26.5.08

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Sans doute, la vie n'est vraiment supportable que si, en nous, une voix intermittente raconte une toute autre histoire.
Si, au delà de ce qui acquiesce, quelque chose se dérobe et murmure à coté, en coulisse de ce qui convient, de ce qui est convenu. Part réfractaire, pouls asymétrique de notre mesure au monde, interstice précieux.

Prend garde seulement, dit la voix, de n'en faire nul système, que cela même ne devienne pas une défroque de plus, ne t'endors pas dans ton murmure, comme une qui se bercerait dans l'imbécilité d'une rumeur.
Que le rétif en toi reste impair et non attendu, saute une maille ou dix par rang, va d'un pas solide et prudent, ou bien maraude sans qu'il ne te bouge un cil, mais défie-toi, toujours, de ton propre roman autant que des thèses des autres.
Au coeur de ce que tu écris, il y a ce que tu ne vois pas, ce qui manque, ce que tu n'as pas réussi à dire et ce que tu gardes pour toi.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Just superb.
Bises

Anonyme a dit…

Avec le temps, je crains qu'on* finisse par accepter nos imperfections, "notre propre roman".

* J'écris "on", moi sans doute.

Anonyme a dit…

C'est beau comme du Anita...

Anonyme a dit…

«(...)défie-toi, toujours, de ton propre roman autant que des thèses des autres.»
Oui, dénouons notre propre roman, et n'écoutons pas trop les projections des romans des autres, histoire de se faire un vrai chemin, le nôtre.

Encre a dit…

C'est vrai que c'est un écueil bien difficile à éviter que celui-là.

Tili a dit…

Anita... rien à voir mais t'as gagné en second le concours de photos du printemps ;-)
Pourrais tu m'adresser ton adresse postale STP ?

Anonyme a dit…

J'aime bien le commentaire de Tili (ah ben voilà comment faire un commentaire sans en faire parce qu'on est trop ému, hein, c'est malin!)

Anonyme a dit…

Mes voix se taisent à la lecture de ces lignes...