n'espérez pas me voir faire un choix éclairé...


PS : vous avez le droit de voter, vous aussi. Pour savoir comment faire, c'est là.
PS 2: oui, oui, je sais. Ça s'appelle refiler le bébé.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu en parles très joliment, de cette lumière qui me manque tellement dans mon appart parisien (sa contrepartie étant qu'il y fait toujours frais même quand la canicule sourd à l'extérieur, que le bitume fond et que les gens ne parviennent pas à se débarrasser de leur moiteur...)
Ma prochaine demeure, je la veux lumineuse, lumineuse, lu-mi-neuse !

Valérie de Haute Savoie a dit…

Je me réjouissais de voir le résultat lié au sujet si vaste de la lumière et te lire après avoir vu toutes ces photos si belles, parfait mon plaisir !

Anonyme a dit…

Difficile de faire un choix....Ton texte est magnifique sur la lumière de chez nous !

Anonyme a dit…

Comme je te comprends ! Les lumières de nos lieux (maison, et aussi n'oublions pas le bureau) sont tellement importantes.
Toi tu en parles avec poésie, et je t'en remercie !

Unknown a dit…

Ah, oui, tu parles très bien des lumières diverses et naturelles, qui nous font des clins d'yeux.
Et j'aime particulièrement les lumières de Bretagne.
Chaque pays, chaque maison a sa lumière.
Et moi aussi j'ai choisi des appartements lumineux : je trouve ça très important.
Et pourtant ma photo illustre le thème avec une lumière artificielle.
Mais tu as raison : pas facile de choisir dans cette galerie !

P'tit patapon a dit…

Et chaque matin ,le corps à peine sorti du silence de la nuit ,il s'avançe avec la concentration d'un funambule vers la fenêtre claire du corridor...Il vient saluer la lumière du jour

P'tit patapon a dit…

Et chaque matin ,le corps à peine sorti du silence de la nuit ,il s'avançe avec la concentration d'un funambule vers la fenêtre claire du corridor...Il vient saluer la lumière du jour