17.4.11

Avril léger


C'était un matin léger
j'ai croisé le sourire d'une feuille
qui pourtant, n'était pas tombée
de la dernière pluie.

Plus tard,
j'eus un baiser.

6.4.11

L'Afrique à Paris



Ceux qui me lisent depuis longtemps savent combien j'aime l'univers d'Alain Korkos. .
Alors, vous pourriez prendre ce qui suit pour une plogue amicale et rituelle. Ce serait dommage. Vous y perdriez beaucoup.
Le livre "les carnets de l'Afrique à Paris", pour lequel il s'est acoquiné avec la délicieuse Catherine M'Boudi, est un bijou.
Un bijou délicat, rieur, voilé d'amertume tendre pour la vie qui va pas toujours comme on veut, un bijou au charme têtu et insidieux.
Ce n'est pas seulement qu'ils la connaissent bien cette Afrique à Paris, ils connaissent aussi ce qu'est l'exil, ce besoin funambule de se rattacher au goût, à l'odeur, à la chanson qui vous a bercé sans y disparaître dans un exotisme qui ne serait plus qu'un embaumement.
Le dessin, ici, dépasse l'illustration : ce sont les portraits sensibles de ceux que vous croisez tout les jours sans forcément les regarder, de cette vieille dame qui attend l'avion après avoir rendu visite à ses enfants à l'employé de la ville dans son costume vert acide. Vendeuses de safu, sapeurs, coiffeuses pleines de sollicitude, coiffeur muet dont la seule douceur est de parfumer les tout-petits à la barbe-à-papa, écrivains, musiciens, colleurs d'affiches...
Dans la précision affectueuse de ces portraits, il y a un avertissement, à nous tous adressé. Ce n'est pas d'entendre ces étranges sabirs dans le métro, qui nous met en danger.
Ce qui nous met en danger de perdre notre âme, c'est d'oublier que ces langues, comme la nôtre, ne disent souvent que des choses très quotidiennes, très banales et très nécessaires, le petit qui marche couci à l'école, le tissu qu'on a trouvé, la peine de cœur, le boulot, la maman qui fatigue un peu, le recette du gombo qu'on ne fait pas tout à fait pareil.

Je me souviens, un jour, avoir été bouleversée par une simple phrase du Musée Anne Franck : " A la fin de la guerre, Amsterdam avait perdu plusieurs milliers de ses habitants".
SES habitants. Pas seulement "Les juifs avaient perdu plusieurs milliers des leurs.
Le livre d'Alain et Catherine, qu'on y parle de l'Afrance ou de la Frique ( copiraïte leurzigues) c'est avant tout un livre sur les parisiens.
Têtes de chiens, tiens...!

PS : c'est au Editions Parigramme. Ça se trouve aussi très bien sur le net

5.4.11

Printemps

J'ai des pieds d'alouette
et une gueule de loup
un nombril de vénus
et un cœur de Marie

Mon jardin j'en conviens
en reste trop sage
je t'autorise la verge d'or
et le tison de Satan.