22.2.09
Indécision.
Cet arbuste est moche, encombrant, poussé n'importe comment et il prend la lumière de mes rosiers.
Qu'est-ce qui m'empêche de le couper?
Il a été planté par un autre que moi. J'ai un respect superstitieux des traces laissées dans les jardins, par d'autres que moi, même si, sans doute, elles sont bien moins volontaires que je ne l'imagine. Au jardin plus qu'ailleurs, j'habite des endroits dont je ne me sens qu'usufruitière, transitoire, plus gardienne que propriétaire. Même dans cette maison que j'ai choisie plus que tout autre et dont je trouve qu'elle me ressemble bien.
Et puis il y a un nid dans la fourche. Il n'est plus habité, mais c'est un nid. La prescription trentenaire joue-t-elle pour les arbres? Ai-je le droit de rayer cette enclave d'un trait qui ne serait même pas de plume?
Et puis, cet arbre mal fichu a une vertu : celle de me rappeler que je n'aime pas, non que je crains plus que tout les vies et les espaces tirés au cordeau, que je pense comme Devos qu'un homme fait est un homme fini. Cet arbre, c'est aussi un rabicoin, un carré de sédimentation, un humus soustrait à l'ordre.
Oui mais.
Oui, mais il est vraiment vilain.
Et puis, une petite voix me dit que, pour les jardins trop propres, je ne risque rien, je suis immunisée de longue date. Les oiseaux iront dans l'arbre d'à côté, je ferai fouillis avec un beau camélia, ou avec ce rhododendron dont je rêve depuis si longtemps.
Et puis, il ne sent rien, je ne l'aime ni de l'oeil, ni du nez.
Allez hop.
Mon guieu, Anita, tu ne crois pas que tu te prends le chou avec l'arbre?
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11 commentaires:
S'il reste un nid en son fouillis, attendre une couvaison 2009 serait une respiration et qui sait un outil d'aide à la décision.
J'ai aussi de la peine à déraciner.
Qui veut noyer son arbre...
Joli texte, indécision et respect de la chose plantée que je comprends tout à fait.
J'ai déjà été amené à enlever des arbres mais chaque fois avec tristesse. Un prunier quasi déraciné lors de la tempête de décembre 1999 et deux pommiers bien malades qui ne donnaient plus de fruit. Je n'aime pas faire ça. D'autant que ces arbres avaient été plantés par les propriétaires précédents... que je connaissais bien et qui ne sont plus de ce monde.
Ma seule consolation est de remplacer à chaque fois les arbres enlevés par des arbustes que j'espère pleins d'avenir.
En général, quand on est "obligé" d'arracher un arbre, il est d'usage d'en replanter au moins deux pour se faire pardonner...
Tu vas replanter, c'est bien aussi non ?
Ce n'est pas comme si tu collais du vilain béton à la place !
que dit l' homme aux 99 défauts ?
@miss glu : le nid est inhabité depuis longtemps. Tu penses bien qu'avec oisillons, jamais je n'aurais songé à expulsion! (mes chats, en revanche...)
@Yves : que veux-tu, il ne me branche pas.
@Mirovinben et Fauvette, Topa: oui, replanter. Surtout que mon jardin n'est pas très grand. J'veux un rhoooooodo! Bon, d'acord Topa, deux.
@ Boutoucoat : tu as déja demandé à un homme s'il préférait les boucles d'oreilles bleues ou les vertes? Ben, pareil comme réaction ;-)
Tu veux un coup de main ? Euh de bêche ? Oh parce que j'ai honte en te lisant, vu que je suis sans pitié pour les plantations mais seulement (ou presque) quand elles battent de l'aile... j'achève les malades, les jaunissants, les flétris, les dégarnis. Pour ça que j'ai bien du mal à m'entendre avec les rosiers qui ont toujours une feuille de travers. Je serais très heureuse dans un jardin de "mauvaises" herbes resplendissantes de santé.
Pas de solution tranchée pour ton arbre anita, en revanche, je prête tout de suite mon jardin à Meerkat! :-)
Il n'est pas beau , il ne sent pas bon, il est mal placé il a tous les atouts pour faire un beau feu après avoir inspiré un beau texte , belle fin en soi .
Merci pour le mot "rabicoin". J'ai toujours beaucoup de peine à arracher un arbre, et moi aussi quand je dois, j'en plante plusieurs, parce qu'avec mon pouce vraiment pas vert il faut plusieurs tentatives...
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