31.12.08

C't'à quel sujet?


(pourquoi pas un petit coup de peinture avant la fin de l'année?)
Un, deux trois, je vais partir sur ce billet, comme on pousse un caillou sur un bitume sans marelle.
Je ne sais pas quoi vous dire, je sais juste que j'ai envie de vous dire.


Un, deux, trois, nous irons où ça?

L'année se clôt et nous attendons, sans savoir si c'est le grain qui vient ou l'écroulement d'un monde. Nous avons tous senti les rafales, ces pattes de chat sèches et rapides qui nous semblent jouer jusqu'à l'arrivée de la morsure.

Un gens-que-j'aime est dans l'attente d'un diagnostic. Je sens sa fatigue à dire, je sens que son premier fardeau est de devoir porter non seulement ses questions mais celles des autres. Je voudrais trouver une forme de silence attentif. Un monde peut-il se porter du bout des doigts?

J'ai laissé mon année de travail finir sans grâce. Sans drame non plus. Je sais un peu mieux ce que je ne ferais pas, parce que, tout simplement, quelque soit la façon dont on le tourne, l'habille et le truque, ce n'est tout simplement pas éthique. Et laissez-moi le temps d'écouter avant de me demander d'agir, ou bien vraiment, vous n'avez rien compris du soin, rien entendu de la plainte qui monte partout.

Quatre cinq six, cueillir des cerises.

En Sibérie, ce seront des framboises. C'est bien, un voyage, dit l'homme aux quatre-vingt seize défauts, ça prend l'avant et puis encore l'après. L'avant a commencé. Je me mets doucement au cyrillique. J'ai rendez-vous avec des ancêtres, mais aussi avec une très jeune fille qui avait quinze ans lorsqu'elle partit seule au Cap Nord. J'ai beaucoup de tendresse pour l'inconscience qu'elle mit à trouver cela naturel. Et je salue rétrospectivement les obscures puissances tutélaires, ou bien quelque chose d'un instinct de survie suffisamment sûr pour frôler un certain nombre de conneries sans les faire.
J'ai trente de plus, maintenant.
Il faut apprendre la prudence et puis s'en défier comme d'une porte ouverte sur le vide.

Les cerises sur les gâteaux.

Ce sont mes filles qui ont fait les gâteaux. Je les trouve belles. Et drôles. Tendres sans être malléables. Hors la toute petite, encore engluée, je trouve qu'elles prennent une place au monde qui leur ressemble pour de vrai.
Mes amis ont mangé les gâteaux. Il y en a de plus en plus à ma table. Ce que le manque d'espace et aussi parfois le manque d'argent a souvent rendu difficile devient, ici, léger. La maison est une bonne maison, contenante. Elle n'intimide pas. Je maîtrise mieux ce qui en moi doit apprendre à lâcher prise.
Cette année a vu passer entre autres, une chevrette qui aspirait au grand air, un peintre en bâtiment, une princesse en sabot... Elle attend une enfant prodigue, un chasseur d'image, l'homme d'un bout de quai, une châtaigne au chat teigne et à la voix de soleil, et, espère, si les courants s'y prêtent un jour, un suricate, un oiseau fin, une île sous le vent, une folle, une blonde, un taxi amphibie, une athée constitutionnelle, un coureur de cartes à jouer, un âne et plein de ratons laveurs.


Sept, huit, neuf, passer 2009.
dix onze douze, viser 2012.

Des adresses jolies pour ce nouvel an ! poussez votre palet jusque à ces tournants, vous ne le regretterez pas :

Une consoeur qui voulait faire dresseuse d'ours. Sans doute les effets du numerus clausus, elle fait généraliste. Et elle est à mourir de rire.
Miss Glu : une dame discrète, pas collante pour un sou, qui fait des portraits subtils sur des post-it. Il y a toujours une forme de question dans ses visages, comme une volonté d'y débusquer les contours de la mélancolie.
J'aime aussi beaucoup Planeth. Ses portraits sont plus affirmés, leur question est différente. Je ne sais pas pourquoi, et il faudrait que je prenne le temps de préciser ma pensée.
Chez "cultive ton jardin",
aujourd'hui, on ramasse le crottin, dans un superbe texte de Vargas. Mais tout le blog est une belle découverte. Il y a, derrière, sous le pseudo, quelqu'un de très bien.
Et puis, allez donc chez Dame Ciorane. Sa cuisine est de quatre sous, et parfois de quatre sous moins trois. Elle a peut être mauvais caractère. Mais du genre de cactus qu'on aime tous ici, épines dehors et fleurs bien protégées dedans.



A vous tous qui me rendez la vie plus douce, plus intéressante, plus émouvante, qui me faites rire et réfléchir, qui me donnez envie, portez vous bien, prenez soin de vous. Que l'année vous soit douce.

7 commentaires:

l'âne Onyme a dit…

L'éthique c'est parfois de douter. Prends ton temps d'entendre. Prends ton temps d'agir. Sois fulgurante. Belle année à toi.

Anonyme a dit…

eh ben voilà,je pleure encore .....d' émotions .Merci Anita pour ce beau billet, merci pout tout, merci à l' homme aux 96 défauts et aux mille qualités . Je vous souhaite le bonheur tout simplement avec vos princesses .

Anonyme a dit…

Quoi te dire de plus que de te souhaiter plein de bonne chose pour 2009, de jolis ratons laveurs, toujours plus d'inspiration et tous ce dont tu peut rêver, parce que finalement le rêve, c'est une des rare chose que l'on ne peut pas t'enlever ;-)

Anonyme a dit…

Ta plume est toujours aussi douce et aérienne... et je suis enchantée de voir qu'on a quasi le même âge, je sais pas pourquoi, une sorte de sororité possible?
(encore merci pour le lien ;0))

Anonyme a dit…

Merci pour ce portrait réaliste et pour toutes ces jolies découvertes en tous genres.

Anonyme a dit…

et merci pour la dresseuse d'ours, c'est vraiment trèèès bien, je suis en train d'y passer ma matinée là...!

Sar@h a dit…

Wouah, vous avez un sacré zoom … Je n'est pas réussi un tel cadrage ! Bon pour l'instant ce n'est pas encore transféré …