29.10.08

Méditation du jour.

Quand le sage montre la lune, il y a toujours des gens pour fixer l'idiot qui regarde le doigt. En ricanant.

23.10.08

lumières.


Chez Gilsoub et Jathénais, il y a des lumières.
Comment en choisir une?
En dehors de celle, atroce, d'une cabine d'essayage de maillot de bain, y a-t-il de laides lumières?
Ce n'est pas la première fois que j'hésite dans cet échange amical de coins de rue et images du monde, tant j'ai de plaisir à voir la variété infinie que soulève un même thème.
Mais la lumière?
Quand j'étais toute petite étudiante, j'avais un appartement sans confort. Mais lumineux.
Le suivant fut haut, très haut perché. Mais lumineux. Le troisième était bruyant. Mais il s'inondait de rose et de pêche au levant et au couchant.
Plus tard, j'eus une maison avec de toutes petites pièces. Et quinze ans de travaux forcés. Mais de ma chambre avec sa stable et douce lumière du nord, je pouvais suivre dans une enfilade en biais de portes gris clair, les lumières de sud et d'ouest jouer sur la chaux jaune et le jardin vert.
Et maintenant, j'habite un endroit, où dix, vingt fois dans la journée, je lève le nez avec un extraordinaire sentiment d'appétit. Le bleu, le gris, le doré si large des heures du soir me fait l'effet saisissant d'un pain d'épices ou d'un macaron. Aucune photo ne vous rendra le compte exact de cette brume sur la rivière, qui change le vol du héron en signature aérienne d'un tableau magique, le velouté des feuilles lavées d'impalpable crachin, ni le grand, l'immense bleu paisible de cet été indien et consolant.
Ce qui ricoche sur un sable si blanc qu'il en est cassant. Ce qui s'attarde aux pignons. Ce qui s'émiette dans les sous bois. Ce qui brille dans les interstices et reste au creux des rochers. Ce qui veille, comme l'oeil de la mer.
La lumière, les lumières. Toutes. Accidentelles ou programmées. Le même "aah!" de contentement devant l'arc en ciel ou le feu d'artifice. Le même sentiment d'une faveur imprévue, le même ravissement.

La photo que je vous livre ici n'a aucune valeur technique. Pensez juste à moi, riant de voir que décidément, dans ce pays où je vis, il fait ensemble soleil et pluie dans l'espace et l'instant d'une flaque d'eau...

Alors, je les aimes toutes, ces photos de là-bas. Je vais me donner encore un peu de temps. Mais n'espérez pas me voir faire un choix éclairé...


PS : vous avez le droit de voter, vous aussi. Pour savoir comment faire, c'est là.
PS 2: oui, oui, je sais. Ça s'appelle refiler le bébé.

22.10.08

un pont par hasard



Le passant sur le pont
a la tête à l'envers
l'eau elle-même
en est troublée
Il s'en excuse:
je ne fais que passer.
Moi aussi dit l'eau.

21.10.08

Wannabe a wallaby!

Hier soir, au moment de repas, Fille Cadette, me voyant grognonne et probablement encore secouée de colère devant l'état du monde, entreprit une manoeuvre de diversion efficace.
Elle me raconta comment le pet de kangourou allait le sauver, ce monde.

Cela n'a pas raté.

Le repas est parti totalement en vrille, des croisements de vaches folles et de kangourous narquois se sont mis à sautiller sur la table, de très vieux éleveurs attrapèrent de bizarres maladies professionnelles à force de compter leur rebondissant troupeau, on calcula la hauteur des clôtures, on dessina de très jolies petites cornes pointant hors de poches marsupiales imprimées de marguerites et on rit à lessiver un tas de vieille crasse .
J'ai perdu 6/7eme de mon autorité de mère en pouffant mon gratin dans mon verre.

Un peu plus tard, me baladant dans les vertes prairies du WIWLF*, je tombais sur cette vidéo d'anthologie. L'un des fondateur du Parti de la Loi Naturelle est un éminent confrère au doux nom de Dr Frappé. (Encore qu'il apparaisse dans d'autres liens comme juriste, mais on va pas chipoter.)



Bref, du kangourou ou du gourou, je ne sais qui sauvera le monde, ni lequel des deux dilate le plus la rate, mais je sais ce qui rapporte le plus.
Dès ce soir, je fonde une secte. Reprenez avec moi : "wanabee a wallaby!" .
Et que ça saute.


