18.5.12

366 réels à prise rapide. Aujourd'hui, elle a dit

"J'ai cru que vous étiez partis sans moi!!"
S'attendrir de ce que cachent, mal, la désinvolture et le verbe haut.
Ne pas rire des enfantines angoisses.
Elle l'a fait elle-même et c'est bien.

17.5.12

366 réels à prise rapide. Aujourd'hui tache.

C'était une jour sans tâche et ça aurait pu être un jour anniversaire sans tache. Jour paisible, amical et sans enjeux réels. 
 Pourquoi a-t-il fallu que je regarde twitter et que la phrase stupide, grossière, d'un blogueur connu sur ce pays que j'aime,  me saute aux yeux. Pays de ploucs vraiment? Mais où il ne viendrait à personne l'idée d'arriver chez l'autre,  la condescendance à la bouche. Cet homme intelligent vient de se condamner à n'y comprendre rien, jamais. La première des chose à y apprendre, ici, c'est la bénignité habituelle des relations et l'inutilité d'être désagréable pour se sentir exister.
"Oh, J'ai cru voir, sur une fleur, glisser une longue limace."



NB : au lieu Cyrano j'aurais pu citer " la bêtise hannetonnante" de Renard. C'eût été pareil.

15.5.12

366 réels à prise rapide. Aujourd'hui, un mot en anglais

Bloody Hell.
Holy shit.
It's gonna be legend-wait-ary
The word your'e looking for is: "Anyway..."

Fuck, je crois que je suis plus influencée par les séries américaines que je ne le voudrais.

Oh my God! They killed Kenny!

14.5.12

366 réels à prise rapide. Aujourd'hui, enfant.

Sur mes huit arrières-grands parents, six étaient des étrangers. Parfois venus sans rien d'autre que le désir de vivre paisiblement. De fortune et d'histoire diverses. Des quatre langues, ne nous reste que le français, pour des raisons elles aussi diverses. Des bouts d'histoires, des attendrissements imprévus qui s'accrochent à des paillettes d'Epinal, recettes transmises, violons sur le toit, vieilles rengaines, douceur de l'accent russe. L'un deux ne fut peut être pas très honnête. Celui là pas très tendre.
Dans leur descendance, six normaliens, un polytechnicien, deux médecins, une linguiste, ingénieurs, infirmière, banquière devenue orthophoniste, ratons laveur en devenir.
Le discours actuel sur ces inassimilables étrangers me pue au nez.

12.5.12

366 réels à prise rapide. Fragment d'aujourd'hui, raconté en pouésie

On avait perdu petite poule
Et l'enfant se battait les flancs
Blanche, noire et grise
Les trois autres, bonnes ménagères
quelque peu défiantes
ne pouvaient tenir lieu
d'amie intime
de soucoupe volante
ou de moufle à plume.
On invita la Batam
qui porte sous sa robe
un pyjama de jambe
ah! tout affriolant!

Poule vole.
Accroupis devant la barrière du voisin
Les adultes se battent les flancs.
L'enfant rit.
Il n'est pas interdit de penser
Que la poule aussi.

11.5.12

366 réels à pris rapide. Aujourd'hui, il faut.

Ce ne sera pas facile. Il faudra compter avec la pluie. Il faudra tenir compte du retard pris dans la matinée, parce qu'il fallait bien, à ces parents, expliquer un peu plus longuement. Il va falloir parler de la couleur du lin et des roses qui peinent encore à s'épanouir.
Il faudra dire le temps qui s'étire un peu dans cette soirée, la jeune fille qu'on avait pas vue depuis longtemps, aussi familière sur le canapé qu'un chat de longue date.
Ça ne sera pas facile mais il faut, en cent mots exactement faire tenir la journée en un court billet.

10.5.12

366 réels à prise rapide. Aujourd'hui, une multitude de.

Combien de chagrins d'enfants nous font grandir?
Aujourd'hui, un oiseau de proie nous a ravi P'tite Poule, un bébé poule-soie qui prenait Miss Bibi pour sa mère.
Qui peut-être bien était un coq, d'ailleurs. Mais Miss Bibi avait facilement renoncé aux œufs anticipés. Pas aux drôles de piaulements, au bec fourré dans son giron, à sa façon de courir comme un jeune chiot à son retour d'école.
Chagrins d'enfants, en multitude, avant de pouvoir admettre l'impitoyable.