30.6.09

Partira? Ou pas?

A trois jours du départ, mon passeport, mes billets d'avions, balancés par une stagiaire incompétente dans la nature, ou plus exactement à ma précédente adresse se baladent sans moi.
Nous rejoindrons-nous avant la fermeture de l'embarquement pour Moscou?

C'est une bonne question.
Et c'est un peu les boules aussi, avouons.

29.6.09

Quand on voit c'qu'on voit et qu'on entend c'qu'on entend, on a ben raison d'penser c'qu'on pense.

Tout à l'heure, en faisant une recherche pour un estimé confrère, je suis tombée sur une sidérante révélation.
Il était question de PAI, ces protocoles d'accueils individualisés qui ont pour but, en autorisant la prise de médicaments ou des gestes simples, de favoriser la scolarisation des enfants malades. Outils précieux qui ont permis tout autant de mettre en sécurité certains enfants que de limiter l'absentéisme. Ce confrère s'inquiétait du refus de mon service chéri de faire délivrer du V@lioum intra rectal (pensez: suppo liquide) pour un enfant sujet aux états de mal épileptique (cad, des crises qui s'enchaînent les unes aux autres), alors même que les secours ou ses parents étaient à plus de 30 mn d'accès de l'école.
Selon lui, c'était lié à la circulaire de 2003 qui modifiait le texte initial.
Je vous passe les détails de ma recherche. Rien dans la circulaire en question. Mais un service juridique de La Grande Maison, va savoir si c'est à l'échelon local ou ministériel semble avoir pondu une recommandation dont je vous laisse juge :

Il convient d'abandonner la délivrance de Valioum en intra rectal, car un enseignant, même en présence d'un tiers, pourrait se voir accuser d'abus sexuel.

Les bras m'en tombent, et j'en viendrais presque à souhaiter qu'il en tombe autre chose chez nos mirifiques juristes.
Car enfin outre qu'il s'agit d'un contrat où chaque étape est détaillée en présence des parents et de l'équipe, tous signataires, faut considérer deux petites pierres d'achoppement dans le raisonnement de ces cuistres.

D'une part, ces candides ont l'air de supposer que tout médecin, scolaire ou du Samu serait exempt d'inavouables perversions.

D'autre part, faudrait quand même réfléchir : si l'enseignant est pervers au point que la vue d'un enfant, les yeux révulsés, enchainant convulsion sur convulsion lui fait frétiller la machine à fantasme, je ne vois pas la raison de prolonger la jouissance de cet infâme pendant 30 longues et délectables minutes.
Un valioum et basta.

Si on veut vraiment, les yeux fermés, comme en Afghanistan.

28.6.09

Signaux.


Si je regarde là-bas, il y a Nividic. La Jument. Eckmühl. Et puis la Vieille. Men Brial. Celui de la pointe saint Mathieu, au milieu de ses ruines. Le Creach en habit noir et blanc. Les Moutons, et Trévignon.

Et puis si je me retourne et que je regarde vers la terre, voilà d'autres lumignons.
Phares terrestres aux éclats irréguliers et fidèles, amis, aimés, passants qui veillent et qui signent. Plein de mots doux reçus ces jours-ci.


Me v'la plus légère.


Et bientôt, tout bientôt, je m'en vais. Je vais voir Nijni Novgorod!

D'un bonheur.

Se baigner, seule au monde, à 0h37.

25.6.09

Lourd

Ce que je traine
c'est mon chalut
tout à la fois
ma peine
et ma subsistance

21.6.09

Exercice de style

Sur un sujet complexe, une forme de boutade, appelée par un post de Traou qui comporte un paragraphe sur la Belgique : d'après elle, le problème a été résolu par une loi très antérieure interdisant de circuler à visage découvert.

Etant donné que les députés viennent d'adopter une loi anticagoule,
tâchons d'imaginer ce qui va se passer sur le plan juridique, si des femmes voilées décident de manifester contre un projet de loi contre la burqa, avant l'adoption de cette dernière?

Faites un dessin.

16.6.09

Réussites

Je fais une réussite.
Une?
Je fais des réussites.
Inlassablement, je clique sur des cartes virtuelles. Inlassablement, mais par périodes. Il y a longtemps que je ne m'en veux plus, que je sais que c'est moins pour tuer le temps que pour décharger la pensée, que le geste répété, la limitation volontaire et maniaque à des enjeux sans valeur sont là pour endiguer les tensions.
Je fais des réussites.
Souvent sans grande réussite.
Celle-ci est presque immobilisée, promise sous brève échéance à tourner parfaitement en rond. Il ne reste qu'un minime déplacement, une infime ouverture.
Et voilà que le tableau s'anime, que ce déplacement de la dernière chance ouvre en grand des charnières qui en appellent d'autres, que les possibilités de manœuvre s'accumulent, que les cartes tournent et finalement,sagement, s'ordonnent en partie gagnée.

Et voilà qu'au delà des ruminations moroses et des apitoiements sur moi même, voilà je cesse de balancer entre le refus méprisant des larmes et leur inévitable délectation, voilà que tout d'un coup, je peux dire à quoi servent les larmes.