* What I Was Looking For


Edit : grâce à Meerkat, qu'est une spécialiste de la bestiole (si vous ne craquez pas sur celle qui illustre son billet du jour, j'vous veux même pas dans ma secte!),
une magnifique illustration de la révolution en marche: Allez, on sautebroute!

19.10.08

dimanche.

Josiane Nardi, 61 ans s'est immolée par le feu pour protester contre l'expulsion de son compagnon, Henrik Orujyan, 31 ans.
Elle est morte de ses blessures, il a été libéré.

De cette sècheresse biographique, celui-là tirera un roman. Il sera âpre et plein d'ellipses.
Celui-là se déchargera en plaisanteries grasses sur la différence d'âge, l'aspect peu recommandable du jeune homme, et ce sera plein de sous-entendus flottant à la surface comme de vieux pneus.
Celle-ci en fera un combat renouvelé, et ce sera plein d'appels désespérés à des souvenirs anciens, à des limites maintes fois franchies.
Il y aura un, deux, dix billets comme celui-ci, ils seront tristes et incompréhensifs, plein du sentiment de n'être qu'à l'écume de cette chose terrible.

Dans tout ces cas de figure, nous maintiendrons à distance le scandale, l'inabordable singularité de ces deux vies, la rage et le remord, le sacrifice et la folie, la peine humaine et la violence des lois de la peur, le point de bascule, l'ivresse, le feu, l'histoire et la chair consummées.

Sur qui, maintenant, repose le poids? Aurais-je voulu d'une liberté à ce prix là? Mais qui voudrait d'une détention payée en vie humaine?

Assez.
Assez.

Edit : on peut voir, ici, le clip de c'était pire demain

17.10.08

celui qui parle peu


Celui qui parle peu, souvent,
laisse sous ses pas
l'équivoque sillage
d'un qui vivrait sur ses réserves
d'un qui observerait derrière ses paupières
comme sous le filtre de persiennes
défiantes et protectrices
d'un qui jugerait à huis clos
nos brouillons irréfléchis.

Si je parlais peu
je marcherai
toujours au ras de l'écume
ou bien je gribouillerais
ou bien encore
dans un atelier silencieux
éclairé de biais
j'ordonnerais des pièces
minuscules et compliquées
avec de très petits outils d'horloger

Mais je parle beaucoup
des fois même
je lève les bras
et j'use de l'anathème
avec des grand cris.
Alors je dis
que celui qui parle peu
est un homme empêché
un profiteur
de la parole de l'autre


Je ne veux pas voir
combien je me fatigue
et comme j'aimerais
un jour
être le caillou
plutôt que le torrent.

16.10.08

Pourtant c'est simple.

La France, c'est simple, on l'aime ou on la siffle.

15.10.08

placebo


Je ne sais pas si vous êtes fan de prix, mais je vous conseille de vous intéresser aux IgNobels, décernés chaque année comme leurs sérieux prédécesseurs.
Il s'agit d'une vraie mine pour creuser un peu plus le génie humain et ses dégâts collatéraux.
Par exemple, l'IgNobel décernés, il y a une dizaine d'années, aux jeunes Eclaireurs de France réunis en brigade anti-graffitis pour avoir soigneusement effacé des peintures rupestres dans une grotte, me semble un excellent point de départ pour aborder les dangers d'une trop sourcilleuse hygiène morale.

Je ne suis pas sûre de pouvoir vraiment utiliser l'expérience de Mulet, Benedito, Bon & Rosselló sur la vitesse des ultrasons dans le Cheddar en fonction de la température, mais par contre, le prix décerné à Dan Ariely me semble tout à fait intéressant.
Il semble avoir prouvé une chose au fond nullement étonnante pour qui a déjà un peu travaillé la question: plus un placebo est cher, mieux il marche.

C'est toujours passionnant, cette histoire de placebo. Cela n'a rien à voir avec un effet imaginaire, ni avec un sentiment subjectif. Et ça marche aussi en effet négatif. Par exemple, je crois que c'est chez Grange Blanche qu'était mentionnée une étude tout à fait éclairante. Un médicament, destiné à être l'équivalent féminin de la tite pilule bleue du bonheur à l'équerre, présentait un certain nombre d'inconvénients : virilisation de la voix, augmentation de la pilosité... Effet par ailleurs constaté chez 14% des femmes sous placebo. Quand je vous dis que c'est passionnant!

