30.6.08

Reprenons. Nous en étions où?


Ayé, j'ai un nouveau disque dur dans mon mac.
J'ai aussi un nouveau tableau dans ma maison.
Et une agapanthe dans mon jardin.

D'un autre coté, dehors, y a eu le refus du Sénil Sénat d'inscrire les langues régionales comme constitutives de notre nation, la proposition de déremboursement de certains médicaments pour les longues maladies, un présiprince qui veut devenir dictateur des programmes de télévision et accessoirement un jeune soldat qui vient de découvrir ce que ça fait en vrai, les balles. Erreur, dira-t-on. C'est souvent le cas. Si ce n'est sur le matériel, c'est sur les raisons de l'employer.

Faudrait un miracle pour faire un post avec tout ça.
Bah, je vous laisse avec Les Fabulous Trobadors, ils feront très bien la job.


boomp3.com

18.6.08

Je suis maraboutée!

Hier soir, je dus constater la rigor mortis de mon disque dur.
Ce matin, c'est mon chauffe-eau que je trouve froid.
J'me lave plus, j'blog plus.
Presque plus.
Ça faisait un petit moment que je me sussurrais : "Allez, change de disque..."
Bon, je reviendrai dès que possible. Soyez pas sages.

14.6.08

Jacqueries


Quimper-la-paisible, qui, d'ordinaire, regarde passer d'un oeil bonasse les manifestations, durant lesquelles les forces de l'ordre servent essentiellement à vous tenir la poussette pendant que vous ouvrez votre parapluie, Quimper, la belle endormie connait actuellement d'inhabituels soubresauts.
En un mois, deux sortes de populations s'en sont prises, ou s'en prennent à la sécurité publique : des femmes enceintes du centre Bretagne, que la fermeture des services de chirurgie et de maternité de l'hôpital de Carhaix laisse grosses-jeannes comme devant, et les marins bigoudens.
Deux populations dont le face-à-casque avec les CRS est pour le moins intéressant à observer.
On aurait pu penser que les premières soient plus propres à cantonner les virils hommes de compagnie dans une expectative prudente et sans heurts...
Faux. Sans doute parce qu'elles sont accompagnées de tout un pays. Le ravitaillement en tout genre serait même assuré par les véhicules municipaux.
Toujours est-il que les CRS n'ont pas hésité il y a dix jours a faire donner les gaz lacrymogènes. Les Carhaisiens, en attendant les études épidémiologiques sur les effets mutagènes des dits gaz, ont donc promis des canons.
Chose faite. On rigole dans le Poher, avec qui veut, mais pas de n'importe quoi.

La rencontre, ou plutôt l'absence de rencontre entre les marins et les forces de l'ordre est un spectacle d'une toute autre nature.
J'avoue que je suis partagée : je trouve injuste que le démontage d'un Mac truc ou le fauchage d'OGM vous mène au fichage génétique et à la taule, alors que la distribution, aux automobilistes, du rayon poisson surgelé de chez Pasclerc ou de chez Pirecard, ne vous vaut qu'une photo floutée dans le journal. Cela choque mon sens de l'équité.
Mais je trouve une certaine drôlerie, pour ne pas dire une drôlerie certaine aux manoeuvres des divers pandores pour être là sans y être, dès qu'il y a plus de deux marins à un giratoire.
De la voiture planquée à large six cent mètres, à la contemplation soigneuse et au dénombrement des fientes de goélands sur le toit de la préfecture, tout est bon pour échapper à un face à face trop direct.
Faut dire, qu'en face, c'est plutôt des jolis bébés. Pas nécessairement grands, ni gros, mais du genre à empiler trois caisses de trente kilos de poisson chacune et à avoir assez de souffle pour brailler "j'les mets où?". Alors, "j'te la mets où, ma main?", ça leur dit moyen aux cognes.
L'autre jour, un jeunot, un qui ressemblait au mignon légionnaire d'Astérix en Corse qui veut faire du zèle, a voulu s'interposer entre un marin et l'amas de trucs auquel ce dernier voulait mettre le feu. Il s'est juste fait repousser d'un coude parfaitement négligent avec un "tire-toi" d'une splendide désinvolture. Il a failli se dresser sur ses ergots, mais un collègue est venu lui dire quelque chose.
Alors, comme Sciencinfus, il a fini par comprendre.
Il est allé faire un rapport.
En trois exemplaires.

Je vous jure que je n'exagère pas. C'est drôle et inquiétant à la fois, comme un vent d'orage. Passagère crispation? Remontée corporatiste, comme un aigre renvoi, qui passera aux oubliettes? Ou bien prémices d'une colère plus profonde?
Décidément, les celtes, ces jours-ci...

10.6.08

Comment se faire rapidement haïr de son lectorat.*


(le saule rieur ci dessus est de Mlle Bibi. Technique mixte, sable et roseau. Collection privée, rapidement dispersée)

Je suis une fonctionnaire vertueuse.
Si si.
Mais ma vertu a des gradients. Des avouables parfaitement, par exemple. Comme celui qui veut que je voie en premier les enfants les plus préoccupants.
Des pragmatiques, qui font que je commence les bilans de maternelle par les plus grosses écoles.
Des doctrinaux, qui me poussent à finir le secteur public avant d'entamer le secteur privé.
Et puis les inavouables, sauf ici, qui cheminent conjointement de l'hiver à l'été, et de l'intérieur des terres vers le bord de mer.
Soyez une minuscule école peuplée de gais bambins en parfaite santé, à quelques centaines de mètres d'une petite plage délicieuse, et vous pouvez programmer la visite du bon Dr Anita vers le mois de Juin.
Qui tâchera, en ouvrant son coffre pour en sortir son barda de médecin SDF, de dissimuler la serviette, le maillot de bain et la tartine.