Cela sert à forer.

Obscurément, patiemment, involontairement, cela cherche un chemin vers le minime déplacement, cela use et lime les verrous, ça passe derrière ou à coté, cela desserre les collets et tout d'un coup, cela autorise un quelque chose qu'on appellera, selon le cas, un jeu.
Ou une articulation.

Sous la faconde, je suis un âne de long chemin. Je laisse pleurer en moi, puisque c'est inévitable et j'attends.

Sous la dent, j'ai vos mots gentils à ruminer et c'est bien ce que j'ai trouvé de meilleur.

14.6.09

Pourquoi pleurons-nous?

Mon ami Tom, qui fut un dilettante acharné et un travailleur subrepticement consciencieux, vieil homme qui dissimulait derrière de grands rires et le goût des jeunes femmes une blessure à jamais tatouée sur l'avant-bras, me parlait ainsi, avec faux soupirs et vrai accent de l'est, de celle qui fut, si mes souvenirs sont bons, sa deuxième épouse :
"Aah! Anita, tu vois, celle-ci me prrrocurrrra sept ans de bonheurrrs quotidiens et trrrois ans de chargrrrrin crrrréatif."
Je n'ai pas encore l'âge qu'il avait quand il me fit cette déclaration, du haut d'un chameau tunisien qui roulait en parallèle du mien, sentence qui me fit d'autant plus rire que mon coeur n'était alors plein que d'une très jeune enfant dont la fréquentation me ravissait, et d'un jeune mort avec lequel j'étais en paix.
Je croyais alors que je ne pleurerais plus.
"Ah! ah! ah" diraient mes lecteurs de plus de quarante ans, en accord avec le fantôme de Tom. Mais les lecteurs de plus de quarante ans qui pleurent encore ont le cœur assez tendre pour m'épargner leurs sarcasmes.
Mais sur quoi pleurons-nous? N'ai-je pas, pourtant, acquis l'âge et la raison de savoir que l'autre n'est jamais un miroir? Que rien, personne, pas un être ni un destin ne peut tenir lieu de monde à lui tout seul.

Parfois, je suis un âne sous la pluie, l'œil fixe et l'oreille mobile, espérant que les eaux se confondent.
Je n'en suis pas encore tout à fait au stade du chagrin créatif.

7.6.09

Reprise de croissance

Les hommes politiques et les économistes qui parlent actuellement de reprise de croissance me font penser à un patient à la diète forcée pour cause d'infarctus et qui surveille anxieusement le moment où il pourra de nouveau se goinfrer de charcuterie et de gâteaux.

6.6.09

Quelques trucs qui ne feront pas un billet.


Avant, je considérais comme un luxe abouti que de pouvoir lire, sans hâte, le journal du jour à la terrasse d'un bistrot. L'encre, l'odeur du café et celle du croissant, la plage de temps effiloché aux pages une à une, la rêverie et le regard en coin, formaient un présent délectable qui soutenaient l'apprentissage des nouvelles du monde.
Pourquoi je n'aime plus lire le journal?
Peut-être parce que j'ai bien conscience qu'il n'y a pas d'ailleurs, que c'est bien dans mon monde à moi que se passe cet acharnement à éviter de vivre ensemble, cette acceptation de la profonde laideur de nos traces, ces primes continuelles au cynisme. J'en suis d'autant plus consciente que les choix qui président actuellement à la gestion de ce petits bout de territoire heurtent absolument tout ce à quoi je crois.
Je n'aime plus le journal qui ne me renvoie que mon impuissance.
Mais j'irais voter quand même.

On nous demande aujourd'hui de ne pas oublier les américains. Gardons-nous en. Aujourd'hui, ce sont les Anglais qu'il fallait oublier.


L'avantage des créateurs dont on aime pas les productions, c'est qu'ils vous rappellent l'autorisation de faire comme bon vous semble et qu'en matière de chant, de danse, d'écriture ou de peinture, l'erreur ne lèse finalement personne. C'est un peu moins vrai en architecture.

Cette nuit, j'ai sauvé un enfant, j'ai souri à la gendarmette qui décidait de ne pas sanctionner l'absence de ma ceinture de sécurité et j'ai, très rapidement, reconnu que si cet autre enfant était différent des autres, c'est qu'il savait voler. Comme moi. Ou comme j'ai su faire, peut-être. C'était une nuit bien remplie.

J'aime toujours la maraude et dormir dans des endroits dont je n'aurais jamais entendu parler sans mon goût des segments blancs sur les cartes routières et des signes cabalistiques qui disent qu'il y un mégalithe à la première à droite après le franchissement de la voie ferrée. Les digitales étaient en sus.

1.6.09

J'ouvre l’œil

Ce temps d'été, les amis, l'eau qui commence à bien vouloir... Tout ceci me porte à la flemme.
Presque. J'ai quand même commencé quelque chose qui me tenait à coeur depuis que mon photoblog est arrivé à saturation de sa capacité de stockage.
J'ouvre donc, ce jour, L ’Œil de la Baleine.
Les visiteurs sont les bienvenus, c'te blague.