26.8.10

Il fait gris, je m'en fous.

Il fait gris, je m'en fous. J'ai tourné à gauche au lieu de rentrer, le vent sent la mer et la mer déroule au vent, avec sa puissance lente et détachée, comme pour s'étirer avant l'automne.
Il fait plus que gris, il fait bistre sur les roches et la lande, il fait flou. Le paysage connu ne montre plus que des fragments et cela reste beau comme un corps familier sous le drap. Le ressac en prend le son d'une rumeur intime, le battement de ma bizarre appartenance à ce pays.
Je perçois à quel point le bonheur est chez moi moins affaire de possession que d'erratique légèreté.

3 commentaires:

Anne a dit…

Oh oui, l'erratique légèreté, c'est un bonheur sans prix, inestimable...

samantdi a dit…

L'erratique légèreté : j'imagine une fleur de pissenlit dans une prairie.

Je crois que je ne l'ai jamais ressentie, à vrai dire.

samantdi a dit…

Evidemment, la fleur de pissenlit toute légère, quand elle vole pas quand elle est sir sa tige ;-)