Mais au fond, je me demande si, au lieu de l'Ignobel de médecine, Ariely n'aurait pas plutôt mérité celui de l'économie :
Pour que ça marche, il faut que ça coûte un prix fou et que le prescripteur y croie aussi.
Dans le pataquès actuel, il semblerait qu'il manque un élément.

13.10.08

Sois sage, ô mon insu et tiens toi plus tranquille...


J'ai un insu.
Enfin, comme tout le monde, plusieurs, bien entendu.
Certains sont issus de mon plein gré, comme ceux qui dérivent d'ici. Naissant des mots ou des images, il en folâtre quelques uns chez vous et j'approuve de ne pas savoir toujours s'ils vous font rire, rêver ou penser au dîner du soir.
Les insus d'ici sont toujours une promesse vague, mais réconfortante, un fil d'Ariane tricoté à d'autres, insus tissus sans souci.
Sans souci, parce que sans figure, flottants en quelque sorte.

Or récemment, me sont revenus, presque incidemment, un, voire deux insus, d'un modèle éminemment rebondissant.
Quelque chose aurait pris place là bas. Je ne sais pas quoi d'ailleurs.
A mon insu s'est joint quelque chose de moi et cela mène sa vie, avec une certaine malice.
Je ne crois pas à l'innocence de l'insu.
Peut-être à son initiale insouciance, oui, mais à sa malice plus encore.


Que faire?

Un insu qui prend figure, un insu su est toujours infiniment troublant, déconcertant et précieux à la fois et quelque peu embarrassant.
Surtout quand c'est chez un monsieur qu'il a élu domicile.
Parce que bien sûr, mettez vous à ma place, on ne peut s'empêcher alors, et totalement à l'insu de celui qui héberge le vôtre, de laisser son imagination prendre le dessus.
Et comme je rêve à votre insu, le rêve est pour moi flatteur.


Est-ce doux? Est-ce amer? Est-ce que cela se comporte comme un familier? Ou bien comme une épine irritante et butée?
Est-ce que cela souffle en rafale, en soulevant les feuilles mortes de votre seuil?
Est-ce que cela s'insinue en chuintant?
Est-ce attachant et inopportun comme un jeune chiot?

Y-a-t-il seulement un chat à fouetter?

Est-ce vivace, ou bien suffira-t-il de le mettre en lumière pour l'éteindre?

Allons, vous voyez bien ce qui, de votre insu au mien, se renvoie en souriant, ce qui, de vous, à pris place chez moi : il rôde, autour de cet insu masqué, de la curiosité tentée tenue en laisse, de la douceur effilochée en rêverie, un sentiment de responsabilité de ce qui s'est échappé...

Rendez-moi mon insu s'il vous dérange. Je le reprendrai sans discuter. Mais s'il vous plaît de le garder, s'il est sur le point de se transformer en souvenir désarmé, soyez-sûr, vous qui l'avez hébergé, que mes pensées vous accompagnent.

12.10.08

Mehr licht!

Tinou a choisi la lumière.
C'est donc le thème du chic-des-clics, que tout le monde peut faire, voir, commenter, voter, séparément ou à la fois chez nos amis Jathénais et Gilsoub.
Pour ma part, j'hésite.
Entre ce qui s'éteint et ce qui s'allume.






Entre le génie humain et la beauté donnée du monde
Entre comotive et zoizillon.

On va laisser fermenter.

Récession : premiers effets.

Mon cher Diogène m'envoie ceci dans ma boîte:

11.10.08

Mouvements browniens


Du vrac dans les nouvelles de ce matin : la mort de Jörg Haider, Ingrid Bétancourt qui croit ferme aux rentes du malheur, et la panique des traders.

Des évènements forts différents mais qui me laissent un peu le même sillage. L'envie de dire " tout ça pour en arriver là?".
Cette agitation haineuse pour finir avant soixante ans dans un fossé, sans même savoir si le médecin qui tente de vous réanimer est juif ou pédé-gouine, deux de vos cibles de prédilections?

Tenir des années durant dans des conditions matérielles épouvantables pour finir otage des petits fours commandés trop tôt et d'un pré-communiqué-sous-embargo qui vous ridiculise aux yeux-même de ceux qui se sont réjouis de vous voir libres?