Un reste de scrupule m'interdit encore de me calquer sur les jours de grandes marées, propices à la pêche à pied.

Mais je ne sais pas si cela durera.



* Peut-être aussi en le traitant de lectorat.

8.6.08

matriochkas

Kozlika nous a concocté un piège littéraire, et c'est à mon tour d'en sortir.
La règle, c'est que le premier écrit le début, le deuxième la fin, le troisième se charge du deuxième chapitre, le quatrième l'avant dernier etc...
Bref, ça ressemble à la construction du train Philadelphie -San Francisco. On a le droit de s'amuser en route, mais faut penser aux deux derniers qui doivent suturer les tronçons.
On gagne rien, hors la satisfaction d'avoir renoncé à son idée première seconde : faire porter pâle toute votre famille et laisser tous vos petits copains en plan.
Voila donc le chapitre 6 de l' histoire de Marie. Ça n'a d'intérêt que si vous allez lire les autres

CHAPITRE 6



« Je n'ai pas tout compris, mais je serai ravi de te retrouver. Le bar de la dernière fois me semble tout indiqué.
Stephane»

L'Assassin?

Que Marie puisse éclater de rire lui sembla un excellent signe.
Qu'elle puisse éprouver une telle détente en le voyant déjà assis à une table, ses longues jambes barrant le passage, avec sa désinvolture sans arrogance, son regard doucement posé sur le vieux chien du bar, en était très certainement un deuxième.
Elle n'était pas amoureuse de lui, il était bien trop ambivalent, mais après la sèche asphyxie de ses rapports avec Serge, cette aspiration exténuante vers un but toujours dérobé, le sourire amical de Stéphane lui fit l'effet d'une douche fraîche.
Drôle de garçon. Il était beaucoup moins naïf que volontairement désarmé. Fin, sceptique et si souvent dans la merde. Et curieusement, dans son boulot, malgré son air de descendre de la lune, c'était une pointure. Une pointure intermittente, mais une pointure.
Là, apparemment, il avait dégusté. Mais à en croire l'air inquiet de Stéphane et son propre reflet dans la glace, elle aussi.
« Ouf! T'as fait Alcatraz-Port Moresby à la nage sans bouée? »
Hésitant entre le sanglot sec et le rire, Marie faillit tout déballer. Elle se retint, peut être parce qu'elle s'en voulait de plus en plus de ce qu'elle appelait intérieurement sa complicité dans ce foutoir. Comment n'avait-elle pas perçu ce que Serge avait de faux, de truqué, de tape-à-l'oeil? Stéphane avait tout autant qu'elle besoin d'être écouté et il le méritait. Alors serre les dents, ma vieille, et rappelle-toi que toute la vie ne tourne pas autour de ce salopard.
« Tu ne crois pas si bien dire. Et toi? »
Il détourna le regard. Puis lentement, par à coup, il raconta. Et, à la surprise de Marie, ce qu'il raconta n'était guère différent de ce qu'elle aurait pu dire de son histoire avec Serge. Oh, pas de scénario aussi précis, pas de rôle astreignant, mais tout de même, l'emprise, les exigences erratiques-ou pas?, le sentiment d'être là pour tout autre chose que pour une histoire d'amour sincère. Sofia, tantôt passionnée, tantôt froide comme la glace. Et puis la porte, claquée net, les affaires sur le palier, les mots dévastateurs.
Marie, sans un mot, fouilla dans son sac, et poussa vers le garçon un trousseau de clé.
Après une brève hésitation, il le prit gravement.
« Je la croyais, tu sais, quand elle disait s'intéresser à mon métier. Je l'avait même emmené dans ma caverne d'Ali-Baba. Elle a voulu y retourner plusieurs fois. Elle avait une sorte d'attirance morbide pour les couteaux truqués, les accessoires de mises en scène de polars. D'ailleurs, je crois même qu'elle en a piqué des trucs »
« Hein?
-Hé, ça va, t'es toute blanche?
Merde, merde et merde. Couteau truqué. hémoglobine. Fourchette à gigot.
Stéphane en lâcha la cuillère avec laquelle il jouait.
-Hé, comment tu sais ça toi?
Marie se prit la tête à deux mains, tâchant d'arrêter la valse folle de ses idées.
Stéphane, discret, lunatique, mais accessoiriste de génie.

7.6.08

Zenon de Kerguellec


En Baie d'Audierne,
Les arbres décapités parfois
s'entêtent.
L'Ouest rarement les abat
Ils s'amenuisent et s'allègent,
au point que le lierre même
les abandonne.
Le vent qui les chante
les blanchit en poussière
sifflant leur surplus
jusqu'aux champs abrités.

A peine ont-ils dépassé la dune
qu'ils renoncent à tout autre gloire
qu'à leur victoire déclivée.
Statiques.
Indociles.

4.6.08

t'écris plus...

-T'as le bourdon?
-Non, la libellule.




-C'est mieux.
-Oui, mais maintenant, pendant la consult de l'après-midi, j'ai les chaussures mouillées.
-bof, le pied sec n'est pas une qualité essentielle.


(traité à la manière d'Yves, avec plaisir)
(une autre libellule ici)
(pis, on peut toujours cliquer sur les photos pour voir plus grand)

2.6.08

Un cheval, une alouette.

L'école de la République s'était donné comme objectif entre autre d'harmoniser les poids et mesures.
Toujours pas fait, si l'on en croit le site l'Ecole Bananière de la République, trouvé chez le site d'Oxygène, qui croyez-moi, sait de quoi elle parle.