17.10.08

celui qui parle peu


Celui qui parle peu, souvent,
laisse sous ses pas
l'équivoque sillage
d'un qui vivrait sur ses réserves
d'un qui observerait derrière ses paupières
comme sous le filtre de persiennes
défiantes et protectrices
d'un qui jugerait à huis clos
nos brouillons irréfléchis.

Si je parlais peu
je marcherai
toujours au ras de l'écume
ou bien je gribouillerais
ou bien encore
dans un atelier silencieux
éclairé de biais
j'ordonnerais des pièces
minuscules et compliquées
avec de très petits outils d'horloger

Mais je parle beaucoup
des fois même
je lève les bras
et j'use de l'anathème
avec des grand cris.
Alors je dis
que celui qui parle peu
est un homme empêché
un profiteur
de la parole de l'autre


Je ne veux pas voir
combien je me fatigue
et comme j'aimerais
un jour
être le caillou
plutôt que le torrent.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Un homme qui parle peu, j'en suis un et je profite — je bois, je savoure — les mots des autres, pour mieux m'en servir, pour mieux les resservir, c'est excellent d'en profiter comme ça… mais avec respect, toujours.

J'ai toujours pensé qu'il fallait entendre et comprendre avant de dire, mais peut-être que je me trompe ?

Bises silencieuses ;-)

Anonyme a dit…

Continue à être le torrent, ceux qui n'ont pas les mots ne sont pas plus heureux. (chui pareille ;0))
pi tu vois ton texte, il coule de source!

Anonyme a dit…

Une femme qui parle peu, j'en suis une... Mais je ne vole rien moi !