Je me souviens de la première fois où je l'ai vue. Je savais, à une espèce de frémissement, qu'il s'agirait d'une vraie rencontre, sans plan, sans calcul, sans aucun autre tracé qu'un point d'impact aussi discret que définitif. Je me souviens du sillon qui s'était ouvert au premier regard, du sourire, du sentiment que je ne m'étais pas trompée.
C'était la Baie d'A.
Je me souviens de la première fois où je l'ai vue. Je savais, à une espèce de frémissement, qu'il s'agirait d'une vraie rencontre, sans plan, sans calcul, sans aucun autre tracé qu'un point d'impact aussi discret que définitif. Je me souviens du sillon qui s'était ouvert au premier regard, du sourire, du sentiment que je ne m'étais pas trompée.
C'était A.
Avec un soupçon de malignité, j'avais offert à la seconde un petit caillou de la première. Un soupçon? Un bon kilo dans une caisse de criée, ouiche! Ces petits cailloux n'ont l'air de rien, ils sont gris, doux, ovales plutôt que ronds. Ils tiennent un instant dans la main, puis s'égarent sous un meuble, dans une soucoupe, inaperçus, benêts, presque.
Seulement voilà. Sous leur granit insignifiant, ils cachent le pouvoir redoutable, patient et imparable, d'amener ou de ramener sur ses grèves, celui qui les a acceptés.
Ils s'aident parfois de grands et doux amoureux des bateaux.
Au besoin, d'ailleurs, ils recrutent d'astucieux ramendeurs de filets.
Ils attendent le temps qu'il faut.
A. vient de décider d'acheter une maison. Là, tout près de la Baie d'A.
Les complices sont heureux.
Ça existe, les sourires de caillou.
9 commentaires:
ne pas cliquer sur votre photo
sous peine
de voir le mystère du A s'estomper...
Une petite larme vient de tomber dans le thé .....Ben, voilà une affaire rondement menée , le temps d' un aller retour de la marée . Foi de bigoudène, la bilig ne saurait tarder !
Ouaipe, bien content.
KA
Dominique A ?
http://www.youtube.com/watch?v=w23I5aRnJK0
Alors c'est vrai que le creux de la première lettre d'atlantique est parsemé de petits cailloux ? Ils doivent bien s'amuser, ceux du A à faire des ricochets.
Je l'jure, me suis défendue du mieux que je pouvais mais le jus de caillou, les peignoirs en éponge, les biligs et autres sardinières me font craquer. Grave. Sans parler des maisons de pêcheurs qui vous hurlent « je suis à toi ».
A moins que ce ne soit l'inverse…
Ah, je comprends mieux aujourd'hui !
et le phare !
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