8.9.12

366 réels à prise rapide. Aujourd'hui, croire que.

Aujourd'hui, croire, les yeux fermés sous l'or finissant, que l'on pourra tout retenir de cette journée parfaite. Croire que l'on aura engrangé pour de bon les frissons lumineux de la mer qui remonte doucement sur le sable, le parfum du fenouil sauvage, la sensualité diffuse de jour de septembre, le soleil sous la peau, cette dilatation du temps quand rien d'autre ne vous attend que la framboise maraudée au jardin.
Savoir qu'on oubliera sans oublier.

3.9.12

366 réels à prise rapide. Aujourd'hui, dans ma poche.

A l'aller, un stylo.
Au retour, des noms avec des quelques indications. Tachycardie,  béta-bloquant, dysphasie probable, parents étrangers, deux poignets dans la plâtre, peut pas manger seul, décès d'un parent, intolérance au gluten et puis tiens, au hasard, L qui passait tant de temps à fuguer de l'école à envoyé des cartes postales à son instit.
Deux.
C'est la rentrée.
Mon stylo a bavé dans ma poche. Patience, ce n'est que le premier. 

1.9.12

366 réels à prise rapide. Aujourd'hui : Animaux

Trois chats, cinq poules et plusieurs araignées.
Si je ne m'étonne guère des araignées, dont la présence est dans le droit fil de ma jeunesse insoucieuse d'ordre et d'hygiène, la présence des autres est toujours, chez moi, source d'une certaine circonspection. Contrairement à ce que prétend Fille Dernière, qui m'accuse d'indifférence sous prétexte que je ne me précipite par sur eux avec la même frénésie qu'elle, je les aime bien. Je parle aux poules quand je les rencontre sous mes hortensias et ce n'est pas seulement pour leurs œufs que je leur pardonne d'avoir tout autant béqueté les limaces qui dévoraient mes dalhias que les dalhias eux mêmes.
Quant aux chats, abreuvés de caresses et objets d'une affection qu'à leur place, je trouverais parfois intempestive, je respecte leur besoin de retrait réparateur. Mais lorsque l'enfant a déserté et qu'ils se sentent orphelins de leur persécutrice préférée, c'est bien volontiers que je leur accorde ma main, voire mes genoux. Sinon le clavier.
Toujours, néanmoins, je m'étonne néanmoins que ma jeunesse légère et vite nomade se soit, au fil du temps, à ce point encombrée. Au contraire de beaucoup, je sais que seule, je n'aurais pas d'animaux. Familiers, souvent pertinents, drôles à regarder et somme toute peu dérangeants, ils n'en restent pas moins la métaphore un peu trop évidente de l'acceptation.