30.10.09

les lits bordés


Nous choisissons nos mots
comme des sacs de sables
l'œil en amont.
Soigneux.


Cela s'appelle de la retenue.


Et pourtant, dans nos miroirs mélancoliques,
tout appelle le débordement
La trace des anciens oueds se fendille
réclame que se déplie
ce que nous avons trop tôt ferlé.


Ah! comme j'ai bien appris
à mettre les mains
derrière mon dos.

6 commentaires:

JEA a dit…

Bordés, ils ne seraient donc pas des lits vides ?

Yves a dit…

On jouait autrefois, galoches et sarraus, à la main chaude.
L'enfant, mains ouvertes dans le dos, devait reconnaître qui lui frappait la paume.
On pourrait imaginer caresse.

meerkat a dit…

Yves me fait penser qu'il y a un autre jeu de la main chaude. Il se joue à plusieurs, chacun superpose alternativement sa main droite et sa main gauche en retirant au moment voulu la main du dessous pour la replacer au-dessus. Peut-être que nos mots ont besoin de s'enchevêtrer à la douceur de ceux des autres pour rompre les digues qui étouffent.
En tout cas, tes mots ont un grand écho.

Oxygene a dit…

Peut-être est-il encore temps de sortir les mains de derrière le dos et de les agiter devant soi en parlant et en riant. Sans retenue.

Enn' a dit…

avec un dragée à l'intérieur

gilda a dit…

Comme c'est bien vu, comme c'est bien écrit ...

PS : et merci pour le ferlé, ça faisait bien longtemps que je ne l'avais croisé.