28.6.10

Enquiquinez les riches!

Dans cette atmosphère faisandée, où l'on découvre que les préfets touchent une prime d'efficacité pouvant se monter à 4 SMICS annuels, où l'on avoue implicitement qu'un ministre peut commander des redressements fiscaux-et en interdire d'autres?-, où un monarque se paye un avion pour nous pisser dessus de plus haut encore, il ne faut pas se priver d'une occasion, même minime, de redire que la loi est un bien commun.

Depuis 1986, date d'entrée en vigueur de la loi "littoral", de riches propriétaires* du Fouquet's club, empêchent l'accès au sentier douanier de Beg Meil** sous prétexte qu'ils y ont piscines, gloriettes tennis et autres agréments à tenir loin du peuple.
Il suffirait, pour que la continuité du sentier soit rétablie que les propriétaires reculent leur haie de 3 ou 4 mètres.

Une inlassable pétition de bretons têtus*** circule chez Cyberacteurs, demandant la simple application de la loi.
Si ça vous dit, de signer et de faire circuler, voici le lien
Rien ne vous interdit de cliquer aussi sur les pétitions voisines, notamment pour ceux qu'affligent la glaciation de la grille de France Inter.

* On compterait dans ce petit segment une propriété Bolloré, une Taittinger et une Lascar .
** d'accord, c'est en pays fouesnantais, donc chez les étrangers, mais bon !
*** un oxymore, je maintiens. ( ce sont les bretonnes qui sont têtues!)

21.6.10

j'peux pas, j'ai pause.


J'ai pause.
Je ne sais pas très bien pourquoi, pas plus que je sais comment s'est déployé un jour ce besoin de faire part. Je sais juste que j'en ai profondément eu du plaisir, que j'en ai un peu moins en ce moment, que cela arrive à beaucoup d'entre nous. Je sais que certains closent, effacent radicalement, attendent la reprise, envoient des signaux de loin en loin, pausent en fait de façon tout aussi diverses que nous écrivons.

Je sais que la vie publique atteint de tels sommets d'obscénité que je n'ai plus envie d'en rire, que ma vie privée, même si j'en laisse passer et, probablement, bien au delà de ce que j'imagine, n'a de place ici que si j'ai le sentiment d'en avoir pensé quelque chose et de n'en présenter que ce qui peut prendre soin de vous par écho.
Je sais que je manque d'envie de pastiches ou de jeux.

Je sais que je tiens à vous. Que je serais contente si vous avez le courage la patience ou l'envie de m'attendre un peu.

Que je reviendrais dès que j'aurais quelque chose à vous dire.

Et que ça sera peut-être même demain. Même si j'ai piscine.

16.6.10

diagnostic


Si je considère toute à la fois mon miroir, mon agenda, ma pile de tâches et ma pile à lire, l'attachement que j'éprouve envers mes commensaux et mon exaspération croissante, le diagnostic de mon besoin est extrêmement aisé:
Anita, mon petit, tu aurais très exactement besoin d'un marivaudage en règle, intelligent, caustique en apparence et tendre en dessous, qui ne pèserait pas plus que l'ombre d'un clin d'œil et qui te permettrait d'envoyer aux cent mille diables tous tes devoirs d'adulte responsables mais pas trop loin quand même.
L'inconvénient par ailleurs étant que tu y es habile comme au vernissage d'ongles et que ce n'est pas peu dire.
Mais ce n'est pas pour autant que tu dois te priver d'être lucide.

13.6.10

bébés phoques


En ce moment, j'ai plein de bébés phoques.
De ceux qu'on pose sur la banquise, l'œil implorant et le poil mouillé devant les caméras et avec l'injonction immédiate et culpabilisatrice de "faire quelque chose!".
Docteur.

De résoudre le problème de ce jeune homme appareillé depuis des années, jamais signalé et dont on se dit, que peut-être, éventuellement il serait gêné pour entendre les bandes sonores aux épreuves orales de langue. Dans une salle déserte avec une seule personne. J'ai dit : "Ah? Et sept ans dans une classe plein d'adolescents bourrés d'hormones, il a entendu correctement?"


De celui qui terrorise tout le monde du haut de ses 8 ans manifestement psychotiques, qui est en attente de classe spécialisée et dont on me demande, faute de position claire du psychiatre et de l'inspection primaire de déclarer qu'il est "médicalement inapte à la scolarisation." Bon d'accord, mais du coup, comment vous allez pouvoir le scolariser dans sa classe spécialisé après? J'ai dit à l'Inspecteur que je pouvais faire un certificat comme quoi l'école de P. était "institutionnellement inapte à scolariser cet enfant." De toute façon, ça fait très longtemps qu'on est pas copains, lui et moi :-).

Celui qui vous demande un certificat d'aptitude pour aller en lycée agricole, parce que c'est le seul endroit qui l' a accepté et qui vous jure, les yeux en coquelicot, le nez en patate et la voix étouffée que non, absolument pas, il n'est pas sensible au rhube des foins. J'ai rien dit, j'ai tendu le paquet de mouchoir et levé un sourcil.

Celui qui a perdu sa maman et qu'on me supplie, à rebours d'une de mes rares règles intransigeantes (On voit un enfant de 6 ans avec l'adulte responsable, point barre.), d'accepter que la visite se déroule avec une grande sœur, parce que le père est en déplacement. Montez le son à 60 décibel et écoutez, sans frémir si vous le pouvez, la phrase proférée devant toute la classe : "PASSQUE C'EST PAS SA MERE QUI VA POUVOIR VENIR, HEIN!". Je suis héroïque, je n'ai pas répondu "il a un père, connasse, et une grande sœur qui a largement autre chose à faire de son chagrin que de jouer les mères de substitution".
J'ai eu le dit père longuement au téléphone, tout va aussi bien que cela peut, ils font face. Nous nous verrons en septembre, calmement. Dignement.


A vous, parce que vous êtes des potes, je vous dis : cette fin d'année, j'en ai marre.

11.6.10

brève de comptoir

Au bar.
Décidément, le supporter est maussade. A peine quelques occasion d'entamer un début de mugissement, vite suspendu et remplacé par un "putaiiiiiiiiin..."

A la 60° minute ( ou à peu près, hein, on va pas chipoter)
" On se fait chier , hein?
-tu parles. Je s'rais chez moi, j'aurais déjà tapé sur ma femme..."


Mea culpa. J'ai ri.