Soit une société B. productrice de graines en procès avec l'association Kokopelli, conservatoire de semences anciennes que pour des raisons mystérieuse, l'Etat semble vouloir faire disparaître au point de l'avoir condamnée pour s'être -ô crime- intéressée à des graines non inscrites au catalogue officiel.
Motif repris par la société B. qui accuse en outre ces graines de faire courir"un danger à la population". (Le médecin que je suis, n'étant pas juriste, aimerait bien que ce point soit argumenté...)
Comment qualifier le fait que la société B. après avoir traîné dans la boue le dit conservatoire, s'enorgueillisse de mettre à son catalogue 2010 une "Tomate Kokopelli"?
Comme du marketing de fumiers?
Pétition chez cyberacteurs, ici.
10 commentaires:
Oh, les peaux de vache !
Je trouve cette association bien courageuse ! (voir aussi leurs problèmes concernant les orties et toutes les semences).
L'association a besoin de soutien. Avec l'idéologie il y a la qualité et la diversité : je n'ai jamais mangé d'aussi bonnes tomates :-)
"Marketing de fumiers", ce n'est pas seulement un beau mot.
Les pourris !
Que Kokopelli, le messager du printemps, leurs fassent geler les couilles.
@Moukmouk : es-tu sûr qu'ils en aient?
Un grand classique des pratiques du commerce libéral, grrr...
L'inscription à ce catalogue, c'est un peu comme être conseillé pour un vaccin par les experts de l'OMS qui sont (presque) tous rémunérés par l'industrie pharmaceutique.
Vive les hors la loi qui ressuscitent des végétaux oubliés.
B. est un assez gros fabricant de graines sortant de l'ordinaire, légumes oubliés ou exotiques, qui a une bonne clientèle dans la mouvance bio-écolo, même si ses graines ne sont pas toujours bio: B. mange à plusieurs râteliers. A cause de la richesse de leur catalogue, la revue de "Terre Vivante", "Les quatre saisons du jardin bio", les mentionnaient souvent à la suite de leurs articles: certaines graines ne se trouvaient que chez eux. Au moment du conflit, je me souviens même que la revue n'avait pas pris position.
B. est un commerçant, un vrai, qui occupe un créneau promis à un bel avenir. Et qui a les moyens de payer l'inscription soit au catalogue officiel, soit à son annexe des graines qu'il souhaite réintroduire dans le circuit commercial.
Kokopelli est une association militante qui n'a certes pas les mêmes moyens, mais qui surtout, par esprit militant, refuse le principe de cette inscription payante. Donc qui se met, sciemment, en infraction. A partir de là, il était tentant et facile de les attaquer devant un tribunal, avec la quasi certitude de gagner.
Par ailleurs, Kokopelli est le nom du héros d'un mythe. Que l'association Kokopelli, logique avec elle-même, n'avait pas "déposé" comme appellation officielle. Breveter les mythes, comme breveter le vivant, est un non-sens. Mais face à un adversaire qui n'a pas les mêmes valeurs... c'est imprudent.
D'autres grainetiers bio ont fait un choix moins radical et plus prudent. Ils ont un choix beaucoup moins vaste, ne commercialisent certaines graines qu'à des amateurs (annexe du catalogue officiel) car le coût de la réintroduction d'espèces oubliées au cataloque officiel est prohibitif). Tout en le dénonçant, ils respectent le texte de loi.
A la limite, l'association Kokopelli pourrait bien, dans les mois qui viennent, se faire déposséder de son nom par un nouveau procès. La firme simili bio B. gardant seule le droit de l'utiliser. La double orthographe (un l ou deux) pourrait servir à préparer le terrain: pile on gagne (et on écrit avec 2 l, c'est plus joli). Face, on ne perd pas, on se contente d'écrire avec un l.
Vous avez dit green-washing?
Un de mes billets évoque certains aspects de cette question: http://cultivetonjardin.eu.org/post/2009/12/10/Le-jardinage-bio-est-un-sport-de-combat
Mais je n'y parle pas de Kokopelli.
Merci de toute ces précisions, Jardin et de l'envoi de ton lien. ton post éclaire bien la question.
mais plus encore que la question de l'inscription au catalogue officiel, qui peut se discuter en terme de choix, c'est l'argument "graines potentiellement dangereuses pour la santé" qui me fait particulièrement grincer des dents.
s'il y a un domaine où le principe de précaution serait à deux vitesses...
Anita, dans le même ordre d'idées d''horreurs MO*** a poussé une loi, heureusement pas votée, au printemps 2009 pour interdire les jardins potagers privés parce que dangereux pour la santé... Et pire encore, dans le famaux village mexicain d'où est partie l'épidémie de grippe, certain a tenté de faire accuser les habitants qui nourrissent un porc dans leur arrière cour. L'épidémie ne pouvait pas provenir de l'usine à 100 000 porcs....
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