Tiens, quelqu'un est entré.
Cela n'a pas fait de désordre. Pas de pont-levis abaissé à grand bruit de chaînes, pas de porte claquée, nulle effraction.
Savait-on d'ailleurs, qu'il existait à cet endroit-là, un imperceptible guichet? Accessible à lui ou elle seuls, franchi d'autant plus souplement qu'en toute vraisemblance, il ou elle ignore être entré.
Ce n'est pas faute, en commensal poli, d'avoir décliné titres et travaux et montré patte blanche sans mendicité. Ce n'est pas faute d'avoir respecté l'usage du perron, du petit banc d'entrée, du porche banal et commun.
Il ou elle peut y être resté une heure ou un an, peuvent n'avoir pas même esquissé l'intention d'un pas plus avant.
Qu'est-ce qui, tout d'un coup, les déplacera (et ce sera irrémédiable)?
La beauté d'un profil, pris dans la lumière? Le geste quasi-philosophique autour de la tasse de café qui dit tout du détachement amusé? La faille pudiquement recouverte? La connivence insolite? Mais tout autant le rire en torrent, la jeunesse entêtée, la pensée précise, l'honnêteté à vivre ce qui doit être vécu.
Peu importe. Des fois, on ne le sait même pas. Quelqu'un est entré, il est à l'intérieur de vous et là-bas, tout près ou très loin, pour le peu ou le prou, avec douceur ou déchirement, avec sympathie, curiosité, désir ou nostalgie, quelqu'un s'est mis à compter pour vous.
7 commentaires:
When I was just a little girl
I asked my mother, what will I be
Will I be pretty, will I be rich
Here's what she said to me.
Que Sera, Sera,
Whatever will be, will be
The future's not ours, to see
Que Sera, Sera
What will be, will be.
Ton texte a la beauté un peu inquiétante d'une toile d'araignée dans le soleil.
A tout bientôt.
On dirait un chat.
C'est plutôt bien quand quelqu'un entre, et que, quelque temps après, on le contemple, et qu'on se dit que c'était bien, qu'il a bien fait d'entrer.
Très joli texte ;-) même que parfois, on laisse la porte sciemment ouverte, voir on rajoute des panneaux "entrée libre" mais cela ne marche pas tout le temps...
J'ai juste envie de dire que ce quelqu'un et toi vous avez bien de la chance.
Un vrai plaisir de te revoir à Paris Carnet, ainsi que ces quelques mots échangés, trop peu, trop courts, mais quand c'est bon ce n'est jamais assez.
Et moi je suis désolée de t'avoir ratée au Paris-Carnet, une soirée boulot m'a accaparée... Mais je viens sans doute par chez toi bientôt, il faut que je fasse mon planning "bout de la terre" !
Ah punaise... Je ne m'en lasse toujours pas, de celui-là...
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