Avoir cru et fait croire aux gogos que ÇA pouvait grossir indéfiniment et qu'ils suffisait d'être plus malin pour en avoir une plus grosse que le voisin et finir dans une débandade de fourmilière sur laquelle on pisse en criant fébrilement des appels au calme tout continuant d'amplifier le mouvement?


Les amis, je vais planter mes tulipes. C'est peu, mais c'est toujours ça de pris à personne.

9.10.08

Zen beaucoup ce que vous faites...



Il fait un temps radieux.
Une visite s'est décommandée.
J'ai fini plus tôt.
J'ai fait le convoi des filles pour l'école ce matin, c'est donc la voisine qui s'occupe du retour. Comme souvent, nos enfants font tartines communes au goûter et c'est chez elle aussi, cette fois.
J'ai donc tout le temps de savourer un thé en vous écrivant, sur ma terrasse.
Le travail de la journée ne m'a pas foulé le neurone, mais à suffit à rassurer le censeur en moi, toujours prêt à m'accuser de 'ien fout'.
Le lascar que j'ai vu a fini par me dire qu'il faisait parfois autre chose que se prendre le bû avec ses profs, voler à coup de poing au secours de l'incompris et faire le con avec son scooter. Il écrit aussi. Et bien. Nous avons parlé longuement et c'est finalement lui qui a demandé que je l'examine. Presque par courtoisie, me semble-t-il. Ou bien pour replacer l'entretien dans un cadre.
Il y a du plaisir à poser des gestes sans urgence, rituels. C'est aussi un métier manuel.

J'ai aussi à planter des tulipes très noires et des scilles bleues.

Rappelez-moi, dans quelques semaines, que je viens à cet instant précis de faire provision de fragments suaves.
Pour la route.

8.10.08

bal de prom, pub, plogue :

Profitons donc du passage accru ces jours-ci pour emboucher les Trompettes de la Renommée pour y flûter un là discret.
Deux blogs photos que j'aime beaucoup :
Moonhead, d'abord, qui est anglais semble-t-il, et dont les photos sont souvent extrêmement drôles. Du saugrenu griffu au quotidien. Allez donc voir ce qu'il fait d'un banal équipement de plage...
Au passage, un fondant portrait de joueur de banjo et un ironique portrait d'un financier en déroute.
Chez Kivera, c'est une atmosphère (Est-ce que j'ai une gueule d'atm...?) très différente, un oeil pointu, acéré et une façon magnifique d'observer les corps qui parlent. De la tendresse sous-jacente, en cactus, piquants dehors et fleurs dedans. Et du turquoise.

Bon voyage!

7.10.08

Contrôle Biniou

Boomp3.com
Aie aie aie!
Chronique Blonde (une merveille, on vous le dit!)est en train de m'envoyer plein de monde, sous prétexte que ce blog sentirait la mer.
Mais si je regarde mes derniers posts, je suis très en dessous du niveau d'iode requis pour un blog maritime et celtique!
Au premier contrôle biniou, je suis bonne comme un far aux pruneaux.
(Au fait, Pablo, si vraiment tu n'aimes pas les caramels au beurre salé, il reste encore la sardine concarnoise :-))
Donc , pour saluer les passants d'Outre-Atlantique, je vous laisse avec ces surfers d'eau froide, un Gilles Servat de derrière les flaques d'eau et l'adresse de Boutoucoat, la Bretagne en sabots fins.




Tudieu*, je repasserais bien la mare aux canards pour allez voir les voisins, moué...



*Ou bien, pour rester en ph(r)ase avec Chronique, gast, vertuchou, cornegidouille, bordel-à- queue-charrette-à-bras...

5.10.08

Le bon indicateur

Au fond, bien des perceptions ne sont qu'une question d'indicateurs. Ceux qu'on se choisit, pour d'incidentes raisons, ceux auxquels on croit dur comme fer, qui sont la colonne vertébrale de notre vivant, ceux qui nous aveuglent transitoirement ou pour toujours, ceux que l'on brandit pour dessiller les yeux des autres, ceux qui vous reviennent en pleine figure.
Nos sociétés ne nous font pas violence au même endroit. Celui-là qui voit dans son amérique à lui, l'Eldorado où il a pu créer son entreprise en quelques coups de crayon, ne voit pas le vieillard qui travaille hors d'âge pour ne pas être jeté à la rue, le malade qui s'éteint sans soins, ni le retournement de la violence faite à l'humain dans une autre violence.
Les petites anglaises, si nombreuses à porter des enfants avant quatorze ans, m'ont toujours hurlé la limite d'un système qui avait déserté l'école publique, attaqué la sécurité du travail au profit de miettes multiples et précaires et fait, de l'allocation maternité la seule estampille sociale dont pouvaient rêver ces jeunes filles. Je sais encore le chiffres des études épidémiologiques et je n'ai rien su du cours des actions à la City.

