2.3.10
fatwa pas mal
Un éminent érudit de tradition soufie, Muhammad Tahir-ul-Qadri, vient de faire un geste important. Il vient, si j'en crois un article du Monde, de publier une fatwa condamnant sans appel le terrorisme. Au cours des 600 pages, il a balayé toutes les justifications habituelles du martyre et son travail est considéré par certains comme " l'argumentaire théologique le plus complet contre le terrorisme islamiste à ce jour."
C'est très bien. Comme tous ceux qui n'ont nulle passion pour les puzzles humains aux quatre coins de Paris ou de d'ailleurs, j'applaudis.
Mais le pouvoir de la religion m'esbaudit toujours autant.
600 pages.
Des années d'érudition, de glose savante, de pesée précise, minutieuse de chaque terme, de réfutation pied à pied, des années de travail pour pouvoir opposer, trait à trait , au Paradis promis, la Géhenne de ceux qui ont suivi les mauvais prophètes.
600 pages.
Tant de génie humain.
Pour en arriver au fait qu'il n'est peut-être pas nécessaire d'envoyer des êtres humains se faire sauter le caisson à coup de dynamite dans un marché surpeuplé, parfois même surpeuplé de ses propres coreligionnaires.
Pinaise.
Auber(On)ge*
*ndlr : On n'est pas sorti de l'auberge.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
8 commentaires:
J'adore l'auber(On)ge ;-)
La religion est décidément un truc trop dangereux pour être mise entre les mains des enfants. Voir déjà le mal qu'on leur fait quand on leur dit que le Père Noël ou la petite souris n'existent pas. Alors quand il s'agit de leur expliquer que dieu n'existe pas, et que c'est ce que nous dicte la raison, l'angoisse de notre finitude devient ingérable...
Comment ça, la petite souris n'existe pô???
Quelle coincidence, je viens à l' instant d' éconduire ( poliment ) deux personnes qui prêchaient pour leur dieu.....j' ai assez donné dans ma jeunesse et que de dégats, il en reste toujours quelque chose .
Et l'auberge n'est pas toujours espagnole...
Merci à ce dignitaire musulman. Il suffit d'avoir entendu ne serait-ce qu'une seule fois, les bêtises proférées par de soi-disant érudits en Islam, pour admettre l'utilité de la théologie pour combattre leurs arguments.
Oygène, quel plaisir de te revoir ici!
D'un côté, je me dis que as raison. De l'autre, hein, les programmes de substitution, si c'est pour rester accro à la méthadone...
Il souligne que l'islam est une religion de paix, c'est bien le moins qu'on puisse attendre d'une religion.
Je me souviens avoir vu en Espagne, dans une église, une statue de la vierge dont l'auréole était "peuplée" de trois ou quatre avions militaires miniatures.
Le sabre et le goupillon, ça dit bien ce que ça veut dire.
Et c'est bien le moins que des religieux se donnent la peine d'écrire 600 pages pour essayer de contrer (avec quel espoir de succès?) le mal que leur religion a fait.
Ceci dit, la religion est-elle la cause... ou le prétexte du terrorisme? Et quand une fraction, même infime, de la jeunesse d'un peuple décide de se mettre une ceinture d'explosifs, ne faut-il pas se poser d'autres questions? Sur les espoirs que leur vie leur offre par exemple, sinon à eux personnellement, du moins à ceux qui les entourent.
Car le désespoir n'est pas toujours individualiste. Il s'imprègne souvent de ce dans quoi il baigne.
Enregistrer un commentaire