Et ce couple croit n'avoir plus rien à se dire, parce qu'il ne sait plus que le décharger en points d'honneur raidis, en réponse de berger blessé à bergère haineuse. Et devant moi, entre eux, navigant d'eux à moi, avec toute l'affabilité de ses dix-huit mois, parfois interrogatif, souriant et occupé, un tout petit garçon qui me semble un excellent indicateur qu'ils sont loin, très loin de ne plus rien avoir à se dire.

Et les adolescents qui vous démontent avec une vitalité sardonique, tout ce que vous croyez avoir mis sur pied d'un tant soit peu prédictif, vous laissant partagé entre l'exaspération et le soulagement.


Alors cet indicateur là, que dois-je en penser? Plus qu'un autre, il est vacillant, mobile, irrésolu . Je ne pourrais jamais m'y fier totalement. C'est un indicateur flottant, qui se mesure moins à sa permanence qu'à sa résurgence obstinée. Il ne se mesure ni au nombre des plis, ni à leur forme. Il est inutile de savoir qui a pris la photo et qui a refait le lit, si ce fut court ou long, plein de langueur ou suffocant. Il est peu significatif de s'interroger sur ce qui fut dérobé à la routine, aux mauvais augures, à la fatigue.
Non, vraiment, cet indicateur n'en n'est pas un, c'est pur hasard si je le retrouve toujours sur mon chemin, incongru, narquois, tenace.
Ce lit froissé, c'est le sourire en coin d'une vie en diagonale. J'y dors parfois seule, voluptueusement barrée d'est en ouest, rythmiquement bordée du parfum étranger et si familier, enclos dans les plis.



La photo est de Michel Clair et le jeu du dyptique d'Akynou a servi de prétexte à ce billet. Qui donc est pour l'instant un monoptyque, tant que je n'ai pas trouvé de photo pour illustrer le texte proposé.

4.10.08

Recherche 100 000 signatures, blogueurs bienvenus.

La Fédération des Maladies Orphelines lance un appel pour la prolongation du Plan de lutte contre les maladies rares. Celui-ci se termine en 2008 et vous vous doutez bien que le désengagement de l'Etat serait une catastrophe pour les parents et les professionnels concernés.
Collecter des données, comprendre l'impact sur la vie quotidienne, surveiller l'évolution, cibler des programmes de recherches, tout ceci demande d'autant plus de temps que les cas sont rares et parfois difficiles à diagnostiquer.

La FMO parle d'invisibilité meurtrière et je crois que ce n'est pas exagéré.
Rien n'est plus facile à ignorer que ce qu'on ne se donne pas les moyens de voir.

Pour signer l'appel, cliquer ICI.

2.10.08

Cher Monsieur Pierre B.

J'ai le regret de vous annoncer que l'Etat lui-même comporte en son sein des salariés non chrétiens.
Pire, des salariés sans aucune espèce de religion et qui vomissent littéralement vos médiocres comptabilités discriminatoires et profondément inutiles.

La question essentielle est plutôt :
Madame la Ministre de l'Intérieur, avez-vous, dans vos rang des fonctionnaires dénués de tout respect de la démocratie, qui abusent de leur pouvoir étriqué au point de tenter des démarches illégales?


Quant à Monsieur Leroy, je lui conseille de toute urgence de s'abonner au flux RSS de La voix des Rroms. S'il lui plaît de comparer les gitans aux déchets nucléaires, au moins qu'il ait le sinistre courage d'aller leur dire en face.
La dignité, en politique, c'est comme les usines de traitement des métaux lourds : on est bien d'accord pour qu'il y en ait, mais on préfère que ce soit le voisin qui s'y astreigne.

Bon, j'avais des choses plus gaies à vous raconter, mais là, ma lecture en survol des titres m'est légèrement restée en travers de la gorge.